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Etre ou ne pas etre ?

Thèse : Etre ou ne pas etre ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Septembre 2021  •  Thèse  •  4 728 Mots (19 Pages)  •  452 Vues

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PHILOSOPHIE MORALE (la liberté, le bonheur, le devoir).

Introduction :

Quel lien (d’opposition, de condition, d’inclusion, de moyen à fin…) peut-on faire entre la morale d’une part et les trois autres notions d’autre part ?

I- Le sentiment de liberté prouve-t-il l’existence de la liberté ou bien n’est-il qu’illusion ?

- Quelles sortes de déterminismes[1] semblent s’opposer à la liberté ?

1) Les déterminismes.

a) Le déterminisme social (Durkheim).

Durkheim est un philosophe français, qui compte parmi les fondateurs de la sociologie. En effet, il s’agit pour lui de fonder la sociologie comme une science, avec un objet propre (les « faits sociaux ») et une méthode spécifique. Il convient, selon lui, de « traiter les faits sociaux comme des choses ».

Les faits sociaux, en apparence individuels (comme le suicide ou la croyance religieuse), sont extérieurs et antérieurs à l’individu, et ils sont transmis par l’éducation. Les faits sociaux sont des « manières d’agir, de penser et de sentir, extérieurs à l’individu et qui sont douées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel elles s’imposent à lui ». Par conséquent, l’individu est déterminé par la société à laquelle il appartient. On doit donc expliquer les phénomènes individuels par la conscience collective, qui apparaît comme transcendante aux consciences individuelles. Durkheim voit même une analogie entre la société et l’organisme vivant : la société est composée d’organes individuels (des structures) qui remplissent des fonctions dont le but est de satisfaire des besoins sociaux. La société fonctionne car les individus ont une conscience collective : ils mettent en place des valeurs et des règles communes.

« En chacun de nous, peut-on dire, il existe deux êtres qui, pour être inséparables autrement que par abstraction, ne laissent pas d'être distincts. L'un est fait de tous les états mentaux qui ne se rapportent qu'à nous-même et aux événements de notre vie personnelle : c'est ce qu'on pourrait appeler l'être individuel. L'autre est un système d'idées, de sentiments et d'habitudes qui expriment en nous, non pas notre personnalité, mais le groupe ou les groupes différents dont nous faisons partie ; telles sont les croyances religieuses, les croyances et les pratiques morales, les traditions nationales ou professionnelles, les opinions collectives de toute sorte. Leur ensemble forme l'être social » (Durkheim).

b) Le déterminisme naturel (Spinoza).

        « Une pierre reçoit d'une cause extérieure qui la pousse une certaine quantité de mouvement, par laquelle elle continuera nécessairement de se mouvoir après l'arrêt de l'impulsion externe. Cette permanence de la pierre dans son mouvement est une contrainte, non pas parce qu'elle est nécessaire, mais parce qu'elle doit être définie par l'impulsion des causes externes; et ce qui est vrai de la pierre, l'est aussi de tout objet singulier, quelle qu'en soit la complexité et quel que soit le nombre de ses possibilités : tout objet singulier, en effet, est nécessairement déterminé par quelque cause extérieure à exister et à agir selon une loi précise et déterminée.
     Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de se mouvoir, sache et pense qu'elle fait tout l'effort possible pour continuer de se mouvoir. Cette pierre, assurément, puisqu'elle n'est consciente que de son effort, et qu'elle n'est pas indifférente, croira être libre et ne persévérer dans son mouvement que par la seule raison qu'elle le désire. Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent.
     C'est ainsi qu'un enfant croit désirer librement le lait, et un jeune garçon irrité vouloir se venger s'il est irrité, mais fuir s'il est craintif. Un ivrogne croit dire par une décision libre ce qu'ensuite il aurait voulu taire. De même un dément, un bavard, et de nombreux cas de ce genre croient agir par une libre décision de leur esprit, et non pas portés par une impulsion. Et, comme ce préjugé est inné en tous les hommes, ils ne s'en libèrent pas facilement ».

                                                                Spinoza

1°) Pour Spinoza, sommes-nous libres ? Pourquoi ?

        

2°) D’où vient alors le sentiment de liberté selon Spinoza ?

3°) Expliquez alors pourquoi nous ne sommes pas absolument libres et en quoi peut consister la liberté de l’homme selon Spinoza, en reprenant la distinction qu’il fait entre contrainte (extérieure) et nécessité (intérieure).

4°) Quelles difficultés pose cette thèse déterministe ?

2) L’expérience de la liberté (Descartes)

« Je ne puis pas aussi me plaindre que Dieu ne m'ait pas donné un libre arbitre ou une volonté assez ample et assez parfaite, puisqu'en effet je l'expérimente si ample et si étendue qu'elle n'est renfermée dans aucunes bornes. Et ce qui me semble ici bien remarquable est que, de toutes les autres choses qui sont en moi, il n'y en a aucune si parfaite et si grande que je ne reconnaisse bien qu'elle pourrait être encore plus grande et plus parfaite. Car, par exemple, si je considère la faculté de concevoir qui est en moi, je trouve qu'elle est d'une fort petite étendue, et grandement limitée, et tout ensemble je me représente l'idée d'une autre faculté beaucoup plus ample, et même infinie ; et de cela seul que je puis me représenter son idée, je connais sans difficulté qu'elle appartient à la nature de Dieu. En même façon, si j'examine la mémoire, ou l'imagination, ou quelqu'autre puissance, je n'en trouve aucune qui ne soit en moi très petite et bornée, et qui en Dieu ne soit immense et infinie. Il n'y a que la seule volonté, que j'expérimente en moi être si grande que je ne conçois point l'idée d'aucune autre plus ample et plus étendue ; en sorte que c'est elle principalement qui me fait connaître que je porte l'image et la ressemblance de Dieu. Car, encore qu'elle soit incomparablement plus grande dans Dieu que dans moi, soit à raison de la connaissance et de la puissance qui s'y trouvant jointes la rendent plus ferme et plus efficace, soit à raison de l'objet, d'autant qu'elle se porte et s'étend infiniment à plus de choses ; elle ne me semble pas toutefois plus grande, si je la considère formellement et précisément en elle-même. Car elle consiste seulement en ce que nous pouvons faire une chose, ou ne la faire pas (c'est-à-dire affirmer ou nier, poursuivre ou fuir) ; ou plutôt seulement en ce que, pour affirmer ou nier, poursuivre ou fuir les choses que l'entendement nous propose, nous agissons en telle sorte que nous ne sentons point qu'aucune force extérieure nous y contraigne ». Descartes,
Méditations métaphysiques, IV.

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