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Anthropologie de l’enfance (L1S2)

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Par   •  17 Avril 2018  •  Chronologie  •  10 334 Mots (42 Pages)  •  696 Vues

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Anthropologie de l’enfance (L1S2)

Introduction :

La question de la place ou de la valeur de l’enfant sera étudiée sous différents points de vue. Psychologique, Anthropologique, social et juridique. Il y a également un point de vue historique, qui est important car il y a une histoire qui explique que l’enfant soit traité d’une certaine manière dans la société et une histoire qui explique que l’enfant ait pris une valeur en particulier et également une histoire qui explique que les droits de l’enfant soient envisagés d’une certaine manière.

Histoire de la notion d’enfance

Selon toutes vraies semblances, la procréation c'est-à-dire l’engendrement et le fait que l’enfant puisse advenir continue (L'advenu de l'enfant) ; la raison de la constitution de la famille. C’est la raison pour laquelle il n’est possible de retracer l’histoire de la notion d’enfance qu’à travers une histoire de l’évolution de la famille.

La notion d’enfance, son histoire se déduit ensuite de la place que prend l’enfant au sein de la famille.

Historique :

Antiquité d’abord avec la Civilisation Grec et Romaine, puis le Moyen-âge, le 17ème siècle, la période de la Révolution Française et l’après Révolution, le 19ème siècle jusqu’à la Période Contemporaine.
L’histoire qu’elle va raconter est une histoire occidentale et c’est l’enfance dans la société française.

  • Dans l’Antiquité, autant pour la civilisation Grec que pour la civilisation Romaine, la place de l’enfant est mal établie. On sait cependant qu’au cours de cette grande période l’enfant est très exposé. Les traces matérielles qui nous ont été léguées par l’histoire nous indiquent qu’à l’occasion de certains évènements, les enfants ont été massacrés en grand nombre. Ils ont été aussi exposés sur l’autel des sacrifices au cours de rituels polythéistes.  L’abus du droit de vie et de mort du père sur son enfant et les superstitions ont en effet donné lieu à des pratiques de sacrifices d’enfants sur l’autel des religions.
    Les traces matérielles léguées par l’Antiquités ne sont pas si nombreuses que ça,
    les écrits sont très rares mais il existe des sculptures, des gravures/inscriptions sur pierre notamment sur pierres tombales ou encore les peintures. On retient en particulier un évènement qui est largement représenté dans les cultures occidentales et également représenté sur une période historiques extrêmement longue, jusqu’à la renaissance ; Le massacre des innocents ordonné par Hérode et qui a eu lieu à Carthage (nord Tunisie) mais aussi colonie Grec, rapporté par l’Evangile et qui aurait eu lieu peu de temps après la naissance de Jésus.
    Platon a énoncé quelques idées dans La République. Il érige en dogmes que l’enfant appartient à la cité, laquelle doit veiller à l’équilibre de sa démographie. Par cité, il faut entendre toutes sociétés organisées politiquement. La famille est une gêne pour la cité et que les naissances excédentaires doivent être supprimées.  Il valide et encourage les infanticides. Il juge aussi qu’il faut défaire les individus des liens familiaux, parce que pour lui la famille fait concurrence à l’état.
    Aristote, au contraire, modère la vision de Platon qui est une vision étatique = trop centralisatrice. Il juge que la famille est un rouage essentiel de l’espace politique. Par conséquent, un rouage essentiel de l’ordre de l’organisation de la société. Elle est aussi le lieu de l’apprentissage du lien social.

Cette période de l’histoire a une particularité importante. Les civilisations méditerranéennes antiques se croisent. La période bénéficiera donc des pratiques qui sont plus favorables à l’enfance et qui ont cours dans la partie orientale de la méditerranée. Cette période sera aussi celle d’une union entre la famille et l’enfant. C'est-à-dire que quelque chose s’est passé quand même à ce moment-là. On verra comment les familles se sont solidarisées autour de l’enfant.

