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Soutien Social

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Par   •  15 Avril 2014  •  2 307 Mots (10 Pages)  •  1 559 Vues

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Dans un contexte de société individualiste, un grand nombre de chercheurs s'intéressent à la relation d'aide, et plus particulièrement au soutien social entre les individus. Ce concept reste relativement récent, environ quarante ans (Caplan, 1974 ; Cassel, 1976 ; Cobb, 1976), et chacun s'adonne à soumettre sa propre définition, basée sur des critères différents. Il n'y a donc pas de définition consensuelle de ce terme dans la littérature. On peut cependant essayer de le définir de façon générale par le biais de deux approches. La première, d’origine sociologique concernerait le « réseau social » dans lequel un individu est inséré et ses propriétés objectives : nombre de liens sociaux, fréquence des contacts, intimité, type d’aide reçue (Coyne et Downey, 1991). La seconde, d'origine psychologique, définira le soutien social comme la façon dont l’individu perçoit le soutien dont il est l’objet, plus que le soutien effectif qu’il reçoit, et qui a des effets bénéfiques sur la santé. Ces différentes approches du soutien social feront donc l'objet de notre première partie. Le sujet de la seconde partie sera, quant à lui, le lien subsistant entre un organisme associatif et le soutien social.

I. Le soutien social et ses effets

a) Plusieurs types de soutien social

Du fait des multiples approches du soutien social, un consensus s'est tout de même établi entre les auteurs quant à la multi-dimensionnalité du concept. C'est ce dont rend compte Barrera en 1981, en intégrant les notions d'« intégration sociale », de « soutien reçu » et de « soutien perçu », permettant d'établir un cadre théorique de la notion de soutien social.

Tout d'abord, des études ont démontrées le rôle des relations sociales dans la préservation de la santé des individus. C'est ce qu'expose le sociologue Emile Durkheim, en 1897, à travers son ouvrage « Le suicide », sur le fait que celui-ci est plus fréquent chez des individus dont l'intégration sociale est réduite. D'autres études ont également soutenues le lien de causalité entre le contexte socio-économique dans lequel vit un individu et sa santé mentale. En effet les problèmes de santé seraient plus denses lorsqu'un individu est dans une situation de précarité ou d'exclusion sociale. Cependant la notion « d'intégration sociale » s'est laissée peu à peu subsidiée par celle de « réseau social », qui se défini comme « l’ensemble des personnes qui fournissent de l’aide ou avec qui un individu est en interaction ». Cette notion intégrerait des mesures plus objectives telles que l'étendue (le nombre de personnes dans le réseau), la densité (le degré d’interaction ou de connaissance des membres du réseau entre eux), la fréquence (le nombre de contact entre les membres du réseau ou la régularité des contacts) et la réciprocité (le degré d’échange de soutien entre les membres) (D’Abbs, 1982). Ces mesures permettent donc de distinguer l'existence des relations de l'individu. Par ailleurs, on sait que l'efficacité du soutien social tient à la concordance de trois facteurs : la nature du soutien, le besoin de l'individu, et sa source. Cette source peut être de trois sortes : formelle, semi-formelle et informelle. Le soutien informel est issu de l’ensemble des relations personnelles d’un individu. La plupart du temps les sources de soutien informel sont le conjoint, les enfants, la famille, les amis, les voisins, les collègues de travail. Le soutien semi-formel provient de contexte de groupes organisés mais non institutionnalisés tels que des groupes d’entraide, des associations... Enfin, le soutien formel est fourni par des professionnels qui œuvrent dans des institutions (services sociaux, services de santé…). Toutefois, le contexte a son importance et il est clair que pour certaines problématiques lourdes, comme les problèmes de santé sévères et persistants, le recours au seul soutien informel n’est pas suffisant. Par contre, pour certaines situations, le partage d’expériences communes, l’échange de conseils et de soutien concret comportent des bénéfices certains en plus d'être suffisants. Mais si l'existence de liens sociaux et de réseaux de sociabilité est une condition nécessaire pour recevoir du soutien, elle n'est pas une condition suffisante pour que ces relations soient bénéfiques.

La nature du soutien social que reçoit l'individu est également l'un des facteurs contribuant à son bien-être. De nombreuses classifications ont été faites par les auteurs, on en retiendra cependant une seule, celle de House, en 1981, qui retiendra quatre natures de soutien. Le premier étant le soutien émotionnel qui consiste à exprimer à une personne les affects positifs que l'on ressent à son égard (confiance, amitié...) et à apporter à celle-ci des sentiments de protection ou de réconfort. Ces affects aideront la personne à traverser les moments difficiles. Le soutien d'estime, quant à lui, consiste à rassurer une personne sur ses compétences et sa valeur. Ces encouragements lui permettront de renforcer sa confiance en elle-même dans les moments de doutes ou lorsqu'elle craint que l'objectif qu'elle s'était fixer ne soit inatteignable. Ensuite, le soutien informatif relève d'un apport de conseils, recommandations... en lien avec les problèmes rencontrés par l'individu. Pour finir, le soutien matériel (ou instrumental) contribuerait à une assistance effective sous forme de prêt, de don d'argent, de biens matériels, ou de services rendus. Il importe cependant de faire la différence entre le soutien social que l'on reçoit et celui que l'on perçoit, car son efficacité dépendra de la concordance entre les comportements de soutien et les besoin de la personne. Cette proposition incite à prendre en considération l'appréciation subjective du soutien par la personne bénéficiaire.

Certains auteurs pensent que le soutien social perçu a un impact plus important sur le bien-être et la santé que le soutien effectif (reçu) (Sarason et al., 1983). Ces mêmes auteurs avaient par ailleurs insisté sur la différence entre « réseau objectif » et « soutien perçu » montrant comment la perception de soutien dans l'environnement d'un individu pouvait rester stable malgré les fluctuations de son réseau. L'appréciation subjective du soutien social serait donc une dimension à privilégier pour la compréhension des liens entre soutiens sociaux et santé psychique. Deux dimensions complémentaires

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