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Mursault

Mémoire : Mursault. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Mai 2015  •  661 Mots (3 Pages)  •  684 Vues

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t-là… Cela me blesse un peu, maintenant que j’y réfléchis. Je tiens à lui, je le lui dis, et qu’est-ce que j’obtiens en échange ?… Mais le plus étrange, c’est que, sur le coup, je n’arrivais même pas à lui en vouloir. J’étais juste complètement décontenancée, à tel point que j’ai répété ce que ma mère m’a dit et redit pendant des années : « Le mariage est une chose grave ». Quel cliché ! Et dire que je m’étais juré de ne jamais le dire moi-même… Enfin, passons… Là encore, il m’a surprise : il m’a tout simplement répondu non.

Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés muets. Il avait l’air distant : j’aurais tout aussi bien pu être une inconnue. Je me suis donc prise à penser : si j’avais été une autre femme, cela aurait-il changé quelque chose ? Je lui ai posé brutalement la question : forcément, il m’a dit non.

Comment puis-je l’aimer, après tant de vérités si difficiles à entendre ? Il est si compliqué à cerner… Bien sûr, cela le rend assez fascinant. Mais est-ce de l’amour ? Je n’en suis pas plus sûre maintenant que je ne l’étais alors. Cette fascination peut se transformer par la suite en aversion. On ne supporte pas forcément longtemps ce genre d’attitude, cette indifférence… Cela ne me dégoûterait-il pas, au bout d’un moment ?

Peut-être ai-je parlé tout haut à ce moment-là. Je ne sais plus vraiment ce que j’ai dit ou non. Toujours est-il qu’il n’a rien dit : nous nous sommes regardés quelques instants en chiens de faïence. Je ne savais toujours pas quoi penser, mais, quoi qu’il arrivât par la suite, je me disais que je voulais vraiment l’épouser. Il me subjuguait. Je le lui ai dit, il n’a fait qu’acquiescer. Mais il est vite passé à autre chose, comme si cela ne le concernait pas. Étrangement, cela ne me dérangeait pas : je commençais à m’habituer à sa façon de passer du coq-à-l’âne. Il me parlait d’un changement de poste : on lui proposait d’aller à Paris. L’idée de quitter Alger ne me rebutait pas, et cela faisait longtemps que je voulais aller voir la capitale… J’ai ri quand il m’a dit que Paris était sale, à cause des pigeons, et que les gens y avaient la peau blanche… C’est sûr qu’à Alger, les gens ont meilleure mine !

Nous avons continué à arpenter les rues au hasard. J’aime beaucoup ce quartier d’Alger, très plaisant. Tout d’un coup, il m’a demandé si j’avais remarqué que les femmes que nous croisions étaient belles. La question m’a prise de court, j’ai dit oui sans réfléchir. J’ai ajouté que je comprenais, sans trop le penser, en fait. Comprendre quoi ? Pourquoi me disait-il cela ? Surtout, pourquoi me le disait-il après avoir accepté de m’épouser ? Pourquoi me parlait-il d’autres femmes, alors que nous étions si bien ensemble ? Là encore, nous nous sommes tus pendant je ne sais combien de temps. Je crois que j’ai ressenti un peu de jalousie, confusément. Mais je crois qu’il n’avait en fait aucune malice…

Je pensais qu’il ne pouvait pas me surprendre davantage quand il m’a demandé de dîner avec lui chez Céleste. Toujours le coq-à-l’âne ! Cela m’a fait sourire. J’étais sur le point d’accepter lorsque je me suis rappelé le dossier que je devais finir. Pour une fois que je n’avais pas terminé un travail dans la

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