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L’affectivité.

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Par   •  18 Avril 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 012 Mots (5 Pages)  •  560 Vues

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L’affectivité

Nous disons, lors de l’annonce d’un décès avoir été affecté par la nouvelle. C’est au niveau de

l’affectivité que nous pouvons être touchés, car elle est le royaume des sentiments. Être

affectueux dans ses relations, c’est donner une chaleur affective qui est celle de la proximité de

coeur que donne l’amour. Pour autant que chacun d’entre nous est un être sensible, il n’est pas

po ssible de quitter le terrain du sentiment. Ce qui différentie un

o rdinate ur d’un être humain, n’est-ce pas avant tout cela ? : la

possibilité d’être affecté par des sentiments.

L’affectivité n’a cependant pas bonne presse dans la philosophie

moderne, car son terrain n’est pas celui de la rationalité. Un sentiment,

c’est très immédiat, ce n’est pas réfléchi. La force des sentiments

n’est pas celle de la raison. Un sentiment n’est pas « clair » comme une

idée claire et distincte en mathématique. Les élans du coeur ne sont

pas déterminants à la manière des principes de la raison. L’affectivité a

donc suscité la méfiance des rationalistes qui lui reprochent sa

confusion. Avec Descartes e t Galilée, la science moderne a instauré

une méfiance à l’égard de la subjectivité et cette méfiance est bien

entendue ...

Mais la vie n’est-elle pas par essence avant tout affective? Ne pas

prendre en compte l’affectivité, c’est renier la Vie et la réduire à ce

que l’intellect est à même de maîtriser dans des concepts. Que le sentiment soit souvent

incontrôlable est une chose, qu’il ne faille pas en tenir compte en est une autre. Un philosophe

contemporain de haute envergure, Michel Henry, s’est pourtant attaché, dans l’Essence de la

Manifestation, à remettre l’affectivité au coeur de la philosophie. Michel Henry entend même

pousser la phénoménologie de Husserl dans ses ultimes conséquences en devenant une

phénoménologie de la Vie. Quelle rôle devons-nous reconnaître à l’affectivité ? Faut-il assimiler

l’affectivité avec la réceptivité, la perception ou la sensibilité ? Affectivité et subjectivité, est-ce la

même chose ? Doit-on, comme le fait Freud, ramener l’affectivité à l’inconscient et à la sexualité ?

Enfin, y a-t-il ...

* *

*

A. Le sentiment et le registre de l’émotionnel

Nous avons déjà partiellement répondu à ces questions, sans toutefois aborder directement

l’affectivité. Nous avons vu que la subjectivité caractérise le fait qu’un vécu ne peut être éprouvé

que par un seul sujet et que nul autre ne peut l’éprouver à sa place. La tristesse est mienne,

comme la joie ou l’abattement. Par objectivité on désigne une représentation qui fait l’objet d’un

consensus impliquant plusieurs sujets, comme la démarche d’une démonstration, d’une

expérimentation ou simplement une constatation d’ordre scientifique. Le problème c’est qu’il y a

dans la subjectivité de la sensation, tellement de variations possibles d’un individu à l’autre, que

l’approche objective de la connaissance a cru nécessaire de la discréditer. Cependant, le

reproche est excessif. Il risque de nous mener à cet extrême consistant à faire « comme si » on

pouvait ériger une science sans tenir compte de la subjectivité. Or que la vie soit subjective, il est

impossible de le nier et elle l’est parce qu’elle est fondamentalement affective. Que l’affectivité

soit par principe fausse et doive être écartée est un a priori qui est dogmatique et ne procède

d’aucun

...

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