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Audit Social

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Par   •  19 Mars 2013  •  764 Mots (4 Pages)  •  758 Vues

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salariés sont nombreux, et probablement de plus en plus, à se

rendre sans plaisir à leur travail. S’ils y vont, c’est qu’ils ne peuvent

pas faire autrement. Ils ne détestent pas leur métier, loin de là.

Ce dont ils se plaignent, le plus souvent silencieusement, c’est de la

façon dont l’entreprise se comporte avec eux.

Ils le disent volontiers lors des entretiens confidentiels réalisés à

l’occasion des audits de climat social qui sont à l’origine de ce livre.

Cela passe par de multiples petits détails : « On n’a jamais de

réponses aux questions qu’on se pose », « On ne sait pas en fonction

de quels critères on est augmenté ou pas », « Mon chef ne sait

même pas en quoi consiste mon travail », « À la suite de l’accident

mortel, il y a quatre ans, ils n’ont même pas mis le drapeau en

berne »… La liste des doléances, souvent pathétiques, pourrait être

allongée à l’infini. Quelquefois, les salariés finissent par craquer et

on parle alors de harcèlement, de stress, la presse évoque des suicides…

Il s’agit là de cas extrêmes, peut-être isolés, mais qui n’en

représentent pas moins la partie visible d’une réalité sans doute

moins dramatique mais beaucoup plus étendue.

Car la diminution du nombre de conflits ne doit pas faire illusion.

Autrefois, quand on n’était pas content, on faisait grève.

Aujourd’hui, on souffre silencieusement – jusqu’au jour où l’on

craque. Il y a donc peut-être moins de grèves, mais c’est parce que

le mécontentement et le mal-être au travail s’expriment autrement.

L’absentéisme tend à progresser, pour des raisons réelles ou

moins réelles ; on constate que certains salariés – souvent les

meilleurs – donnent leur démission de façon inopinée ; l’efficacité

au travail tend à diminuer, avec une multiplication des

retards, des pannes ou des malfaçons ; face au client, on constate

une attitude peu empressée, voire franchement désagréable, qui

est évidemment désastreuse pour l’image que l’entreprise donne

d’elle-même. Autrement dit, le mécontentement s’exprime

désormais moins par l’action collective que par des réactions

individuelles de désengagement.

Les conséquences de ce désengagement n’apparaissent pas directement

dans les comptes mais elles n’en sont pas moins extrêmement

coûteuses. Une journée de grève, c’est une journée de

travail de perdue. Un salarié qui réduit son efficacité de 20 %

équivaut à 40 journées perdues dans l’année et 20 % n’est qu’une

faible estimation. En réalité, un ingénieur de recherche peut très

bien réduire son efficience au travail de 50 % sans que personne

ne s’en aperçoive. Il trouvera toujours ensuite de bonnes raisons

pour

...

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