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Representation sociale de l'excision chez les dan en cote d'ivoire

Mémoire : Representation sociale de l'excision chez les dan en cote d'ivoire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Juillet 2016  •  Mémoire  •  7 335 Mots (30 Pages)  •  1 509 Vues

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REMERCIEMENTS

Au terme de notre travail de recherche, nous tenons à adresser nos sincères remerciements à toutes les personnes qui nous ont aidée à la réalisation du présent protocole.

Nos sincères remerciements vont à :

●Notre encadreur Dr Mazou Hilaire qui malgré ses multiples obligations a accepté de diriger cette étude. Ses remarques, son soutien et ses conseils nous ont permis de réaliser ce mémoire.

● Tous les responsables et enseignants du Département d’Anthropologie et de Sociologie pour leur disponibilité lors de la préparation des différents cours.

● Nos proches, amis et connaissances pour leurs prières, leurs soutiens financiers, matériels et moraux.

SIGLES ET ABREVIATIONS

EDS: Enquête Démographique et de Santé

IST: Infection Sexuellement Transmissible

MGF: Mutilation Génitale Féminine

OMS: Organisation Mondiale de la Santé

ONG: Organisation Non Gouvernementale

SIDA :Syndrome de l’Immunodéficience Acquis

VIH :Virus d’Immunodéficience Humaine

INTRODUCTION

Beaucoup de conférences et de sommets internationaux se sont préoccupés ces deux dernières décennies de la contribution effective de la femme au développement socio-économique, de son bien-être physique et psychologique et celui des enfants. On peut citer entre autres, la conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) de 1994, la conférence de Beijing en 1995, le sommet du Millénaire de 2000, le sommet mondial de 2005, la convention relative aux droits de l’enfant (1989) et la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (1990). Dans les documents ou les déclarations issues de ces différentes assises, les participants se sont fondés sur les droits de la personne humaine pour exhorter les politiques et les populations à œuvrer dans le sens de l’élimination de toutes les formes de pratiques discriminatoires à l’égard de la femme. Le plan d’action de la conférence internationale sur la population et le développement par exemple considère qu’en matière de reproduction, les mutilations génitales féminines constituent des pratiques nocives et sont une violation des droits fondamentaux des femmes (CIPD, 1994). Ce qui représente un risque majeur et permanent pour la santé de la femme.

En effet, les mutilations génitales féminines ( MGF ) sont des formes d’intervention portant atteinte à l’intégrité physique des organes génitaux féminins et pouvant compromettre la vie sexuelle et de reproduction de la femme. Selon la déclaration commune de l’OMS, de l’UNFPA et de l’UNICEF, l’expression «mutilations génitales féminines» désigne «toutes les procédures chirurgicales consistant à enlever en partie ou dans leur intégralité les organes génitaux externes de la fille ou de la femme, ou à les meurtrir d’une quelconque autre façon, pour des raisons culturelles ou autres que thérapeutiques» (OMS/UNFPA/UNICEF, 1997). Ainsi l’excision, ou mutilation génitale féminine (MGF), est pratiquée aujourd’hui dans 28 pays d’Afrique, certains pays occidentaux et concerne environ 140 millions de femmes (Andro et Lesclingrand, 2007). Chaque année 2 millions supplémentaires de femmes et de filles sont sujettes à cette pratique (OMS, 2005 ;Gage et Rossem, 2005).

Les arguments qui militent en faveur de cette pratique dangereuse sont diverses et peuvent être catégorisés en cinq groupes : sexuels, hygiéniques et esthétiques, socioculturels, sanitaires et religieux. Le premier relève du machisme et traduit la volonté manifeste de l’être humain à contrôler ou réduire la sexualité de la femme. Les second et troisième véhiculent l’idée selon laquelle les organes génitaux féminins sont sales et laids ; il faut pour ce faire aider la femme à s’en débarrasser afin de faciliter son intégration sociale. Par ailleurs, sur le plan, sanitaire, l’ablation de ces organes favoriserait une meilleure fécondité et garantirait la survie des enfants. Par rapport à l’aspect religieux, les adeptes de ces comportements soutiennent que les mutilations génitales féminines émanent de l’ordre divin.

En Côte d’Ivoire, selon l’enquête démographique et de santé à indicateur multiple, le taux de prévalence de l’excision s’élève à 38% de femme excisée (EDS, 2012). Cette donnée statistique est répartie entre les quatre groupes ethnoculturels qui couvrent l’ensemble du territoire : Akan, Gur, Krou et Mandé. En termes d’ampleur de la situation, l’enquête démographique et de santé précise que « les femmes des groupes ethniques Mandé du Nord (75%), Mandé du sud (70%) et Gur (67%) sont beaucoup plus fréquemment excisées que les femmes des groupes ethniques Krou (13%) et Akan (2%) » (EDS 2012). En effet, le grand groupe Mandé, et particulièrement les mandé du sud notamment le sous- groupe dan est le plus touché par la pratique de l’excision. Pourtant, cette pratique à des conséquences néfastes de sur la santé des femmes (Erlich, 1988 ; Toubia et Izett, 1998 ; Richard, 2003 ; Carcopino, Shojai et Boubli, 2004). En fait, les conditions sanitaires dans lesquelles sont pratiquée l’excision sont souvent précaires et les répercussions sanitaires de la pratique, bien qu’elles varient en fonction du type d’excision subie sont multiples : hémorragie, douleurs intenses, état de choc, chéloïdes, dysménorrhée, incontinence, fistules, blocage de l’accouchement, mortalité infantile et maternelle ou encore des chocs psychologiques tels que la peur et l’angoisse (GAMS, 2000; Richard, 2003 ; Toubia, 1994;Carcopino, Shojai et Boubli, 2004) .

A toutes ces conséquences, il faut ajouter le risque de transmission du VIH/SIDA lorsqu’on intervient sur plusieurs fillettes lors des séances d’initiation collective, en utilisant les mêmes instruments sans les stériliser.

De ce fait, la pratique de l’excision apparait comme un véritable problème de santé publique et l’une des causes majeures de la mortalité maternelle en côte d’ivoire. Dans

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