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Système Politique Comparés

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Par   •  1 Mai 2013  •  9 555 Mots (39 Pages)  •  951 Vues

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SYSTEMES POLITIQUES COMPARES

Conseils bibliographiques :

- Les démocraties occidentales, Hans-Peter Kriesi, Economica 1993.

- Politique comparée, Yves Meny et Yves Surel, Montchrestien édition 2009 (en préparation).

- La politique comparée, Bertrand Badie et Guy Hermet, Armand Colin.

- Revue internationale de politique comparée.

Chapitre introductif

La comparaison est la méthode fondamentale de la science politique. Cette méthode ne s’impose néanmoins pas de manière évidente pour construire de la connaissance en matière politique.

La comparaison est l’une des caractéristiques les plus communes de l’esprit humain qui est toujours apparu comme nécessaire pour avoir une meilleure connaissance des phénomènes observés.

En effet la comparaison permet de confronter et classer ce que l’on étudie dans le but de parvenir à des éléments de généralisation. Il s'agit également de trouver des singularités et des points communs aux phénomènes sociaux observés pour mieux les décrire et les expliquer. Enfin, le troisième objectif est de parvenir à une analyse plus compréhensible des objets d’étude pour être en mesure de caractériser les dynamiques et les trajectoires empruntés et de caractériser les formes provisoirement adoptées par les phénomènes sociaux expliqués.

La science politique s’est constituée autour de cette méthode. Cette comparaison est pourtant parfois considérée comme une partie de la discipline plus large qu’est la science politique. Or il semble plus juste de voir dans le comparatisme la méthode même de la science politique. L’utilisation de cette méthode pose néanmoins un certain nombre de problèmes. Tout d’abord se pose la question de la comparabilité des objets politiques comparés. On s’interroge sur le sens à donner à une telle comparaison et il apparaît que les phénomènes sociaux observés en politique ont une singularité historique.

Section 1 : Comparer en sciences politiques a-t-il un sens ?

Historiquement, la méthode comparative s’est très tôt imposée en sciences sociales et politiques en substitut à l’expérience et à la manipulation pratiquée dans les autres sciences. En effet, il est impossible d’isoler des organes et mécanismes en politique comme on pourrait le faire en sciences physiques. Le sociologue se propose de comparer les faits sociaux relevant des mêmes catégories mais s’insérant dans des contextes géographiques et historiques différents. Il s'agit de mettre en évidence les différentes formes que ces phénomènes revêtent. Ainsi, on a très fréquemment cherché à comparer les institutions constitutionnelles françaises et anglaises, les phénomènes de parti à travers l’Europe, les groupes d’intérêts ou encore les syndicats. On a alors pu développer une science des institutions comparées.

Les comportements politiques eux mêmes vont devenir des objets de comparaison. D’abord dans le cadre de chaque Etat la comparaison s’est portée sur certaines variables sociales pouvant influencer un comportement (le vote, etc.). La comparaison semble donc s’être imposée comme méthode de la science politique plutôt que comme « objet » de la science politique. Tous les objets de la science politique peuvent faire l’objet d’une comparaison. Le point de départ de cette analyse est de considérer que des objets sociaux peuvent relever d’une même catégorie et qu’il y a alors du sens de les comparer. Il s'agit donc d’interpréter les variations qui affectent un objet social donné pour identifier des variables permettant d’influer sur des phénomènes.

Ainsi par exemple le chanoine Boulard, après la Seconde guerre mondiale, a été le premier à établir un tableau pour expliquer les différences de vote entre conservateurs et progressistes en les reliant à l’impact plus ou moins fort du christianisme. Pour lui il s'agit de la variable la plus prédictive du vote.

Ce type de démarche a néanmoins ses limites, avec l’idée que l’environnement dans lequel se construit un objet social prend en compte tellement de variables, potentiellement explicatives, qu’il est difficile d’isoler une variable explicative en neutralisant toutes les autres variables influant sur un phénomène social. Les phénomènes sociaux ne peuvent ainsi jamais s’affranchir du régime de singularité, ils sont tous uniques et ne se reproduisent jamais d’un système politique à un autre. Il est impossible d’isoler un phénomène social de son contexte social et politique.

A- La crise du comparatisme.

Sur la base de ce constat théorique du régime de singularité des phénomènes sociaux, le comparatisme classique est entré en crise au cours des années 1960s. Le contexte était celui de la décolonisation et l’arrivée de nombreux nouveaux Etats sur la scène internationale, qui reflétaient des ordres politiques qui ne ressemblaient pas au modèle occidental jusque là pris en compte.

Sur le plan théorique, la sociologie politique est venue critiquer cela car à vouloir comparer des formes aussi différentes on se mettait à n’insister que sur les formes constitutionnelles. Cela passait donc à côté de la comparaison des réalités politiques différentes, surtout lorsque l’on sait que les formes constitutionnelles n’étaient bien souvent que des façades masquant une réalité bien différente. Comparer la Cour suprême sous Hassan II et la Cour suprême aux U.S.A était alors vain, seul leur objet officiel étant semblable. La Cour suprême américaine est un réel contrepouvoir alors que la Cour constitutionnelle marocaine était un organe soumis au roi.

L’une des réponses apportées à cette critique par les comparatistes est la théorie du développementalisme qui s’est imposée au début des années 1960s comme un paradigme qui pouvait renouveler le comparatisme classique et la méthode comparée en sciences politiques. L’argument essentiel du développementalisme est simple. Si la comparaison entre les sociétés extra occidentales et les sociétés occidentales pouvait dérouter, il était efficace et légitime de postuler que les conditions présentes des sociétés extra occidentales étaient proches du mode de fonctionnement historique des sociétés occidentales. L’idée sous-jacente est qu’il existe un seul processus de modernisation de toutes les sociétés dans le monde qui passe par le développement plus ou moins linéaire de l’Etat occidental moderne.

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