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Crise De La Culture

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Par   •  6 Janvier 2013  •  547 Mots (3 Pages)  •  975 Vues

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L'homme se tient sur une brèche, dans l'intervalle entre le passé révolu et l'avenir infigurable. Il ne peut s'y tenir que dans la mesure où il pense, brisant ainsi, par sa résistance aux forces du passé infini et du futur infini, le flux du temps indifférent.

Chaque génération nouvelle, chaque homme nouveau doit redécouvrir laborieusement l'activité de pensée. Longtemps, pour ce faire, on put recourir à la tradition. Or nous vivons, à l'âge moderne, l'usure de la tradition, la crise de la culture.

Il ne s'agit pas de renouer le fil rompu de la tradition, ni d'inventer quelque succédané ultra-moderne, mais de savoir s'exercer à penser pour se mouvoir dans la brèche.

Hannah Arendt, à travers ces essais d'interprétation critique - notamment de la tradition et des concepts modernes d'histoire, d'autorité et de liberté, des rapports entre vérité et politique, de la crise de l'éducation -, entend nous aider à savoir comment penser en notre siècle.

Hannah Arendt considère que le lien étroit existant actuellement entre l'histoire et la nature n'est pas le même que celui de l'antiquité. Dans l'antiquité, le rapport des hommes à la nature et à l'histoire se caractérisait par un souci de l'immortalité : la nature possède sans effort cette caractéristique, qu'il s'agit pour les hommes d'acquérir en « s'immortalisant ». Par exemple, pour Platon c'est la pensée qui permet de s'immortaliser en tant qu'elle permet de se détourner des affaires humaines.

Il y a aujourd'hui aussi une racine commune aux sciences de la nature et aux sciences historiques : il s'agit cette fois d'une méthode de pensée qui est la même. Face aux doutes concernant la capacité des sens à révéler la vérité, les sciences de la nature prétendent découvrir la vérité en passant de la simple observation à l'expérimentation. Quant à elles, les sciences historiques (et pour Hannah Arendt, les sciences sociales n'en sont qu'une déclinaison) prétendent dévoiler la vérité par la reconstitution du parcours qui a mené à la situation actuelle. Dans les deux cas apparaît le concept de processus : ce concept prend la forme du « développement » dans les sciences de la nature, et du « progrès » dans les sciences historiques. Hannah Arendt considère que ce concept de processus ne permet pas de connaître la vérité : chercher à identifier des processus fait perdre la capacité à être sensible aux événements et à la fragilité qui les caractérise.

« (...) la connexion entre les concepts de nature et d'histoire tels qu'ils sont apparus avec la naissance de l'époque moderne aux XVIe et XVIIe siècles (...) a son lieu dans le concept de processus : tous deux impliquent que nous pensions et considérions tout en termes de processus et ne nous occupions plus des étants singuliers ou des événements particuliers et de leurs causes spéciales et séparées. Les mots clefs de l'historiographie moderne - « développement » et « progrès » - étaient, au XIXe siècle, également les mots clefs des branches alors nouvelles de la science de la nature. »3

Le rapprochement proposé entre l'histoire et la nature est aussi l'occasion pour Hannah Arendt

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