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Le destin en islam

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Par   •  29 Janvier 2013  •  4 736 Mots (19 Pages)  •  1 268 Vues

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Le destin en islam

1- Définition

La notion de destin est différemment perçue et définie par les théologiens. Pour les uns, le destin est limité aux événements résultant de causes indépendantes de la volonté humaine. Pour les autres, il s’étend à tous les événements y compris aux actes que l’homme accomplit selon sa propre volonté.

L’’Imam Ahmad ibn Hanbal en a donné une définition qui me semble pertinente : Le destin est, dit-il, « le pouvoir de Dieu, du fait qu’il procède de Sa puissance et sans doute de l’universalité de celle-ci ; il fait également partie du secret caché de Dieu que Lui Seul, Gloire à lui, le Très Haut connaît, écrit sur la table gardée, dans un Livre caché que nul hormis Dieu n’en a connaissance et nous ne pouvons connaître le destin que Dieu a décrété à Ses créatures qu’après sa survenance ou l’information authentique à son sujet. »

D’autres théologiens considèrent le destin comme un Attribut de Dieu « par lequel Il régit les choses selon Sa volonté et sa Science pour alors les faire exister au moment où Il l’a voulu ».

A priori, on peut dire que le destin est l’ensemble des phénomènes issus d’un système de causes et d’effets affectant l’homme et la nature et qui relèvent, avant qu’ils se produisent ou qu’ils se manifestent, de la seule connaissance de Dieu.

En effet, le Coran enseigne que le Savoir de Dieu embrasse toute chose et que tout ce qui se passe dans l’univers est écrit sur un Livre :

« Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé ; et cela est certes facile à Allah » s57 v22

« C’est Lui qui détient les clés du mystère que Lui seul connaît parfaitement. Il connaît ce qui est sur la terre et dans la mer. Nulle feuille ne tombe sans qu’Il le sache. Il n’y a pas un grain dans les ténèbres de la terre, ni rien de vert ou de desséché qui ne soit mentionné dans le Livre explicite » s6 v59

« Et Nous avons dénombré toute chose dans un Livre explicite » s36 v12

Il ressort de ces nobles versets que tout ce qui existe dans l’univers a déjà été déterminé depuis l’éternité par Allah, l’Omniscient selon un système de causes et d’effets. Par la suite, ce qui se passe dans le monde n’est que la matérialisation de la volonté divine par rapport à ce qui avait été prédéterminé.

2- Le destin n’est pas synonyme de fatalité

Une grossière confusion existe malheureusement entre la notion de destin et celle de fatalisme qui est en fait étrangère à l’islam et dont on accuse injustement celui-ci. Le terme fatalisme est un terme latin, formé sur la racine « fatum », qui désigne en latin le « destin ». D’après l’encyclopédie française, le « fataliste » est celui qui croit à une nécessité fatale, c’est-à-dire exclusive de toute liberté et s’imposant irrémédiablement à l’homme. Alors que, bien avant l’islam, le fatalisme fut, par excellence, la doctrine stoïcienne : « Toutes choses ont lieu selon le destin ; ainsi parlent Chrysippe au traité du destin, Posidonius au deuxième livre du destin, Zénon et Boéthus au premier livre Du destin » [1]

Ensuite, cette même doctrine s’est vue confirmée par la parole de Jésus Christ qui affirme : « Pas un passereau ne tombe à terre sans la volonté de mon père » Mt 10. 29

Les musulmans qui ont introduit le fatalisme dans l’Islam étaient sans doute influencés par ces doctrines et les philosophies Hindoues et persanes sur le fatalisme et le renoncement.

Les fatalistes disent si notre sort est fixé indépendamment de nos efforts et de notre activité, à quoi bon se donner de la peine. A l’instar de Cicéron qui a jugé inutile qu’un malade appelle un médecin pour le soigner étant donné que sa guérison ou sa non-guérison est déjà fixée par le destin. (Cicéron, Traité du destin, XIII)

Les Omayyades tuaient les musulmans et attribuaient leurs actes au commandement de Dieu. Leurs crimes trouvaient à l’époque des justifications dans les fatwas de savants ach’arites.

La doctrine fataliste a même servi d’alibi aux confréries soufis pour s’opposer à toute résistance au colonialisme qui était considéré comme un destin et qu’il serait inutile, voire un sacrilège de le combattre, car ce serait combattre la volonté de Dieu.

Ainsi, le fatalisme sert d’alibi à de nombreux méfaits, tels les actes immoraux qu’on attribue à la volonté de Dieu. L’homme, disent-ils, n’a aucun pouvoir propre, il est contraint par le destin et la volonté de Dieu et cette contrainte lui ôte toute responsabilité. « Si le destin est cause de mes actes, comment pourrais-je en être tenu pour responsable », prétend le fataliste. Ce n’est pas moi qui agis, dit-il, c’est Dieu. « Le coupable, ce n’est pas moi, mais Zeus et le destin, qui m’ont déterminé à agir ainsi »

Le Coran rapporte les propos des polythéistes qui se servent du même prétexte pour justifier leur idolâtrie et leurs péchés :

« Ceux qui ont associé diront : « Si Allah avait voulu, nous ne lui aurions pas donné des associés, nos ancêtres non plus et nous n’aurions rien déclaré interdit. » s6 v148

Un autre verset affirme :

« Et ils disent : « Si le Miséricordieux avait voulu, nous ne les aurions pas adorés ». Ils n’en ont aucune connaissance ; ils ne font que se livrer à des conjectures » s43 v20

D’autres encore tentent d’attribuer à Dieu la responsabilité de leurs turpitudes :

« Et Quand ceux-ci commettent une turpitude, ils disent : « C’est une coutume léguée par nos ancêtres et Dieu nous l’a ordonné. » Dis : « Allah ne commande point la turpitude. Dites-vous contre Allah ce que vous ne savez pas ? » s7 v 28

L’Islam est pourtant à l’opposé du fatalisme. A propos des soins, par exemple, le Prophète (PSL) a toujours recommandé aux musulmans de se soigner avec des médicaments.

Un homme dit à ce dernier : « J’ai vu les gens de Perse épouser leurs filles et leurs sœurs, quand on leur dit pourquoi faites-vous cela ? Ils disent : C’est le Décret et le Destin de Dieu, le prophète (PSL) lui répondit : « Il y aura dans ma communauté ceux qui diront la même parole, et ce sont les mages (majous) de cette communauté »

On a présenté un ivrogne au Calife Omar ibn al-Khattab qui ordonna de lui appliquer la peine : l’ivrogne dit : Par Allah, O Emir

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