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Les Economistes libéraux

Lettre type : Les Economistes libéraux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Décembre 2013  •  Lettre type  •  1 328 Mots (6 Pages)  •  703 Vues

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iiiiÀ cette époque, les économistes libéraux veulent montrer que, par delà l'arbitraire et le pouvoir du souverain, le libre jeu des intérêts individuels dans la société civile conduit à un ordre et non au chaos. En ce sens, le projet libéral s'inscrit dans le cadre d’une philosophie optimiste et peut être considéré comme moderne, voire révolutionnaire. L’écossais Adam Smith suppose ainsi dès 1776 dans sa Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations que tout se passe comme si une « main invisible » organise les échanges et harmonise les intérêts individuels et collectifs : bien qu'il ne cherche que son propre intérêt, l’homme « est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler4. » En d'autres termes, la conjonction des intérets individuels aboutit à l'intérêt général. La même idée est exprimée par Montesquieu : « chacun va au bien public, croyant aller à ses intérêts particuliers ». Ils s'inscrivent dans la continuité des philosophes de l'ordre spontané, Adam Ferguson, Bernard Mandeville ou David Hume.

En 1817, dans Des principes de l'économie politique et de l'impôt, David Ricardo énonce la théorie des avantages comparatifs selon laquelle le libre-échange est mutuellement avantageux (économiquement) pour les pays qui commercent entre eux5.

Le libéralisme des économistes de l’École classique française (Turgot, Condillac, Say, Bastiat) est surtout assis sur des arguments d’ordre philosophique, les arguments proprement économiques n’ayant qu’une place secondaire.

Ce libéralisme va de pair avec une conception subjective de la valeur, qui exprime le désir que nous éprouvons pour les choses. Or ni le désir ni la satisfaction ne sont mesurables, et on ne peut donc ni comparer ni additionner les valeurs que deux individus différents attachent à un bien. Pour les tenants de cette école, il n’existe pas de mesure du bien-être d’un individu ou d’un groupe, et la notion d’optimum économique est vide de sens. Aucune organisation ne saurait donc légitimement s’arroger le droit d’intervenir par la contrainte pour favoriser l’atteinte d’un optimum.

Pour ces auteurs, le seul rôle légitime de l’État est de faire respecter les droits des citoyens et de protéger les libertés individuelles. Ses actions sont donc considérées comme illégitimes si elles sortent de ce domaine ; l'économie n'est qu'un des domaines de l'activité humaine où l'État ne doit pas intervenir. C’est ce que Frédéric Bastiat résume dans ses Harmonies Economiques de 1850 : « N’attendre de l’État que deux choses : liberté, sécurité. Et bien voir que l’on ne saurait, au risque de les perdre toutes deux, en demander une troisième »6.

Certains de ces auteurs se sont attachés à montrer que les interventions gouvernementales dans l’économie sont non seulement illégitimes, mais inefficaces. Non seulement elles n’entraînent pas les effets qui les avaient motivées, mais elles ont des effets pervers néfastes. C’est ce qu’entendait Turgot en écrivant en 1759 dans son Eloge de Vincent de Gournay : « L’intérêt particulier abandonné à lui-même produira plus sûrement le bien général que les opérations du gouvernement, toujours fautives et nécessairement dirigées par une théorie vague et incertaine. ». Cette thèse est détaillée en 1776 par Condillac dans Le commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre.

Le penseur français Jean-Baptiste Say est connu pour avoir théorisée un des préceptes libéraux les plus fondamentaux, la loi de Say

Ces positions ont été reprises et développées à partir de 1870 par l’école autrichienne d’économie (Menger, Mises, Hayek, Murray Rothbard) et par des économistes français comme Jacques Rueff. Cette école constate de plus que tout accord librement consenti augmente la satisfaction des deux parties. En effet, s’il en était autrement, celui des deux qui se sentirait lésé refuserait cet accord et l’échange n’aurait pas lieu7. Plus généralement, tout ensemble d'échanges librement consentis améliore la situation

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