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Hisoire chistianisme

Cours : Hisoire chistianisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Mars 2016  •  Cours  •  1 759 Mots (8 Pages)  •  662 Vues

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Du reste, sur tonte la ligne elle est en progrès, et nous voici arrivé à la période non la plus glorieuse, — car toutes le sont, et on ne voit pas comment toutes ne le seraient pas également, — mais la plus prospère de sa puissance, celle où le principe chrétien est appliqué à l'ordre social dans sa rigueur avec le plus de fidélité, et où le développement doctrinal est le plus beau. I. Modification apportée à Vextension du règne de VEglise par la chute de VEmpire d* Orient et la propagation de la foi. L'Eglise est catholique, d'abord en principe, en ce sens qu'elle est destinée à tous, qu'elle doit porter l'Evangile partout, et qu'elle est obligatoire pour tous ; même en fait, il faut qu'elle le soit, en ce sens qu'elle ne peut manquer à sa mission, et que, par conséquent, il faut que sa prédication aboutisse toujours à lui faire occuper dans le.monde une grande place, la plus grande place, et à étendre son règne sur la plus grande partie des nations. La catholicité numé- rique ne lui est pas essentielle, bien moins encore la catholicité absolue ; maïs la catholicité morale relative lui est nécessaire, et ne lui a jamais manqué. L'Eglise peut donc cesser de régner sur un peuple, même considérable, sans perdre sa catholicité ; et c'est une attention providentielle qu'elle ne perd jamais une nation, sans en conquérir une autre ou plusieurs autres. C'est ce qui est remarquable dans l'époque où nous entrons. i° \J Orient se sépare de l'Eglise, au IXe siècle, par le schisme de Photitis, que consomme Michel Cérulaire au X I e siècle. C'est donc une branche considérable et précieuse qui se détache. La catholicité de l'Eglise en serait-elie per-• due, même quand cette défection ne serait pas compensée? Nullement, car la branche reste moins grande que l'arbre, ne forme pas un tout, et enfin ne conserve même pas de vie ; tandis que l'Eglise continue son chemin, et n'en conserve pas moins de vigueur. Là où est Pierre, là est l'Eglise ; là où sont la tête et le cœur, là est la vie ; là où est le tronc, là sont les fruits. L'Orient est, au contraire, condamné à l'immobilité. — 0 — 2° La propagation de la foi dans le Nord-Est de l'Europe remplace cette branche par une plus grande et plus féconde. Et, en effet, cette propagation commence à la fin du VIII e siècle, sous Charlemagne, juste avant le schisme; sans doute parce que Dieu, prévoyant la chute de l'Orient, préparait d'autres nations, sur lesquelles il pourrait reverser les grâces qu'il allait enlever aux autres, et qui pussent leur être substituées dans le plan du catholicisme. C'est peut-être une nouvelle raison du retard apporté à la propagation de la foi dans le Nord ; Dieu le tenait en réserve. L'Histoire de l'Eglise se déplace donc un peu ; on ne s'occupera plus de l'Orient que comme d'un pays étranger à l'Eglise ; elle ne sera plus responsable de ce qui s'y passera ; nous n'aurons plus à étudier, parmi les faits de l'histoire des peuples de l'Orient, que les persécutions qu'ils feront endurer à l'Eglise, et les essais de conversion et de réunion qu'elle tentera auprès de ces peuples. Au contraire, de nouvelles nations sont entrées dans l'Histoire, pleines de jeunesse, de vie et d'énergie ; l'Eglise trouvera chez elles toutes sortes de bons éléments à utiliser ; et déjà nous l'avons vue produire, parmi ces nations, des fruits bien remarquables de sainteté. II. Accroissement de la puissance de VEglise. Il en est de même de la puissance de l'Eglise : la puissance qu'elle a aujourd'hui est celle que lui a donnée JésusChrist, et celle-ci ne peut pas s'augmenter. Ce que pourrait y ajouter le droit humain n'est pas, relativement à ce que lui donne le droit divin, plus que n'est une goutte d'eau ajoutée à l'Océan. Mais Jésus-Christ a donné à l'Eglise la puissance in aciu primo ; c'est à l'Eglise d'appliquer cette puissance in actu secundo ^ la puissance radicale ne s'accroît pas, l'application change. Je n'ai pas ici à refaire l'exposé de la théorie des rapports entre l'Eglise et l'Etat ; j'ai à constater son résultat. Or, son résultat, c'est qu'on a donné à l'Eglise la place qui lui convient, la première, le trône ; elle règne par la législation, par les rois, par l'esprit chrétien qui préside à l'éducation du — 10 — peuple. Et voici les conséquences de cette théorie dans le détail : 1° U indépendance de VÉglise dans sa hiérarchie qui, dans l'ordre spirituel, ne peut être asservie à aucune autre puissance. C'est la querelle des Investitures qui est l'occasion de cette manifestation. Cette guerre des Investitures est comme une hérésie pratique qui consisterait à attribuer aux princes temporels l'autorité d'élire les membres de la hié- rarchie et de leur donner la juridiction. Nous avons vu l'Église, sous Grégoire VII, revendiquer, au nom de l'Évangile, Y autorité exclusive dans cet ordre de choses. Cette indépendance s'affirme aussi par l'accroissement, l'exaltation et les privilèges du clergé, par la diffusion de l'état monastique, la création des cardinaux, l'attribution au clergé d'une puissance même séculière. 