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Erdogan

Discours : Erdogan. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Novembre 2017  •  Discours  •  1 528 Mots (7 Pages)  •  711 Vues

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Erdogan, l’actuel président de la Turquie remporte son référendum avec une courte majorité. Quelque 55,3 millions de citoyens turcs étaient appelés à s’exprimer dans les urnes, dimanche 16 avril,  pour le référendum sur la Constitution voulu par le président.

Le camp du « oui », celui de Recep Tayyip Erdogan, l’a emporté avec 51,4% des voix. Les partis d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) et le Parti démocratique des peuples (HDP), ont contesté les résultats obtenus, estimant qu’ils ont été manipulés par le pouvoir en place. À Ankara et Istanbul, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues pour dénoncer le résultat du scrutin.

Cette réforme de la constitution vise à instaurer un régime présidentiel en Turquie, à octroyer davantage de pouvoir à Erdogan.

En quoi « l’hyperprésidence » d’Erdogan peut-elle être néfaste pour l’Europe ?

Nous étudierons dans une première partie le contexte politique actuel de la Turquie et en quoi consiste cette « hyperprésidence » puis dans une seconde partie les répercussions de cette dernière au niveau de l’Europe.

  1. Une Turquie surmenée :

  1. Un contexte politique sous tension :

Depuis août 2014, Recep Tayyip Erdogan, le leader charismatique du Parti de la justice et du développement (AKP), est à la tête du pays. Si, sur le papier, ses compétences de chef de l’Etat sont très limitées, il est en réalité l’homme fort du pays. L’objectif pour lui est de posséder l’essentiel du pouvoir exécutif. Comme cité précédemment, Erdogan possède déjà une « hyperprésidence » de fait, il veut officialiser cette dernière à travers un référendum. Cela créer de nombreuses tensions au sein du pays car il n’y aurait plus de différence entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire. De nombreuses questions restent en suspens concernant la direction du pays.

Erdogan a toujours voulu créer une nouvelle Constitution. Se sentant politiquement renforcé après l’échec du coup d’Etat du 15 juillet 2016 et les purges massives qui s’en sont suivies, M. Erdogan veut désormais entériner cette situation. Selon lui, à l’instant présent, la volonté du peuple à dire « oui » au referendum était quasi-certaine. Quelques mois après ce Putsch raté, l’opposition au parlement faisait tout pour stopper Erdogan. Le peuple jugeait que l’économie allait mal, que le pays est de plus en plus isolé diplomatiquement y compris à cause des tensions entre le gouvernement Turc et l’Europe.

Outre ces tensions internationales, il y avait au cœur du pays de nombreux désaccords : d’un côté, on retrouvait une Turquie sunnites, conservatrices, nationalistes, pieuses, islamistes et de l’autre, tout le reste. Mais le problème c’est que si cette Turquie d’Erdogan, nationaliste, reprend une revanche historique sur le passé, l’autre partie, occidentalisé, souhaite s’ouvrir au sein de l’Europe. Nous retrouvons donc une Turquie divisé en deux. C’est extrêmement dangereux car c’est un pays limitrophe de la Syrie ; les métastases de la guerre en Syrie sont en Turquie. Erdogan profite de ces fractures diplomatiques pour animer son pouvoir au sein du Pays.

C’est ainsi que le 16 avril 2017, Recep Tayyip Erdogan faisait de la Turquie un régime présidentiel.


  1. Le passage d’un régime parlementaire à un régime présidentiel :

Nous allons désormais énumérer les changements qu’à fait naître ce référendum au sein du gouvernement Turc :

  • Le poste de Premier ministre va disparaître : c'est le président lui-même qui nommera les ministres voire un ou plusieurs vice-présidents. Ils ne rendront bien entendu des comptes qu’au chef de l'Etat. Il aura aussi la main mise sur la justice avec le pouvoir de nommer 12 des 15 membres de la Cour constitutionnelle et 6 des 13 membres du Haut Conseil des juges et procureurs, chargé de nommer et de destituer le personnel du système judiciaire. Le Parlement choisira les 7 autres.

Mais les députés, dont le nombre passera de 500 à 600, seront davantage sous la coupe présidentielle, d'autant que le chef de l'Etat pourra être chef du parti, alors qu’il devait jusqu’à présent abandonner toute charge au sein de son mouvement. Le président pourra dissoudre le parlement, même s’il remettra de fait son mandat en jeu, puisque les deux élections (présidentielle et législative) devront désormais être simultanées.

  • La possibilité de gouverner par décret : le chef de l’Etat turc pourra par ailleurs gouverner par décrets et proclamer l’état d’urgence en cas de « soulèvement contre la patrie » ou d’« actions violentes qui mettent la nation en danger ». Il conservera par ailleurs son droit de veto opposable à une loi votée par le parlement pour imposer une seconde lecture. Si le président est accusé ou soupçonné d’avoir commis un délit, le Parlement pourra exiger une enquête, mais devra recueillir une majorité des trois cinquièmes.

  • Nominations stratégiques : outre, la nomination de magistrats, le président pourra choisir le haut commandement militaire, les chefs du renseignement ou encore les recteurs d'université.

A travers ces changements radicaux au sein du gouvernement Turc, on remarque que le pays est contrôlé par une seule et unique personne : Recep Tayyip Erdogan. Quelles seront les conséquences sur l’Europe ? Comment les pays européens voient ce changement de régime politique ? Qu’en sera-t-il des relations franco-turques ? C’est ce que nous verrons dans une seconde partie.

  1. Turquie-Europe : un avenir fracturé

  1. Une adhésion européenne en suspens :

La question concernant l’adhésion de la Turquie au sein de l’Union Européenne ne date pas d’aujourd’hui. En effet, depuis déjà quelques années les négociations sont très actives entre les deux parties.

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