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Politiques De L'immigration

Note de Recherches : Politiques De L'immigration. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  14 Juin 2014  •  7 761 Mots (32 Pages)  •  799 Vues

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Politiques Sectorielles : l'immigration / Politiques migratoires en France

Introduction

Le sujet de l'immigration est souvent abordé de manière inappropriée.

Aujourd'hui, une question essentielle est posée en matière d'immigration :

• faut-il favoriser les flux migratoires ou les maîtriser ?

Le fait même de se poser la question de l'ouverture ou de la fermeture des frontières à l'immigration, c'est s'interdire de comprendre le but et le fonctionnement de ces politiques migratoires.

Qu'est-ce qui se joue réellement dans les flux humains ?

Les politiques migratoires s'inscrivent dans une tension entre la logique des DDH (qui supposent la libre circulation, le principe de protection des personnes menacées,...), les logiques de marché qui supposent la libre circulation des forces de main d’œuvre et la satisfaction des besoins économiques) et enfin les logiques étatiques (qui reposent sur l'idée qu'un Etat contrôle ses frontières et donc les flux migratoires).

Les politiques migratoires sont le résultat de ces tensions parfois complémentaires et parfois contradictoires.

Dans les faits, la question de l'ouverture ou de la fermeture des frontières est une « fausse question » car d'autres interrogations sont à formuler auparavant :

1. Il y a-t-il réellement une « pression » migratoire caractéristique du monde contemporain ?

2. Est-il souhaitable d'essayer de contrôler les flux migratoires ?

3. Est-il réellement possible de limiter les flux (fermer les frontières,…) ?

1. Non.

Les flux migratoires sont stables depuis plus d’un siècle.

Aujourd’hui : 150 millions de personnes déplacées dans le monde : 1/3 pour des raisons de travail ; 1/3 migrations familiales ; 1/3 réfugiés politiques

L’immigration de travail, qui inquiète souvent les politiques et les citoyens ne concerne que 50 M de personnes ; ce qui n'est rien à l'échelle planétaire.

La pression migratoire est donc un phénomène très limité dont on parle beaucoup, de façon inversement proportionnelle à son ampleur.

La seule chose qui ait changée ce n’est pas la quantité de personnes en déplacements mais plutôt le fait que les déplacements se font aujourd’hui à l’échelle planétaire, plutôt qu’à proximité (migration de proximité).

Puis contrairement aux fantasmes souvent répandus, les populations qui se déplacent ne sont pas les populations les plus pauvres. Au contraire, ce sont les élites de leurs pays d'origine et donc des populations qualifiées, intégrées socialement, une population qui présente donc toutes les caractéristiques nécessaires à une immigration réussie.

En France, au début du XXème siècle, les étrangers représentait 3.5% de la population nationale/ Aujourd’hui, il y a 6% d’étrangers en France. . Ce qui représente 3-4 millions d'étrangers par rapport aux 66 millions de la population française.

On note une grande stabilité dans le cas Français, d’autant plus que si l’immigration de travail a augmentée après la 2nde GM, les nombre de réfugiés, lui, a baissé (compensation).

Il n’y a donc pas, en France, une pression migratoire caractéristique du monde contemporain. Il y a une réelle disproportion entre la réalité de la pression migratoire et sa présence dans les discours. Il y a donc une surévaluation de la question de la pression migratoire dans les discours politiques et les préoccupations gouvernementales.

Ce constat permet de relativiser la question de l’ouverture/fermeture des frontières.

2. Maitrise des flux : réponse plus compliquée.

Les Etats répondent oui, car ils pensent en fonction de leurs besoins internes (mains d’œuvre,…). L'argument le plus souvent avancé est que la maitrise des flux migratoires est souhaitable pour des raisons économiques. Cependant, la fermeture des frontières ne dépend pas de la situation économique

Angleterre 1962 : politiques de fermetures des frontières (mais périodes des trente glorieuses)

France : la demande de main d’œuvre par l’immigration n’est jamais pleinement suffisante

Donc l'argument économique ne tient pas.

Pour autant, au niveau européen, c'est toujours l'argument privilégié où l’on retrouve 2 logiques :

- fermetures des frontières à l’extérieur de l’espace Schengen (Convention de Schengen 1985, renforcée par le traité de Dublin en 1990 faisant état d’une peur des pays Européens d’un flux massif venant de l’extérieur).

- ouverture des frontières entre les pays européens

Idée : trouver au sein de l’UE les ressources dont on a besoin.

D’autres arguments plaident plutôt en faveur de l’ouverture des frontières.

• Aspect démographique : La population Européenne vieillit et les prévisions à très court terme sont catastrophiques. Or l’immigration permet de pallier au vieillissement de la population. Par cet argument, on pourrait donc répondre « surtout pas » à la question de la fermeture des frontières.

• Aspect économique : le vieillissement de la population a des répercussions en matière de productivité et donc de compétitivité au niveau international.

• Aspect politique : l’espace géographique Européen se met dans une situation délicate en adoptant la fermeture. Il en résulte un discours contradictoire entre l’invocation des DDH et le refus d’accompagner les populations menacées par l’existence de conflits dans leur pays d’origine.

Cette contradiction > délégitimisation les Etats Européens sur la sphère mondiale.

3. Il n’est pas possible de contrôler de manière efficace les flux migratoires. En effet, ces flux ont une certaine autonomie par rapport aux politiques

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