La civilisation antique Grec qui se répand autour du bassin méditerranéen diffuse le souci de l’enfant et l’institut en devoir moral, c'est-à-dire que le souci de l’enfant devient une obligation morale

  • La fondation de Rome et la constitution de l’empire romain vont modifier peu à peu le sort de l’enfant. Depuis 736 avant Jésus Christ, est régie par les lois matrimoniales d’Auguste. Le Pater Familias = père de la famille qui a le rang générationnel le plus âgé a un pouvoir absolu au sein de la famille. Il a tous les droits sur son enfant. Dans une cérémonie qui a lieu au 10ème jour de sa naissance, par un rituel important, il doit affirmer s’il accepte l’enfant comme étant le sien ou s’il le rejette. La cérémonie a un caractère religieux, l’enfant qui n’a que 10 jours lui est tendu, s’il le saisit et l’élève en direction du ciel en s’accompagnant de la formule « Liberum tolère susciterai » alors l’enfant est accepté comme étant le sien, il est ensuite purifié, promené autour de l’autel familial avant de recevoir un nom. Si au contraire, le père se détourne de lui et le repousse en formulant « liberum répudier n’égare » alors il est exposé aux dangers et aux intempéries jusqu’à ce que la mort s’en suive ou alors il est vendu en esclavage. Et bien évidemment, dans ce type de pratiques, les filles sont celles qui sont le plus souvent sacrifiées. Cette cérémonie qui a lieu au 10ème jour de la naissance, consistait en un sacrifice solennel et néanmoins, elle présente un certain caractère juridique car elle constituait de la part du père une sorte de reconnaissance de la paternité. C’était cette cérémonie la reconnaissance de la paternité. Et seule cette cérémonie de reconnaissance en paternité était prise en considération si plus tard, une contestation de la légitimité de l’affiliation était formulée. L’un des effets de l’affiliation est la puissance paternelle, c'est-à-dire que dans le fait d’avoir des enfants un homme acquière une position de puissance. Un autre effet découle du fait que le père est celui qui communique la qualité de citoyen, c'est-à-dire que pour être un individu à part entière et reconnu dans la république, il faut avoir un père et être reconnu par le père. L’enfant est laissé soumis à la puissance paternelle.
    Tant qu’on est en position de fils et y compris si on a soit même des enfants, nous restions
    soumis à la puissance de l’ascendant. Ça veut dire qu’un homme qui a des enfants, si son père est encore vivant, lui est sous l’autorité de son père et ses propres enfants sont sous l’autorité du (grand)père, quand il avait encore sous sa puissance le père de l’enfant. C’est cela qui caractérise le Patriarcat et qui définit le Pater Familias. Tous ces effets supposés la certitude de l’affiliation.
    Du côté des mères, le fait de l’accouchement, rendait la constatation de la filiation facile, indiscutable. Il est par contre plus difficile de prouver la paternité du mari. Et donc, le rituel sacré du 10
    ème jour de la naissance, devait trancher la question de l’affiliation du père avec son enfant. En le reconnaissant, avec la formule « liberum tolère susciterai » il affirme l’affiliation.

Un peu plus tard dans l’histoire, la société romaine a envisagé 2 présomptions :

  • Une présomption morale : Tout enfant conçut pendant le mariage est censé être l’enfant du mari. « Le mari de la mère est présumé être le père de l'enfant » + « mater semper carta est » = l'identité de la mère est toujours certaine. (Depuis 1978 lorsque le premier enfant in vitro voit le jour, ce principe de la maternité innée (= « mater semper carta est ») ne s'applique plus puisque l'enfant a une mère biologique et une mère de substitution.)
  • Une présomption scientifique : Les limites extrêmes des grossesses étaient de 180 jours et 300 jours. C'est-à-dire que quand un enfant vient au monde, on regarde s’il y a au moins 180 jours que le conjoint vit avec sa femme, si c’est le cas, on considère le bébé issu d’une relation entre le père et la femme. Si au contraire, il y a plus de 300 jours, on considère qu’il n’a pas été conçu dans le cadre du mariage.

Les guerres, nombreuses, insistent à une politique nataliste. C'est-à-dire qu’il faut remplacer ceux qui meurent. Donc on pousse à la natalité et un effort particulier fut engagé en faveur de la famille et des naissances avec les lois matrimoniales d’Auguste qui stigmatisent les divorces, découragent le célibat et alloue aux pères de famille une prime pour tout enfant dès sa naissance et accordent aux familles nombreuses de nombreux privilèges civiques. L’œuvre d’Auguste se poursuit avec ses successeurs, en faveur des enfants, et ceux-ci peuvent être considérés comme les prémisses de l’aide étatique de l’ordre de l’enfance. Cependant, toutes ces initiatives ne sont pas motivées par un véritable intérêt pour l’enfant mais par un intérêt pour l’empire uniquement et par conséquent, ces initiatives n’ont pas contribué à faire de la loi morale favorable à l’enfant une base de la société.

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