Analyse De La Conjoncture économique en Grèce

INTRODUCTION

Depuis quelques années, l’économie mondiale semble porter une attention particulière à la situation économique de la Grèce. En effet, c’est en 2009 que le déficit de la dette publique du pays explose. Avec l’arrivée d’un nouveau parti politique à la tête du gouvernement grec, tous les yeux sont tournés vers ce pays qui devra adopter des mesures radicales afin de redresser sa situation économique désastreuse. Afin de mieux comprendre l’ampleur de la crise économique du moment, trois volets seront abordés dans cette analyse de conjoncture. Il s’agit d’abord d’observer la situation de la Grèce avant la crise de même que les principales causes du surendettement. Ensuite, une analyse des différents indicateurs économiques du pays sera conduite afin de mieux comprendre la situation et d’évaluer l’ampleur des circonstances. Pour finir, les différents scénarios envisageables pour la suite des choses seront analysés afin de déterminer celui qui permettera d’atténuer la crise et limiter les impacts directs et indirects sur le marché international.

1. Observer

La Grèce est un pays qui connaît un essor économique important dans les années 1950. Elle se développe et se stabilise suite à son entrée dans l’Union européenne en 1981 et connaît une croissance confortable depuis 2001 lorsque cette dernière rejoint la zone euro. C’est en convergeant vers la monnaie commune que la Grèce espère installer une économie prospère au sein de son État. C’est effectivement ce qui se produit de 2001 à 2007 avec un PIB par habitant qui fait un bond impressionnant devançant certains pays comme la France et l’Allemagne . De plus, la conversion vers les politiques de la zone euro permet au pays de réduire considérablement le coût de ses emprunts. Malgré les circonstances qui semblent être en faveur de l’économie grecque, celle-ci éclate en 2008 et sombre dans une crise financière importante, exposant un déficit public démesuré mettant au grand jour les grandes difficultés économiques auquel le pays doit faire face.

D’un point de vue économique, les chiffres parlent d’eux-mêmes. On constate que l’économie du pays est principalement dirigée vers le tourisme ainsi que vers la production de certains produits tels : l’huile d’olive, le blé et certains produits miniers. Cependant, on observe, comme dans plusieurs pays méditerranéens, une importante économie parallèle.

« Une grande étude publiée en 2010 par l'économiste Friedrich Schneider sous le titre Économies de l'ombre aux quatre coins du globe établissait le niveau de l'économie parallèle en Grèce à 30% du PIB […] » Ainsi, l’État a de la difficulté à collecter les impôts et taxes de ses citoyens ce qui crée un manque de revenu pour le gouvernement. Aussi, la gestion des finances est défaillante et les dépenses publiques sont énormes. Par exemple, les jeux olympiques de 2004 ont couté à la Grèce plus de 9 milliards d’euros ce qui fit grimper le déficit public à 7,5% du PIB ce qui est considérable pour un petit pays comme celui-ci . De plus, le marché du travail est axé principalement sur la fonction publique ce qui entraine encore une fois des dépenses importantes pour l’État. Il est à noter aussi les importations de la Grèce sont nettement plus importantes que les produits qu’elle exporte ce qui crée beaucoup plus de dépenses que de revenus et un niveau d’endettement important. Le pays vit au-dessus de ses moyens et gère ses finances de façon médiocre.

Cependant, c’est la faiblesse du système politique en place qui fait littéralement exploser la crise au sein du pays lorsque l’on expose au grand jour le manque de transparence du gouvernement conservateur qui était en place auparavant. En effet, en 2009, le gouvernement socialiste nouvellement élue découvre que la comptabilité nationale fût trafiquée et que le déficit réel représente plus de 12% du PIB soit le double de ce qui était annoncé auparavant. La réaction des marchés fût très négative et ébranle grandement la situation économique du pays qui ne semble pas reprendre le contrôle et qui se dirige vers la faillite.

C’est alors que les pays de la zone euro ainsi que le FMI interviennent en instaurant des politiques de sauvetage pour la Grèce. Cependant, cette dernière doit réduire radicalement ses dépenses publiques afin de réduire le déficit et éviter la faillite. Le gouvernement en place instaure des mesures d’austérité radicales. Le salaire des fonctionnaires est diminué. L’âge de la retraite est reculé ainsi que les pensions diminuées. Les investissements publics sont réduits de façon importante et l’État augmente les impôts et instaure de nouvelles taxes. La population grecque est directement touchée par ses mesures et manifeste son insatisfaction auprès du gouvernement. La crise de la dette publique amène une frustration de la part des ménages et crée beaucoup de révolte au sein de la société.

Suite à l’analyse des causes et des circonstances qui ont mené la Grèce à voir sa situation économique exploser, il est intéressant de comprendre et d’illustrer l’effet de la mauvaise gestion des finances publiques sur les ménages et les familles grecques puisque ce sont eux qui sont directement touchés par les mesures d’austérité en place.

2. Comprendre

Voyons maintenant, ce que toutes ces perturbations ont eu comme effet sur les différents indicateurs économiques. Avant les premiers événements, la situation en Grèce était toute autre. On disait même du pays qu’il avait une des économies les plus dynamiques de l’Union européenne .

Figure 1

Martin Anota. D’un champ l’autre. Site télé-accessible à l’adresse <http://www.blog-illusio.com/page/10>. Consulté le 17 mars 2015.

Ce tableau démontre effectivement très bien que de 2005 a 2009, le taux de non-emploi de la Grèce est en moyenne de 9,12%. Ce taux est similaire aux autres pays de l’Union européenne et n’est pas inquiétant. Toutefois, dès 2009, il commence a augmenter avec un taux de croissance annuel moyen de 25,39% pour atteindre 27,2% au premier mois de 2014 toujours selon la même base de données .

Pendant que le taux de chômage augmente continuellement, le revenu moyen, pour ceux qui continuent de travailler, est en chute. Le revenu moyen des ménages grecs a connu une baisse de 20% de 2009 à 2013 passant de 1000$ EUR (1649$ CAD) mensuel net, à 817$ EUR (1100$

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