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Le référendum, Une Arme Politique à Double Tranchant

Mémoire : Le référendum, Une Arme Politique à Double Tranchant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Février 2014  •  926 Mots (4 Pages)  •  973 Vues

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par Sophie Louet

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy ressuscite l'outil gaullien du référendum, un instrument qu'il réprouvait encore dans un passé récent, et avec lui les risques d'instabilité dans une France prompte à détourner ce type de consultation.

Le président sortant a annoncé mercredi, en officialisant sa candidature, sa volonté d'en faire un axe central de son second mandat s'il est réélu le 6 mai prochain.

"Il y a une idée centrale dans mon projet, c'est redonner la parole au peuple français par le référendum", a-t-il déclaré sur TF1. Il entend "faire trancher" par le peuple "les grands arbitrages", et ce "chaque fois qu'il y aura un blocage".

Le juriste Guy Carcassonne, spécialiste du droit constitutionnel, estime que le référendum ne saurait en aucun cas être un mode de gouvernement. "On ne peut pas faire des référendums toutes les semaines et tous les mois sur toutes les décisions à prendre", a-t-il déclaré à Reuters.

Le président-candidat a proposé de saisir le peuple notamment sur le système d'indemnisation du chômage, les droits des étrangers, la règle d'or d'équilibre des finances publiques. Des sujets compatibles avec les champs définis par l'article 11 de la Constitution, précise-t-on au Conseil constitutionnel.

L'initiative n'a pas manqué de surprendre, Nicolas Sarkozy n'ayant jamais caché ses réserves sur cette procédure, considérée par certains constitutionnalistes comme un "corps étranger" dans les institutions françaises.

"Croyez-vous que, si je suis élu, je vais aussitôt dire aux Français : 'Excusez-moi, j'ai besoin de vous demander votre avis sur un autre sujet ?'", avait-il déclaré lors de la campagne de 2007.

Il s'était opposé à l'idée de Jacques Chirac de soumettre à référendum en 2005 la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe. L'échec avait été cinglant pour Jacques Chirac, le "non" l'emportant à plus de 54%.

Les partenaires européens de la France lui furent d'ailleurs reconnaissants en 2007 d'avoir fait adopter par le Parlement, et non par un nouveau référendum, le traité de Lisbonne issu de la défunte Constitution.

"L'ENNEMI LE PLUS FÉROCE DU RÉFÉRENDUM"

Cette forme de désaveu subi par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy l'avait lui-même subie en juillet 2003, dans une moindre mesure, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, avec la courte victoire du "non" (50,98%) au référendum local sur la fusion des deux départements corses.

Ses adversaires se sont empressés de le rappeler jeudi.

"Nicolas Sarkozy est l'ennemi le plus féroce du référendum", a estimé sur France Info Marine Le Pen, la candidate du Front national, parti qui a inscrit l'usage référendaire de longue date dans son programme.

"Il a violé la parole des Français exprimée lors du référendum sur la Constitution européenne (...) en la faisant voter par les parlementaires", a dit la présidente du FN.

Que ne l'a-t-il fait auparavant? se sont interrogés pour leur part les socialistes, qui ironisent sur "la pluie de référendums" proposée par

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