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Les Cataplasmes

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Par   •  2 Avril 2012  •  433 Mots (2 Pages)  •  836 Vues

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Vers les années 50/60, les médecins prescrivaient souvent des cataplasmes, les pharmaciens en présentaient des dizaines de boîtes dans leurs vitrines, et ma mère, convaincue de leur efficacité, en appliquait facilement à chaque membre de sa tribu.

Malgré l’action préventive apportée par les feuilles de Thermogène qu’on me mettait parce que j’étais fragile des bronches, il m’arrivait parfois de rentrer à la maison avec des symptômes évidents d’affection pulmonaire. Maman s’en apercevait très vite et déclenchait aussitôt la mise en place des soins appropriés. Que ce soit un nez trop souvent mouché, une toux rapidement étouffée, un mal de gorge gênant pour avaler, une fièvre entraînant des frissons, la prescription maternelle comportait toujours des cataplasmes… !

Maman les préparait en saupoudrant de la farine de moutarde sur une épaisse bouillie tiède de farine le lin étalée sur une mousseline très fine. Puis, elle repliait le tissu sur la moutarde, fermait les quatre côtés et recouvrait le tout d’une épaisse serviette éponge pour conserver la chaleur. « Monte vite te coucher, je t’apporte ton cataplasme ». Elle l’appliquait sur ma poitrine ou sur mon dos (on alternait), posait la serviette par-dessus et refermait mon pyjama. « Ne bouge plus, maintenant, je reviens dans dix minutes ».

A travers la chaleur de la compresse, je sentais l’arrivée des picotements sournois qui ne tardaient guère à se transformer en milliers d’aiguilles brûlantes fort désagréables. Sous le poids de l’épaisse serviette, le cataplasme suivait le moindre de mes mouvements et adhérait fermement à ma peau : impossible de le décoller pour échapper quelque peu à l’action révulsive de la moutarde qui augmentait impitoyablement.

« Maman, ça pique fort, viens » implorais-je. Elle s’approchait, soulevait un peu la serviette et répondait invariablement : « Je sais ma chérie, garde le encore un peu, je vais rester avec toi ». Elle s’asseyait sur mon lit, tamponnait mon front et mes joues avec un gant humide, parlait de tout et de rien, lisait des histoires… En clair, elle me chouchoutait ! Et moi, j’adorais ces moments d’affection qui ne meublaient pas souvent mon ordinaire. Je me persuadais qu’elle m’aimait, et ça, c’était plus fort que son cataplasme qui m’enflammait le torse. Je le supportais vaillamment jusqu’à ce qu’elle me libère !

Les soirs suivants, la même cérémonie se reproduisait. Si les symptômes régressaient, le traitement s’arrêtait progressivement, et je m’en tirais avec de larges rectangles rouges sur la peau pendant quelques jours. S’ils persistaient ou s’aggravaient, ce qui m’est arrivé quelques fois, maman faisait venir le médecin, et là, c’était moins drôle, car je savais qu’il me prescrirait des Rigollots !!!

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