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Une Demande Surprenante

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Par   •  6 Juin 2012  •  1 566 Mots (7 Pages)  •  967 Vues

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ANALYSE DE PRATIQUE

 LIEU :

La situation que je vais décrire s’est déroulée en USC (Unité de Soins Continus) où je suis en stage pour dix semaines. L’USC est un niveau intermédiaire entre les unités de réanimation et les unités de soins classiques. Elles ont pour vocation de prendre en charge des malades qui nécessitent, en raison de la gravité de leur état, ou du traitement qui leur est appliqué, une observation clinique et biologique répétée et méthodique.

 SITUATION OU ACTIVITE VUE OU REALISEE :

Mme B. 84ans est hospitalisée en médecine durant 15 jours pour un mal perforant plantaire.

Lors de cette hospitalisation, les médecins se sont rendus compte que Mme B. avait développé une péritonite. Cependant je n’en sais pas plus à ce sujet ; je ne sais ni pourquoi ni comment elle a développé cette péritonite.

Elle est donc opérée de sa péritonite puis transférée en Unité de Soins Continus (où je suis en stage) pour sa prise en charge post-opératoire.

Cependant, Mme B. développe une septicémie et ni son opération, ni les antibiotiques ne suffisent à la guérir. En effet, il faudrait qu’elle soit reprise au bloc pour effectuer un nouveau lavement péritonéal. Néanmoins, aucun médecin ne veut la réopérer car selon eux, son état général ne lui permet pas de subir une nouvelle opération.

Au fur et à mesure des jours, l’état de santé de Mme B. se dégrade au point qu’elle doit être transférée en soins palliatifs. En effet, la chirurgienne qui l’a opéré et qui s’occupe d’elle a pris cette décision car elle nous a confié à l’infirmière, ainsi qu’à moi, qu’elle ne pouvait plus rien faire pour cette patiente. De plus, elle a rajouté qu’elle ne se sentait pas compétente pour assurer une prise en charge palliative et qu’elle préférait transférer cette patiente à des médecins spécialisés dans le domaine.

Je me souviens alors que le chirurgien a expliqué à Mme B. qu’elle ne pouvait plus la soigner car elle avait fait tout ce qu’elle pouvait pour elle. Elle a rajouté qu’elle allait être transféré dans un service où on allait prendre en charge sa souffrance et l’accompagner pour qu’elle parte sans souffrir.

Mme B. est une patiente consciente et cohérente.

Un matin, je rentre dans sa chambre pour lui administrer un antalgique. En effet, Mme B. est très douloureuse du fait de son infection qui gagne du terrain.

Avant de « poser » l’antalgique, je lui demande si elle a mal. Elle me répond : « Je veux mourir et je veux que vous m’ameniez au cimetière ».

Je marque alors un temps d’arrêt ; me retourne pour voir si l’infirmière est avec moi, mais je suis seule.

Je me penche alors pour être à son niveau et je lui réponds que j’entends bien ce qu’elle me dit mais que nous ne pouvons pas faire ça et que nous ne sommes pas là pour ça. Je lui dis également que par contre si elle souffre on peut la soulager et que je vais demander au médecin s’il peut augmenter ses doses d’antalgiques. Elle me répond : « On peut faire comme ça pour le moment ».

Je « pose » l’antalgique et je sors de sa chambre.

Cette demande de la part de Mme B. n’est pas une demande isolée. Elle a également eu des propos semblables avec les autres soignants du service ainsi qu’avec sa famille.

 OBSERVATIONS ET ETONNEMENTS :

Le point que j’aimerais approfondir dans cette situation est le temps d’arrêt que j’ai marqué lorsqu’elle me répond qu’elle veut mourir et qu’elle veut que je l’amène au cimetière, ainsi que la réponse que je lui ai apporté.

En effet si je reprends ce temps je me rends compte que sa réponse m’a surpris. Selon le schéma de la communication de Shannon, la communication verbale nécessite au minimum une personne émettrice d’un message (ici moi), puis une personne réceptrice du message (Mme B). L’échange ne peut se faire que si le récepteur du message, par le biais du feed-back, renvoie une réponse cohérente et attendue par l’émetteur. Hors je ne m’attends pas à cette réponse.

Je pense également que sa réponse ne m’a pas seulement surpris ; elle m’a également gêné. En effet le fait de vouloir mourir va à l’encontre de mes représentations personnelles qui sont plutôt de maintenir, de prolonger la vie. A l’écoute de ses mots, je n’étais plus dans une posture de soignante car ses propos ne m’ont pas gênés en tant que soignante mais en tant que personne. En effet, se sont mes valeurs personnelles qui sont à ce moment précis misent à mal.

Ma première réaction a donc été de me retourner pour voir si l’infirmière était là pour qu’elle puisse prendre le relais et que je n’ai pas à répondre à Mme B. J’essaye alors de prendre la fuite. Selon Anna FREUD, « les réactions de fuite s’utilisent fréquemment pour éviter

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