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La Tolérance

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Par   •  3 Mai 2013  •  2 318 Mots (10 Pages)  •  843 Vues

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La mise en pratique de la tolérance est une sagesse personnelle. Les frontières entre les groupes sociaux reposent sur des tensions. On entend parfois des discours angéliques mais c’est une violence que l’on se fait à chaque fois quant à l’acceptation.

La tolérance consiste à s’abstenir d’intervenir dans l’action ou l’opinion d’autrui, bien que l’on désapprouve cette action ou cette opinion.

L’autre n’entre pas dans mes priorités. La tolérance suppose d’intégrer l’autre dans son raisonnement. Il ne s’agit pas non plus d’une acceptation qui serait résignée. Je m’abstiens faute de mieux. Rimbaud dénonce un texte écrit deux ans auparavant qui s’intitule l’édit de tolérance. Le royaume est certes catholique mais nous tolérons la présence des protestants. Elle est à ses yeux totalement inacceptables car en fait des citoyens de seconde zone. Nous n’avons pas besoin de la tolérance mais de la liberté. Pendant très très longtemps la tolérance a pu être définie sous ce mode mineur de l’acceptation résignée. La tolérance est une vertu qui exige une application forte de soi. C’est une relation sociale. Elle ne peut pas mésestimer l’autre. Elle doit s’intéresser à l’autre. Elle exige de soi un sursaut. C’est cette question d’accepter quelque chose que dans notre for intérieur on condamne. Jusqu’où la tolérance peut-elle aller ? Jusqu’où la morale permet-elle d’accepter des choses moralement condamnables ? D’un côté, il y a un certain nombre de faits de propos qui peuvent être moralement dérangeant. Il faut inhiber cette réaction, la tuer dans l’œuf et accepter ce que l’on considère comme étant complètement immoral.

C’est Voltaire qui disait faut-il être tolérant à l’égard des intolérants ? Peut-on tolérer l’intolérable ?

Elle est très difficile à tenir. Pourquoi l’intolérance dans l’histoire des idées est-elle à ce point importante ?

La tolérance renvoie à deux formes d’inquiétude :

- Il y a un parallèle à faire entre l’histoire de la tolérance et l’histoire de nos peurs. Les historiens ont très très bien montrés que la question de l’intolérance a été posée en une période où la culture occidentale est travaillée par des déchirements sociaux qui vont générer une remise en cause très profonde. Il y a une législation d’affolements qui va essayer de régler le sort de tout ce qui fait peur (les sorcières, les hérétiques, les juifs…). Les peurs ont suscitées des violences. Des victimes émissaires ont jouées le rôle de coupable des changements que subissait la société. Les pratiques d’intolérance ont menacé l’ordre social. La tolérance est devenue une question d’Etat. C’était une question d’ordre public. Ce filigrane de la peur n’a cessé d’accompagner les réflexions sur la peur. Ces questions ressurgissent face à la mondialisation, l’immigration, le bouleversement des repères culturels.

- L’histoire de la tolérance est liée au progrès de la multiplicité et de la diversité. Lorsqu’un ordre unitaire se déchire (ex d’une religion unique), lorsqu’un ordre de vérité s’impose. Nos sociétés occidentales ont été vers la diversité. Vers des diversités. Le multiple est devenu une valeur en soi.

Nos sociétés sont sociologiquement et culturellement multiples. Encore plus important, nous avons érigés en principes absolus (cf article premier de la C française), la protection de la diversité des opinions.

C’est en quelque sorte un mode de régulation de la diversité :

Elle ne peut exister que s’il n’y a pas des conflits moraux permanents.

I- La tolérance et la question de la conscience religieuse

On ne perçoit pas de littérature sur la conscience avant l’âge classique c’est-à-dire avant la Renaissance. Il faudra en effet un évènement majeur pour enclencher une masse de textes philosophiques concernant la tolérance : le schisme au sein du christianisme qui a réellement traumatisé nos sociétés occidentales (il a fallu deux siècles pour s’en sortir).

La tolérance comme réponse à une question précise de ce que l’on appelait à l’époque le fanatisme religieux. Si on ne parvient par la parole à les ramener dans le droit chemin alors la persécution et la violence est parfaitement légitime. Saint Augustin « l’Eglise persécute par amour, les hérétiques persécute par haine ». La légitimité de la persécution est d’origine divine.

Ces auteurs ne sont plus près à admettre ces principes qui ont été fondés dans une période unitaire. On ne peut plus rapatrier. Il faut prendre acte d’une déchirure que ces premiers auteurs considèrent comme étant définitives. Le temps fait que le fossé est tel que le rêve unitaire du premier christianisme est impossible. Cette philosophie s’adresse à ceux qui nous gouvernent. Le premier exemple de cette philosophie pragmatique est John Locke Essai sur la tolérance 1667. Il écrit une lettre qui fait 80 pages : « ce n’est pas un sms ».

En deux temps, Locke développe son argumentation. Le premier argument Locke le tire de la nature de l’Etat. D’emblée, il place la nature de l’intolérance par rapport à l’ordre public. Il rappelle ce qu’est l’Etat. Que doit être l’Etat dans la période qui est la sienne : institué dans le but de la conservation et de la préservation de la société civile. Il a pour but principal de maintenir les choses dans un équilibre. Il a pour but d’apporter au peuple des assurances de liberté et d’intégrité physique et puis surtout il a pour but d’assurer la propriété des biens et des personnes. On voit une définition un peu minimaliste de l’Etat. Le prince est limité par ses fonctions. Mais, le Prince n’a pas du tout vocation à s’occuper du salut des âmes. Il n’a pas à se mêler des opinions individuelles de ses sujets. Pourquoi ?

- Dieu n’a confié à personne le devoir de s’occuper du salut des autres. Chacun doit pouvoir construire lui-même ses opinions. Le langage religieux de Locke ne doit pas nous aveugler. La question de l’individualisation du jugement. Il n’est pas du ressort de l’opinion politique de définir ce que doit être les opinions et les jugements. Cela délégitime complètement les actions intolérantes de la part de représentant de Dieu autoproclamé.

Tu es un usurpateur de Dieu CALVIN ! Il faut te couper la tête ! On voit émerger le début d’une conscience individuelle. Il faut un sujet capable de penser. Il y a une sorte

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