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Politiques et stratégies d’Etat

Analyse sectorielle : Politiques et stratégies d’Etat. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Mai 2015  •  Analyse sectorielle  •  7 202 Mots (29 Pages)  •  518 Vues

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Introduction :

L’analyse des interactions des États et des firmes multinationales n'est pas un phénomène récent. En effet, les modalités d'internationalisation des entreprises ont toujours suscité la vigilance des pouvoirs publics : la recherche de codes de bonne conduite témoigne des efforts de régulation de ce phénomène mais aussi de la complexité d'un contrôle international. Dans un premier temps, la littérature économique consacrée à ce thème a été essentiellement centrée sur les pays en voie de développement, alors que la théorie de la multinationalisation des entreprises concernait majoritairement les firmes nord-américaines.

Progressivement, l'élaboration de théories spécifiques fondées sur la notion de « réactions oligopolistiques » a permis d'analyser différemment la dialectique protectionnisme-investissements directs à l'étranger.

Les flux financiers ainsi créés et l’apparition d’oligopoles traduisent aujourd’hui le poids des firmes multinationales dans le phénomène de mondialisation des économies.

Problématique : comment l’Etat peut agir dans une économie qui se mondialise ?A-t-il perdu tous ses pouvoirs de régulation et d'incitation face aux firmes transnationales qui se jouent des frontières ? L'Etat national a encore a sa disposition pour agir sur la compétitivité prix et structurelle des économies et leur développement

Chapitre 1 : politiques et stratégies d’Etat

Section 1 : politique industrielle

• Définition :

La politique industrielle ou la politique structurelle des Etats ont pour objectif de rendre l’économie nationale compétitive sur le marché mondial et attractive pour les FTN. On est proche d’un nouveau mercantilisme qui cherche à enrichir la Nation par des excédents de la balance courante.

• Rôle :

La politique industrielle : On peut définir la politique industrielle comme l'ensemble de mesures prises par un gouvernement pour améliorer la compétitivité globale et sectorielle des entreprises et l’attractivité économique du pays. Comment agit-t-elle ? Avec quels moyens ? Pour quels résultats ?

La politique industrielle verticale a pour objectif d’aider un secteur particulier (l’automobile, le secteur bancaire…) ou de grands programmes industriels (Airbus, Ariane, le TGV…). Elle essaye de mettre en place des pôles de compétitivité qui donne une bonne spécialisation à l’économie (aide à la recherche et à l’innovation, soutien des PME…). Par le biais de subventions, de réductions fiscales ou de facilités administratives elle va favoriser la compétitivité structurelle du pays en soutenant les secteurs d’avenir.

Elle peut aussi aider les secteurs anciens en difficultés à se reconvertir. Ainsi, la France, l'Allemagne, l'Espagne ont accordé des prêts à faible taux d'intérêt à Airbus pour financer la recherche et le lancement des avions afin d'affronter la concurrence américaine. De même, la France a subventionné l'industrie automobile en instaurant une prime à la casse pour soutenir la demande d e voitures en période de crise. Lorsque l’Etat donne systématiquement la priorité aux produits nationaux lors des commandes publiques quelque soit le prix du produit, il interdit l’importation de produits étrangers équivalents moins chers (l’Armée américaine a ainsi annulé une commande à Airbus pour donner la préférence à Boeing alors qu’Airbus était moins cher).

La politique industrielle horizontale consiste à créer un climat général favorable aux entreprises et à attirer les firmes transnationales sur son territoire. Faible fiscalité ou faibles cotisations sociales pour les entreprises, commandes publiques ouvertes aux PME, mise en place d'une formation universitaire et de laboratoires de recherche publics performants, infrastructures publiques efficaces afin de dégager des externalités positives, de réduire les coûts et de faciliter l'innovation. Ainsi, la mise en place de zones franches en Chine a attiré les FTN qui ont apporté leurs capitaux et leurs technologies pour amorcer le développement du pays. La richesse des laboratoires de recherche américains a favorisé un exode des cerveaux du reste du monde qui a permis aux Etats-Unis d'être à la tête de la révolution informatique…

Les politiques industrielles ont pu avoir des effets positifs sur l'insertion des pays dans la division internationale du travail. Les dépenses militaires aux Etats-Unis et le soutien aux PME innovantes ont été à l'origine d'innovations importantes dans le spatial, le nucléaire, l'industrie des logiciels, Internet...Le soutien financier et administratif du MIT japonais aux grands conglomérats a joué un rôle non négligeable dans le rattrapage de l'économie nippone. La politique des grands secteurs nationaux a doté la France de secteurs compétitifs dans le nucléaire, les transports et l'aéronautique en France. Paul Krugman (The Narrow and Broad Arguments for Free Trade, 1993) prend l’exemple d’Airbus et Boeing pour montrer les incertitudes d’une politique industrielle. Airbus et Boeing, envisagent de construire un nouveau type d'avion. La décision de produire est motivée par la perspective d'un profit. Airbus doit prendre une décision (entrer/ou ne pas entrer) en tenant compte des réactions de son concurrent. Si le consortium européen anticipe que Boeing décidera d'entrer sur le marché, il a tout intérêt à s'abstenir pour ne pas réaliser de pertes ; dans le cas contraire il produira l'avion et sera assuré de réaliser des profits. Le concurrent américain fait le même calcul. L'issue du jeu est indéterminée : deux équilibres sont possibles (en gras dans le tableau)

Les pouvoirs publics européens ne sont donc pas assurés qu'une firme européenne sera présente sur le marché. Cela dépendra de qui arrivera à se placer en premier. Toutefois l'intervention publique peut interférer avec la décision d'entrer si Airbus perçoit une subvention. Supposons que les gouvernements européens s’engagent à verser à leur entreprise une subvention de 25 si elle démarre sa production.

Airbus est désormais assuré de couvrir ses dépenses.

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