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Politique De décentralisation

Commentaire d'oeuvre : Politique De décentralisation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 325 Mots (6 Pages)  •  474 Vues

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Pour un débat politique sur le devenir de la ville tunisienne

Malgré la pléthore des discours et des professions de foi, le cadre de vie de 70 % des Tunisiens qui est la ville n’a pas occasionné de débats ni encore moins de prises de position connues du public. Pour certains, cela ne semble pas être la priorité de l’heure, tout occupés qu’ils sont à assurer leur visibilité politique alors que pour la majorité d’entre eux, il s’agit d’une preuve d’ignorance, car l’ère précédente avait occulté totalement du discours politique la dimension spatiale et urbaine du développement. Les intérêts fonciers illégitimes s'accordent mal en effet avec la transparence induite par les outils de la planification urbaine. Les quelques points suivants peuvent constituer une amorce de ce débat et le point d’ancrage de futures options partisanes.

1. La Tunisie est un pays de tradition urbaine millénaire et ses villes ont joué par le passé un rôle important dans l’économie et la géo politique du bassin méditerranéen.

2. De nos jours, le milieu urbain regroupe une part de plus en plus importante de l’activité économique du pays. La demande croissante en biens et services de base, essentiellement urbains, joue un rôle majeur d’entraînement de l’économie régionale et nationale.

3. Les villes tunisiennes, et principalement les plus grandes d’entre elles, connaissent les plus forts taux de croissance de productivité grâce à l’intensification des échanges et aux densités de peuplement.

4. Le secteur dit informel, phénomène éminemment urbain, contribue de plus en plus activement à l’économie du pays : il ne s'agit pas d'une option, mais plutôt d'une réalité quasi universelle.

5. Les villes tunisiennes, comme celles de la plupart des pays en développement, contribuent pour une large part à la polarisation des espaces régionaux qu’elles commandent et des économies locales, du fait des opportunités de commercialisation qu’elles offrent.

6. A ce jour, toutes les grandes villes tunisiennes ont bénéficié de l’élaboration d’un schéma directeur sensé en définir le contenu et les contours à moyen et long termes. Toutefois (et cela n’est pas fortuit), aucun schéma directeur n’a connu d’approbation officielle dans les formes prévues par la législation.

7. Les villes connaissent, depuis quelques années, la multiplication de grands projets non programmés et ayant un très fort pouvoir d’entraînement sur le fait urbain : port, aéroport, centres d’affaires, financier, sportif, technopoles… Même les zones industrielles sont programmées et localisées en dehors des instruments de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme.

8. L’on assiste par ailleurs à la dé(re)structuration des réseaux de centres urbains sous la poussée du nouvel urbanisme commercial.

9. Les tissus anciens et patrimoniaux, présents dans la plupart des grandes villes du pays, demeurent une forme d’habitat de transit pour les plus démunis. Leur marginalisation sociale, économique et urbanistique accélère leur dégradation dont le rythme est largement supérieur à celui des quelques rares opérations de réhabilitation.

10. L’habitat spontané reste dangereusement dynamique dans les hinterlands ruraux avec l’apparition récente d’activités industrielles spontanées. Depuis janvier 2011, le phénomène a connu une poussée inouïe au point que les constructions autorisées sont devenues minoritaires.

11. Les politiques successives de l’habitat ont privilégié les performances quantitatives au détriment d’une adaptation des produits (terrains et logements) aux capacités des populations les plus démunies qui restent de ce fait orientées vers les filières de l’habitat spontané.

12. Les statistiques (falsifiées ?) de l’ère précédente voulaient nous faire croire qu’il n’y a pas de problème de logement en Tunisie alors que la réalité est malheureusement tout autre. Le droit à un logement décent, à l’accès à l’eau potable, à l’éducation de base et à la santé doit être garanti par l’Etat et inscrit dans tout programme politique qui se respecte.

13. La ville, en Tunisie, n’est pas prise en compte comme outil au service du développement économique et social : en fait, la ville et son organisation spatiale semblent déconnectées de la dynamique de développement associant les secteurs productifs, les finances, le développement local, l’enseignement et la formation, les grandes infrastructures, les TIC, etc. Les dysfonctionnements territoriaux et urbains ne sont pas perçus comme des entraves au développement dans leurs implications en termes de coûts directs de fonctionnement

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