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Qu'est-ce donc le temps?

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Par   •  2 Mars 2013  •  772 Mots (4 Pages)  •  917 Vues

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Le temps : de Saint Augustin : « qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais, mais que je veuille l’expliquer à la demande, je ne le sais pas ».

Le mouvement : de Montaigne : "notre vie n'est que mouvement". Un mouvement se définit à la fois par une vitesse, mais également par un point de départ et un point de destination. Or, en vouant un culte à la vitesse, notre société a perdu de vue un aspect essentiel : l’orientation, et sans orientation, sans destination, sans but, à quoi cela mène-t-il d’aller vite, sinon à créer une situation de chaos ? La tyrannie apparente de la vitesse ne fait donc, finalement, que révéler la faiblesse, sinon la vacuité des ambitions humaines.

Le temps de l’action : connaissez-vous Chronos et Kairos. Chronos était le Dieu du temps en Grèce. Il incarnait le temps ordinaire, le temps tel que nous le connaissons par un passé, un présent et un futur. Le temps kronos est un temps quantitatif qui se mesure en unités de temps que sont la seconde, le mois ou l’année. Kairos représentait une autre forme de temps qui ne peut pas être mesuré par l’horloge. Il représente le moment opportun, ou le bon moment pour agir, mais aussi la bonne distance pour toucher sa cible. Le kairos n’est pas un temps quantitatif mais un temps qualitatif bel et bien ancré dans un présent et qui en définit la profondeur. Il relève d’avantage du ressenti que de la mesure physique. C’est le moment où tout bascule. Le moment défini par le kairos, c’est donc le moment très fugace où une opportunité se présente et où il faut savoir la saisir. Encore faut-il être en mesure de savoir capter, observer ces instants clefs et déterminants. Le kairos, nous le voyons bien, est donc intimement lié à la notion d’action, c’est avec lui qu’une action sera réussie et que le cours des évènements sera changé. Le poète Euripide à écrit « le kairos est le meilleur des guides dans toute entreprise humaine ».

Briser les chaînes du temps : depuis notre naissance, nous avons évolué dans un espace temporel uniquement défini par le kronos, sans percevoir la dimension offerte par le kairos. L’accélération qui s’impose à nous depuis plusieurs décennies relève du kronos. Il y a aussi autre chose : nous vivons dans une époque où le silence et l’immobilité sont devenus suspects, une époque où chacun doit en permanence être en action afin de pouvoir prouver son efficacité. Cette dictature du mouvement, c’est le chronos, encore lui, qui nous la dicte.

Chacun a les moyens de briser les chaînes du chronos, de défier la tyrannie de l’accélération et la dictature du mouvement. Encore faut-il s’en donner les moyens. Parmi ces moyens, il y a la nécessité absolue de prendre son temps, au sens du chronos du terme. L’on comprend mieux des expressions telles que « Il faut donner du temps au temps » ou encore « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». En prenant du temps, c'est-à-dire en acceptant l’idée d’en perdre de façon apparente, nous nous rendons davantage disponibles pour explorer la nouvelle dimension du temps, celle du kairos, et de saisir les opportunités qu’elle offre dans la profondeur du temps. En redonnant du sens collectif, en réhabilitant l’approfondissement et le recul personnel, pour capter les opportunités offertes par le kairos, chacun pourra développer son sens d’observation, son sens de discernement et de la créativité.

S’ennuyer, observer, prévoir, créer : nous possédons tous en nous les facultés pour explorer ce kairos, à condition toutefois que nous le voulions, et surtout que nous prenions le temps. Concevoir un temps à deux dimensions : une dimension linéaire, celle du chronos, ainsi qu’une dimension qui symbolise la profondeur du temps, celle du kairos.

François Mitterrand avait aussi cette formule très forte, qui consistait à dire qu’il fallait savoir « mépriser l’évènement et avoir la passion de l’indifférence ». En d’autres termes, cela sous-entendait que l’un des secrets de l’action réside dans la capacité à conserver une distance par rapport à la brutalité de chaque évènement, et faire de chaque situation critique une expérience positive. François Mitterrand disait que l’une des principales qualités requises pour être chef de l’état était de « savoir s’ennuyer ». Gouverner c’est prévoir disait Churchill. Oui la première mission d’un dirigeant est bel et bien de s’approprier les différentes dimensions du temps, et de savoir composer avec les différents cycles qui rythment notre réalité. Ce temps cyclique se rapproche de ce que les grecs appelaient l’aîon.

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