LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

L'inconscient Influence-t-il La Liberté

Documents Gratuits : L'inconscient Influence-t-il La Liberté. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Janvier 2015  •  2 477 Mots (10 Pages)  •  1 463 Vues

Page 1 sur 10

Pendant des siècles, les Hommes ont été considérés comme des êtres totalement conscients. On les dit même responsable de la totalité de leurs actes. Mais l'Homme a connu plusieurs "humiliations" au cours de son Histoire. La première, énoncée par Copernic, est qu'il ne se situe pas au centre de l'univers. La deuxième, présentée par Darwin, montre que l'Homme n'a pas été créé par Dieu mais descend du singe. Enfin, au XIXème siècle, Freud invente la psychanalyse et ainsi naît la troisième humiliation de l'Homme. Il révèle la présence d’un inconscient. Ce dernier serait un territoire psychique en nous mais non connu de nous. Il regrouperait les souhaits, les désirs, les sentiments refoulés par l’Homme. Le refoulement est alors défini par Freud comme une fonction naturelle et obligatoire puisque s’il n’y a pas de refoulement, il n’y a pas d’humanité et ce serait ainsi le chaos. Nous refoulons donc tout ce qui est en désaccord avec notre conscience.

Cependant, la perspective d’un inconscient chez l’Homme n’influence-t-il pas sa liberté ? Si cet inconscient a bel et bien un impact sur l’Homme, limite-t-il pour autant la liberté de l’Homme ? Pour proposer une réponse à ces questions, nous allons maintenant réfléchir à la possibilité que l’inconscient implique la perte de la liberté ou bien que la liberté est encore concevable au sein de la théorie de l’inconscient.

L’inconscient représente ce qui échappe totalement à la conscience. Quels que soient les efforts de la conscience pour y parvenir, elle n’y arrivera pas. Pourtant, il ne s’agit pas de quelque chose d’absent. C’est simplement une réalité qui refuse, à cause d’une histoire qui a touché l’individu, de se manifester. L’inconscient serait comme une ombre, de laquelle nous ignorions tout mais qui, elle, sait tout de nous. Chacune de nos actions est modifiée, chaque pas est guidé, sans que l’on sache comment, sans même que cela nous vienne à l’esprit. Par conséquent, si l’inconscient nous manipule et nous influence toujours à notre insu, nous ne sommes jamais sûrs que nos actes soient choisis délibérément par nous-mêmes. Prenons l’exemple d’un adulte incapable de dire non de peur de ne pas être aimable (aimé) et qui, par conséquent, accepte de faire des choses à contre cœur. Après quelques années de psychanalyse, il se rend compte que cette peur lui vient de sa petite enfance. En effet, placé en maison de convalescence à l’âge de 3 ans, de retour chez lui, il découvre sa maman avec un nouveau bébé dans les bras. Il s’efforcera donc toujours d’être aimable pour être aimé afin de n’être plus abandonné. Il semble donc évident que son incapacité à dire non lui ait été dicté inconsciemment, pendant des années, par ce souvenir refoulé.

Au sens philosophique, la liberté suppose d'agir sans être manipulé à son insu. Donc, être libre c’est agir en conscience. Or, comme nous sommes manipulés, à notre insu, par notre inconscient, la liberté semble peu compatible avec la théorie de l’inconscient.

Selon Freud, l'inconscient est propre à l’être humain depuis l'enfance. Le refoulement qui est une fonction naturelle de l’inconscient se fait donc depuis l’enfance. Le refoulement est une fonction obligatoire qui comprend tout ce qui n’a pas pu s’intégrer harmonieusement à la conscience. Par le refoulement, l’Homme oublie un souvenir pénible, puis il oublie qu’il a oublié et ainsi il pense être débarrassé du souvenir. Or, celui-ci est toujours présent et ne cesse de l’influencer. Ce que ce souvenir contient pourra se manifester à un moment inattendu à cause d’un élément perturbateur. Un exemple qui montre bien que l’inconscient peut nous enlever une part de notre liberté est que, de nos jours, la justice tiens compte des aspects psychologiques des accusés avant de les condamner : « N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. » (Article 122-1 du Code Pénal). Ainsi, l’assassin d’une femme ressemblant étrangement à sa propre mère a bénéficié de quelque indulgence lorsqu’on a appris qu’il avait été maltraité par sa mère durant toute son enfance. Le fait que certains aspects psychiques incontrôlés nous poussent à agir contre notre gré est ainsi pris en compte. Les troubles causés par l’inconscient sont donc bel et bien reconnus.

Ainsi, nous gardons enfouis tous nos souvenirs du passé, même ceux de l’enfance. L’Homme est donc le produit de son histoire infantile. Par conséquent, il est un être déterminé par son inconscient. Il n’est donc pas totalement libre.

Parfois, l’inconscient se manifeste par des petits dérapages : les lapsus, les actes manqués, les maladresses… Prenons l’exemple d’un mari qui prend sa femme dans les bras et lui dit « Chloé tu es magnifique ce soir ». Le problème c’est que sa femme s’appelle Anne. Ceci est dû à un désir inconscient qui nous a échappé. Ces pulsions refoulées ressortent lorsque nous sommes plus « faibles ». Cela revient à dire que nous désirons ce que nous trouvons justement indésirable. À ce propos, Freud affirme que « le moi n’est plus maître en sa propre demeure ». Le moi est avec le ça et le surmoi une des composantes du deuxième topique de Freud. Le moi, c’est le corps, ce que nous ressentons par le corps (états physiques et physionomiques). C’est de cette manière que Freud introduit le concept d'inconscient : nous ne le connaissons pas, mais lui nous connaît. Le surmoi est l’ensemble de toutes les forces refoulantes ou censurantes. Il est constitué des interdits socio-parentaux apportés par des valeurs extérieures, celles de la société. Quand l’inconscient échappe au surmoi, on pourrait dire qu’il devient une version du moi qui réalisé les désirs : mes désirs puisque ceux que je refoule sont les miens. Donc, le surmoi est en réalité ce qui me limite dans ma liberté, ce qui me détermine.

Sous l’emprise de son inconscient, l’Homme ne commande plus tout ce qu’il dit ou fait. En résumé, il semblerait que l’inconscient dépersonnalise l’Homme et que ceci limite sa liberté.

Il est possible d’admettre une définition de la liberté différente de la définition philosophique précédente. Cette définition est la suivante : être libre c’est agir selon ses propres choix et décider de sa vie sans être contraint par quelqu’un d’autre. Ainsi, étant donné que l’inconscient fait parti de nous même, et ce depuis toujours, lorsque l’inconscient

...

Télécharger au format  txt (15.4 Kb)   pdf (146.4 Kb)   docx (13.7 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com