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Ratatatat

Rapport de stage : Ratatatat. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Novembre 2015  •  Rapport de stage  •  953 Mots (4 Pages)  •  1 506 Vues

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Comme le furent les noirs dans la dramaturgie américaine, les femmes au Québec ont été oppressées voire ligotées par le sexe dominant de l’époque. Certains auteurs modernes ont voulu faire parler ces femmes qui sont censées écouter et subir comme Denise Boucher dans Les fées ont soif ou bien plus récemment Fanny Britt. Un auteur qui a grandement fait avancer la cause de la femme par ses textes bourrés de femmes fortes et intelligentes est Michel Tremblay. Il est né sur le plateau Mont-Royal en 1942 et il grandit entouré de femmes, chose qui va teinter énormément son écriture. Il écrit La grande mêlée en 2011 et dans ce roman on voit le combat des femmes au début du vingtième siècle. Entre autres, deux femmes vont se lever face à leur oppresseur et leur manière de se révolter va être plutôt semblable dans le sens ou toutes deux vont placer l’homme devant ses contradictions et elles vont lui montrer quel traitement il leur fit subir en faisant de même.

Tout d’abord, la révolte des femmes est semblable dans les deux extraits puisque dans les deux situations Alice et/ou Maria vont mettre l’homme devant ses contradictions. En plus de se battre pour la même cause, les deux femmes vont utiliser une méthode assez similaire pour faire comprendre leur point à l’homme en position de pouvoir dans les deux extraits. Maria va très explicitement dire à M. Laverdière que la seule et unique raison pour laquelle il n’est pas concilient à lui faire un prêt est le simple fait qu’elle soit une femme. Il ne prend pas compte de ce qu’elle dit malgré le fait qu’il prétend «comprendre la situation». Lors de sa protestation elle va lui dire «Si j’étais un homme, le contrat serait déjà signé, pis je serais déjà en train de fêter ça à la taverne! Pis peut-être avec vous!» En disant elle va venir choquer M. Laverdière puisqu’elle a entièrement raison. De son côté, Alice va venir confronter de manière plus directe son interlocuteur masculin. On comprend avec le discours de révolte contre le harcèlement qu’elle ne joue plus avec cacher son jeu et que la goutte a fait déborder le vase. Lorsqu’elle se fâche, la première réaction de son oppresseur va être de la calmer pour éponger la fuite en quelque sorte mais de dire à une femme qui se lève de se rasseoir c’est de se tirer dans le pied. Le fait même que durant toute l’argumentation le superviseur ne fait que la menacer est la preuve que l’argumentation d’Alice est plus que légitime. Elle va montrer une bonne fois pour toute que sa dignité vaut plus qu’un travail difficile, ôtant ainsi tout le pouvoir qu’avait le superviseur sur elle. Non seulement elle se libère de son emprise mais elle ira encourager ses collègues à faire de même. Elle contredit les fondements du comportement de son supérieur. Il les traite comme des esclaves mais la caractéristique qui fait d’un esclave ce qu’il est, est sa docilité. En devenant sauvage et crue elle donne une bonne leçon de pouvoir à cet homme ingrat. Somme toute, Ces deux femmes contredisent les arguments du pouvoir en leur balançant une leçon sur «comment se tenir droite».

Ensuite, les personnages de Alice et Maria se révoltent toutes deux contre un homme qui détient un pouvoir, soit par le moyen qu’il est le détenteur des fonds pour Maria, soit parce qu’il est le supérieur immédiat d’Alice. Leur indignation qui se transforme en véritable révolte est tout au plus semblable par leur façon de faire gouter à leur propre médecine le sexe opposé. Ce que j’entends par là est que les femmes, durant leur révolte, vont argumenter comme un homme le ferait et c’est sans doute pourquoi les hommes, qui normalement les auraient fait taire, vont recevoir les critiques et se voir dans l’impossibilité de contredire ces femmes de tête.  Différentes technique pour faire taire l’oppresseur vont être utilisées par les femmes telles que de couper l’adversaire dans son discours ou bien de sacrer très fortement pour montrer son mécontentement. Alice comprend qu’elle peut faire taire son patron lorsqu’il blêmit quand l’argumentation commence. Il sait qu’il est dans le tort et elle utilise bien cet élément lorsqu’elle l’accuse avec des expressions très imagées comme «les mots sales», «trop chieuses», «esclaves», elle le traite même de malade. Une attaque personnelle ne serait jamais tolérée surtout si elle provient de la bouche d’une femme. Maria va attaquer son adversaire dans l’optique que sa dernière option pour avoir un prêt commence à devenir impossible parce qu’il est trop borné. Son argumentation reste respectueuse et rigoureuse jusqu’au moment où M. Laverdière met la faute sur la loi, se déresponsabilisant ainsi pour se sentir un peu moins coupable. Maria n’y voit que la lâcheté et va bien facilement lui montrer à quel point ses arguments ne tiennent pas la route en lui disant que «[Son] argent a pas de sexe». Elle imite tant bien l’argumentation d’un homme et sa détermination que Tremblay nous mentionne à la fin de l’extrait : «Elle se retourne et sort de la pièce en sacrant. Comme un homme.» Le fait que l’auteur nous mentionne d’une telle façon sa sortie est un excellent témoignage que l’attitude masculine est adoptée par le personnage. On comprend aussi qu’en 1922, c’est la seule façon pour une femme de se faire entendre par un autre homme que son mari. En résumé, le comportement de révolté des deux femmes est une sorte de «œil pour œil, dent pour dent» avec leur équivalent masculin. Tremblay ne fait pas comme si c’était une méthode infaillible mais au contraire il dénonce cette barbarie des hommes et nous montre qu’on combat le feu par le feu.

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