2° La subordination de la fin temporelle à la fin spirituelle: Les faits de cette période nous ont prouvé non seulement que l'Église ne dépend pas des princes, mais que ceux-ci dépendent d'elle ; que non seulement ils ne la gouvernent pas, mais qu'ils lui obéissent dans l'ordre spirituel. Ce principe nous apparaissait déjà avant Charlemagne, mais dans des faits moins suivis, et d'une manière moins éclatante ; tandis qu'aujourd'hui c'est le grand fait de l'époque dont nous sortons. 3° La primauté du pape était évidente, d'après la simple théologie ; de plus, elle était déjà en vigueur sur toute la ligne ; mais elle s'affirme ici sur toute la ligne aussi, avec bien plus d'évidence et aux applaudissements du monde catholique, qui aurait dû réclamer, si elle eût été le fruit d'une usurpation. Voici les points principaux sur lesquels la primauté du pape s'affirme surtout : i) Comme chef de toute l'Église, — La manifestation de cette qualité du pape a été si éclatante à cette époque, que Fébronius attribue à la période qui précède S. Grégoire VII l'origine de cette suprématie du pape, dont la première cause serait l'apparition des Fausses Décrétales. Rien n'est, je ne dis pas plus faux, mais plus évidemment absurde. Il _ il _ est prouvé que le recueil est du IXe siècle ; or, bien avant ce temps, la puissance du pape nous apparaît en exercice ; et puis, au IXe siècle et aux suivants, quand elle s'exerce, elle s'exerce au nom de l'Evangile, et tout le monde catholique la reconnaît, même ceux qu'elle frappe. Les faits principaux où nous l'avons vue s'exercer sont : le schisme de Photîus, où il s'agit précisément de cette question ; la querelle des Investitures, dont je viens de parler, mais où nous voyons aussi l'épiscopat se soumettre au pape. Et toute cette grande observation, vraie pour toutes les époques, l'est plus encore pour celle-ci : pour attaquer l'Église, c'est au pape qu'on s'en prend ; et si l'Église se défend, c'est le pape qui soutient tout le poids de la lutte. 2) Comme juge des controverses et définiteur infaillible de la foi, — Je parle de cette question ici pour que cette énumération des prérogatives du pape ne soit pas incomplète ; mais, d'ailleurs, il y a aussi, dans cette époque, plusieurs circonstances où cette autorité suprême du pape en matière de foi, s'affirme visiblement : ainsi, dans les questions doctrinales mêlées à la querelle de Photius, on recourt au pape, pour trancher la question du Filioque ; ainsi encore, dans la lutte contre les héiésies du temps, qui sont peu nombreuses, mais assez pour donner une preuve de la foi du moyen âge à l'infaillibilité du pape. 3) Comme réformateur des mœurs et gardien de la discipline. — Il est avéré que les mœurs s'étaient généralement relâchées, depuis Charlemagne, parmi le clergé ; et que les vices du temps étaient l'incontinence et la simonie. Nous avons vu comment les papes qui ont précédé Grégoire VII, et Grégoire VU surtout, ont travaillé à la réformation des mœurs et de la discipline, en corrigeant ces deux vices ; tout n'est pas achevé là, et S. Bernard travaillera dans le même sens. 4) Comme centre de la propagation de la foi — Toutes les conversions qui se sont opérées, sont faites par l'autorité du pape qui a donné les missions ; et jamais une église — 12 — n'a été formée, sans être, ipso facto, unie au pape comme à son centre et à son premier évangélisateur. III. Etat de la doctrine chrétienne. i° Les hérésies et la controverse, — Nous avons déjà vu plusieurs fois que, pour connaître l'état de la doctrine chrétienne à une époque, il suffisait de savoir sur quels points, à quels points de vue, et dans quel sens elle était attaquée ; car elle était défendue sur ces mômes points, et aux mêmes points de vue et dans le même sens. Nous avons vu aussi, d'une manière frappante*, dans la suite des héré- sies sur l'Incarnation, comment l'Enfer suit, dans ses attaques, un ordre logique, régulier et théologique, par la permission de Dieu. L'histoire de l'époque qui vient de finir ne déroge pas à cette remarque générale. i) Restes d'hérésies sur l'Incarnation. — Au moment même où avait commencé l'époque précédente, les restes des controverses grecques sur l'Incarnation, tâchaient de rependre vie en Occident sous une forme nouvelle, l'Adoptianiswe, professé par Elipand, archevêque de Tolède, et Félix, éveque d'UYgel. Ils vivaient, en Espagne, au temps de Charlc-magne, et enseignaient non pas directement le Nestorianisme, mais quelque chose d'approchant, savoir : pour faire agréer aux mahométans la doctrine chrétienne, ils disaient : « Le Christ est le vrai Fils de Dieu selon sa nature divine, mais il n'est que Fils adoptif de Dieu selon la nature humaine. Il est Dieu substantiellement selon sa nature éternelle ; c'est uniquement par métonymie et improprement qu'on peut dire qu'il est Dieu selon sa nature temporaire et humaine, comme on dit des hommes euxmêmes, dans un sens, qu'ils sont fils de Dieu. » — Ils furent combattus par Paulin d'Aquilée, Théodulphe d'Orléans, Leidrade, Agobard, Benoît d'Aniane, et surtout Alcuin ; puis, par des conciles réunis par Charlemagne ; enfin, condamnés par les papes et par toute l'Église. — Ainsi, la dernière main fut mise, grâce aux hérétiques eux-mêmes, au traite de l'Incarnation.

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