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Liturgie

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Par   •  21 Janvier 2016  •  Dissertation  •  3 414 Mots (14 Pages)  •  925 Vues

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INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS

Theologicum

                            Liturgie

                                                        Dissertation

L’eucharistie : une expérience à vivre par une participation active

Correcteur :

18 janvier 2016

Introduction

 L’événement concile Vatican II a permis, entre autres, de redéfinir les rôles de chaque membre de l’Eglise. Cette grande rénovation a contribué à créer un rapport et une collaboration plus étroite entre le clergé et les laïcs. Ainsi la constitution Sacrosanctum concilium place-t-elle le laïc en communion active avec les ministres ordonnés. Cet événement a permis de concrétiser le dynamisme qui avait commencé par le mouvement liturgique dont le but était de rapprocher le célébrant et les laïcs pour que tous puissent vivre pleinement et de façon active  l’expérience de la rencontre de Dieu dans la liturgie.

 Mais comment vivre, dans la liturgie et plus particulièrement dans la célébration eucharistique, cette invitation du concile Vatican II à participer activement ? Quelle expérience nous invite-t-elle à faire ? La ratification de la constitution signifie l’aboutissement d’un texte qui définit le mystère de la liturgie mais elle ouvre également, pour l’Eglise, le chemin de la réception de ce texte. Or, la mise en œuvre de cette constitution a amené aussi à des erreurs de compréhension. Par exemple, la place et le rôle des membres de l’Eglise lors de la célébration eucharistique n’ont pas cessé d’être réajustées et approfondies par la pastorale. Aujourd’hui, si ce sujet est beaucoup moins débattu la problématique s’est déplacée. En effet, de nombreux baptisés ne vont plus à la messe car ils n’ont jamais pu expérimenter la participation active à la liturgie. Ils conçoivent souvent la messe comme un événement purement moral et communautariste qui n’a pas sa place dans la société.

 Nous allons essayer de voir, grâce au retour à la source de l’expérience eucharistique que nous donne le concile, comment l’expérience eucharistique peut se déployer dans l’intégralité de la vie. D’abord, nous verrons comment vivre la messe comme une expérience qui transforme notre dialogue en communion filiale. Ensuite, nous essayerons de voir ce que l’expérience eucharistique nous amène à vivre dans l’Ecclésia. Enfin, nous allons voir comment se vit l’eucharistie comme source et sommet de la mission. Ces parties vont essayer de suivre la dynamique que propose la réception du concile.

I) Vivre la célébration eucharistique en mettant en œuvre la participation active comme une expérience de communion filiale qui nous transforme en Jésus Christ.

1) L’expérience de notre vocation dans l’eucharistie :

 L’une des causes de l’absence des baptisés à la messe est souvent due à une ignorance de la signification de la célébration. De nombreuses personnes pensent que la messe est un événement obligatoire qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui. Or, si nous devons participer à la célébration eucharistique c’est par une « obligeance […] fondée sur l’amour»[1]. En effet, nous devons participer à la messe pour répondre à l’appel de Dieu le Père qui nous invite à suivre Jésus Christ dans le chemin de sa mort et de sa résurrection pour nous libérer de notre propre mort et nous transformer en homme nouveau par l’action de l’Esprit Saint. Cet appel à participer à la messe s’enracine donc dans l’histoire du salut où les élus font l’expérience d’un Dieu qui les guide spirituellement et créait un peuple saint.

 Cet itinéraire pascal s’exprime et s’expérimente dans le mémorial laissé par Jésus lors de la dernière Cène. En effet, la célébration eucharistique rend présent en tout temps le sacrifice parfait de Jésus, qui est mort sur la croix il y a 2000 ans, et qui nous ouvre par sa résurrection l’espérance de l’accomplissement de ce mystère dans notre propre histoire. De ce fait, en tant que participant, le mystère pascal est le dynamisme dans lequel nous devons être. Il nous ouvre le chemin vers la plénitude de la vie en nous conduisant à travers ce mystère.

 C’est pourquoi, il ne suffit pas d’être présent à la messe. La participation active a un caractère vital. Car, même si nous avons reçu le salut par les sacrements nous avons la responsabilité de suivre Jésus sur le chemin pascal en déployant, lors de la célébration eucharistique, la grâce reçue par le don des sacrements d’initiation. Ce déploiement a pour but de faire vivre pleinement l’expérience de notre vocation baptismale au cœur même de ce qui doit nous faire vivre.

 2) Le rite pour nous orienter et nous ouvrir à la rencontre avec le Verbe de Dieu :

 Ce cheminement dans la célébration eucharistique se fait à travers le rite qui nous aide à nous orienter et nous ouvrir à Dieu. En effet, les célébrations liturgiques, plus particulièrement la messe, sollicitent tous les sens. Cette particularité de la liturgie eucharistique demande donc un engagement de tout notre corps. Cela amène à orienter toutes nos puissances vers l’action liturgique : « Se laisser prendre par une action faite de paroles et de gestes destinés à transformer nos idées et toute notre vie »[2]. Toutefois, le rite en lui-même n’est pas l’élément de principe qui nous fait entrer dans le dynamisme du chemin pascal. Le rituel va nous aider à suivre le chemin pascal mais celui qui agit en premier, c’est Dieu qui nous appelle à le rejoindre au plus intime de nous.

  En effet, la particularité du rite dans la célébration eucharistique, c’est l’expérience d’une rencontre avec Jésus par la parole de Dieu. La messe, dans ses deux parties, qui sont la célébration de la parole et le sacrifice eucharistique, est structurée par le rite et tissée de la parole de Dieu. Or, à travers les gestes rituels, qui nous renvoient aux Ecritures, c’est le Verbe de Dieu lui-même qui œuvre. Par l’intelligence de la foi, le baptisé est appelé à reconnaître l’action du Christ dans le rite et dans la célébration de la parole. C’est la racine même du mémorial : nous sommes appelés à reconnaître, dans la célébration, ses actions passés dans l’histoire sainte, sa présence dans la célébration et sa venue par l’événement eschatologique. Dès lors, la participation active n’est pas seulement une action extérieure, elle est aussi une action intérieure dont le mouvement consiste à accueillir la parole proclamée qui devient Verbe Créateur en nous.  

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