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Suis-je mon corps ou mon esprit ?

Cours : Suis-je mon corps ou mon esprit ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2020  •  Cours  •  920 Mots (4 Pages)  •  569 Vues

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B/ Suis-je mon corps ou mon esprit ?

1. Je suis mon esprit

On a vu avec Descartes que l’homme est défini comme sujet en tant qu’il pense. Ce qui lui est propre, c’est son esprit.

Cela sous-entend aussi que l’homme n’est pas son corps (qui lui a été remis en doute par le doute radical) : l’idée est que l’esprit est d’un autre ordre que le corps, la matière. C’est ce qu’on appelle le dualisme*.

Ce dualisme, séparant l’âme du corps, se retrouve déjà chez Platon. On peut penser que c’était ce que pensait aussi Socrate : dans le Phédon par exemple, Socrate (condamné à mort) avant de prendre la cigüe rassure ses amis en leur disant que ce corps qui restera allongé après qu’il a bu le poison n’est pas lui, et que son âme elle ne meurt pas mais est plutôt libérée de son corps par la mort.

Il fait un jeu de mots entre soma (qui veut dire corps en grec) et sèma (qui veut dire tombeau en grec) : le corps est un tombeau pour l’âme.

Cela est important parce que cela va avoir des conséquences sur la conception de la finalité de la vie de l’homme (l’homme doit sa vie durant se préparer à mourir), de la manière dont il doit mener sa vie, de son rapport au corps et à ses désirs…

La devise de Socrate est : « Connais-toi toi-même » (c’est la devise inscrite à l’entrée du temple de Delphes).

Attention cette devise n’est pas un appel à l’introspection comme on peut l’entendre aujourd’hui, il ne s’agit de se connaître soi-même, sa petite personne, dans sa particularité.

Se connaître soi-même c’est comprendre que ce qui est le plus élevé en nous c’est notre âme et que pour faire grandir cette partie de nous, il faut la nourrir de savoirs.

Regardons comme Socrate explique cela dans le dialogue Alcibiade :

Pour résoudre le problème que leur pose l’impératif « Connais-toi toi-même », précepte de Delphes, Socrate et Alcibiade le comparent à un impératif qui dirait « regarde-toi toi-même ».

Socrate. — Comment maintenant savoir tout à fait clairement ce que nous sommes ? si une fois nous le savions, sans doute nous nous connaîtrions nous-mêmes. Mais, par les dieux, ce précepte si juste de Delphes que nous rappelions à l’instant, sommes-nous sûrs de l’avoir bien compris ?

Alcibiade. — Que veux-tu dire, Socrate ?

Socrate. — Je vais t’expliquer quelle signification, quel conseil je soupçonne dans ce précepte. Seulement je ne trouve pas beaucoup de termes de comparaison qui soient propres à le faire comprendre. Il n’y a peut-être que la vue.

Alcibiade. — Qu’entends-tu par là ?

Socrate. — Réfléchissons ensemble. Supposons que ce précepte s’adresse à nos yeux comme à des hommes et leur dise : « Regardez-vous vous-mêmes. » Comment comprendrions-nous cet avis ? Ne penserions-nous pas qu’il inviterait les yeux à regarder un objet dans lequel ils se verraient eux-mêmes ?

Alcibiade. — Évidemment.

Socrate. — Or quel objet est tel qu’en le regardant nous

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