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Fiche de lecture le pouvoir sur scène par Georges Balandier

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Par   •  1 Novembre 2021  •  Fiche de lecture  •  1 869 Mots (8 Pages)  •  1 062 Vues

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Le pouvoir sur scènes, (1980) a été écrit par Georges Balandier, ethnologue, sociologue et écrivain français né en 1920, qui a effectué plusieurs terrains dans des pays d’Afrique de l’ouest entre 1946 et 1952. Dans ce livre, il cherche à démontrer qu’il n’existe pas de forme de pouvoir sans mise en scène et qui ne dépend pas d’un rapport de force entre dominant et dominé, mais qui résulte bien de relation entre plusieurs acteurs, si bien que l’on peut en parler en termes de théâtrocratie.

Au cours de ses chapitres, l’auteur posent les bases sur lesquelles vient s’édifier la théâtrocratie, et de façon dont elles ont été mises en place au cours des siècles dans différentes sociétés. Ainsi, les quatre premiers chapitres : « le drame », « l’embrouille », « l’envers » et « l’écran » présentent les différents champs de cette théâtralisation. Les deux derniers quant à eux, analysent plus en profondeur les fondements du pouvoir politique dans les sociétés modernes et européennes, et remettent en question les principes de la théâtrocratie pour chercher à savoir s’ils sont toujours applicables. Cette théâtralisation de l’art politique passe par différents facteurs plus ou moins flagrants selon le régime mis en place. Le plus répandu et présent dans tout régime est la production de nombreux symboles qui ont pour but l’unification d’une population. Le principe est de chercher à justifier le pouvoir mis en place à travers toute cette symbolique. Le chef aussi cherche à justifier son statut avec une forme de théâtralisation, qui passe par l’art de débattre, le débat étant un moyen spectaculaire pour marquer à la fois la valeur de la personne, la prise en charge du pouvoir, mais aussi pour affirmer l’autorité. De plus, le discours a pour but réel de provoquer une sensation, d’avoir un effet sur le public, plutôt que de délivrer une réelle information. C’est pourquoi le discours politique est une manière d’énoncer propre à ce domaine et comporte un lexique et des figures de styles spécifiques. Ainsi, chaque nouveau règne entraine des modifications de ces symboles et des discours, dont le fond est amené à changer, mais dont la structure même persiste sous toute forme de pouvoir. Également, l’espace urbain devient le théâtre, le cœur de théâtralisation, car ces villes sont remplies des lieux de l’institution et sont donc remplies de symboles. Mais la ville elle-même peut faire office de symbole et de sacralisation dont l’exemple le plus flagrant est Rome, la ville éternelle qui incarne à la fois la grandeur de son histoire mais aussi cette volonté d’immortalisé la puissance de ce qu’elle représente.

Seulement, un pouvoir ne peut exister que par la présence d’un contre-pouvoir, de ce fait dans toutes sociétés il est important de dénoncer certaines vérités qui vont à l’encontre du pouvoir mis en place. C’est là qu’intervient la figure du « fou » ou du « bouffon » qui est l’incarnation de la ruse et du ridicule, car en étant rupteur de l’ordre, il devient aussi purificateur de la collectivité. Les contestations se forment également par une forme de théâtralisation qu’incarne cette figure du bouffon qui a pour but de transformer. Cette figure témoigne aussi la manière dont les sociétés traitent le refus qui est indissociable de la vérité. Le fou se place en position d’intermédiaire entre les groupes et le pouvoir et use de son art du langage satirique pour déguiser les vérités et les faire surgir. Cela révèle aussi que chaque société prédéfini les vérités bonnes à dire et impose des interdits et des limites constamment remise en question par ce refus.

De nouveau, une notion ne peut exister que dans l’existence de sa contradiction, c’est pourquoi on désigne sous le terme d’inversion tout ce qui est mauvais et destructeur pour la société. La figure de la sorcière révèle un procédé de personnification du mal, pour faciliter l’identification de sa source. Cette désignation entraine de l’inquiétude pour les personnes « inversées » qui vont chercher à corriger leur comportement pour rester dans la norme de l’acceptable, une peur notamment entretenue par la dramatisation sacrificielle des coupables, comme l’on put être les procès et les pendaisons contre la sorcellerie. On dramatise la perversion au mal pour légitimer la grandeur des châtiments qui ont pour but de rétablir l’ordre. On désigne des minorités comme déviante pour légitimer le pouvoir et qu’il soit toujours établit comme non coupable face aux divergences, c’est pourquoi les marginaux sont vus comme des menaces qui cherchent à briser les apparences. C’est pourquoi l’inversion devient une arme de contestation, avec comme figure celle du perturbateur, et permet de rompre en même temps les censures et les convenances, en habillant encore une fois le discours des contestations de dérision. Ainsi, ces rejetés, ces ennemis de la société deviennent des figures héroïques qui incarnent et dramatisent les conditions de chacun, offrant la possibilité de s’y identifier dans l’imaginaire collectif. De ce fait, les évènements comme le carnaval permet l’entrée en scène des déviations et incarne la lutte active, élément du drame et introduisant le mouvement de renversement des valeurs et des hiérarchies.

L’essor de la technologie comme moyen de diffusion de l’information théâtralisée à modifié le mode de production des images politique, les médias projettent l’image d’une réalité biaisée et surréelle. Le politique perd de sa nature mystérieuse, les hommes politiques se transforment en personnages publics car l’enjeu est de donner à voir plutôt qu’à penser. La modernité se caractérise donc par le momentané et le changement, car les images diffusées sont inconstantes, cette société de consommation d’image fait de la vie quotidienne une scène ou tout est accessible, le consommateur remplace le citoyen. Le remplacement de la radio par la télévision provoque l’envahissement de l’image sur la parole et l’écran devient la nouvelle scène de dramatisation sous une technologie des apparences. C’est pour cela que le pouvoir doit s’implanter à la source de l’image pour en prendre le contrôle, ce qui donne aux médias la possibilité de politiser toute les activités (débats, sondages…). En parallèle, la contre-politique doit aussi s’implanter dans le champ médiatique, pour que tout évènements culturels puissent devenir le support de diffusion et de signification politique. Les nouvelles sociétés ont le pouvoir de faire jouer les gouvernements au travers de cette violence symbolique médiatisée. Les villes et les rues deviennent le théâtre de ces manifestations, un moyen impactant qui a pour une fonction libératrice dans l’opposition des décisions gouvernementales. La place publique est l’espace nouveau des provocations, le point extrême de la dramatisation du refus dans un but de ravager, avec des communautés de rebelles chargées de mettre fin au capitalisme. Donc la critique de la société est produite de façon radicale et spectaculaire, les sociétés modernes de régime pluraliste ont domestiquer le désordre à cause de ces nombreuses contestations. Une opposition règne entre ceux qui accepte et ceux qui rejette les conditionnements sociaux de consommation.

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