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Le Maitre : qui enseigne à qui ?

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Par   •  6 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 288 Mots (6 Pages)  •  435 Vues

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Anthony BENTO CARDADEIRO                                2 / 11 / 20

TG1

Philosophie - Commentaire de texte :

Augustin : extrait du texte « Le Maître »

Le philosophe chrétien AUGUSTIN rédige, aux alentours de 388, le texte LE MAITRE comme un dialogue entre un enseignant et un enseigné (son fils). Le but est de réfléchir à la juste place des mots, dans l'expression de la vérité et de sa transmission.

Pour Augustin, le savoir, la vérité est à l’intérieur de chacun avant même qu’il soit enseigné.

Comment enseigner, c’est-à-dire étymologiquement « montrer par signe », sans communiquer un savoir extérieur à celui qui est enseigné ? Ce savoir se substituerait à ce que l’enseigné sait ?

Cet extrait de texte aborde premièrement le concept du Savoir, dénommé ici la Vérité. Le Savoir, la Vérité est déjà là chez le disciple, à l’intérieur depuis sa naissance, comme origine. Parfois il croit savoir, alors qu’il sait déjà. Puis, le philosophe explicite la méthode pour révéler cette vérité au disciple. Il donne des principes et des exemples, à travers un dialogue sur le modèle platonien maître / disciple. Enfin, Augustin revient sur la signification des mots en abordant leur utilisation dans la transmission d’un savoir ou la persuasion d’une croyance.

Dès la 1ère phrase, Augustin affirme qu’un élève ne peut recevoir un enseignement, un savoir, que si l’élève avaient une origine de ce savoir en lui. La Vérité est déjà là chez le disciple, est déjà à l’intérieur en sommeil. Augustin met en lumière le problème qui se pose de savoir comment un élève peut comprendre la parole de son maître, s’il n’existe pas au préalable des références communes, une sensibilité commune ? « Il pourrait l’expliquer lui-même ». Une vérité scientifique est une proposition construite par un raisonnement rigoureux. Au contraire, une vérité intérieure est basée sur les sens d’abord

Chez le disciple, la connaissance, le savoir est caché par une « faiblesse de son regard », c’est-à-dire par une méconnaissance de sa force, ou une absence de confiance en soi « Il nie d’abord, avant d’admettre ».

L’origine d’une idée, d’un savoir est ce qui vient en premier dans l’ordre chronologique. Le disciple voit ou plutôt revoit, retrouve l’origine de l’idée, de la vérité qu’il connaissait déjà. Alors que Le Maître donne, explique le fondement de l’idée, du savoir, c’est-à-dire sur quoi repose l’idée, sa justification.

Dans la phrase suivante, Augustin attire l’attention sur le fait que l’élève n’est pas seul face à un savoir ou à une partie de ce savoir. L’élève est incité à s’interroger sur la vérité, sur le "maître intérieur". Il incité à remettre en cause ce qu’il entend même partiellement, par le fait même que ce savoir soit énoncé.

Grâce à une prise de recul, l’élève prend conscience de la vérité d'un discours ou d'une démonstration. Ainsi ce n'est-ce pas le maître qui enseigne au disciple une vérité, la vérité, le savoir. Mais ils sont l'un et l'autre soumis à la vérité intérieure, c’est-à-dire à la réflexion intérieure par chacune des personnes.

Pour révéler cette vérité au disciple, Augustin parle de la méthode à travers des principes théoriques et des exemples pratiques.

D’abord dès la forme rédactionnelle utilisé, Augustin s’attache à étayer sa théorie. En effet, comme un dialogue platonicien, une discussion fictive s’engage pour permettre une réflexion argumentée. Un exercice de questions-réponses est rédigé, pour nous interpeller. L’enseignant doit « inciter » c’est-à-dire guider son élève pas à pas, « partie » par partie, pour qu’il « voit » et trouve par lui-même.

Ensuite, l’auteur démontre que la signification des mots est secondaire par rapport au contexte. L’utilisation des mots est une méthode plus qu’une façon de transmettre un savoir.

Pour le philosophe, les mots n’instruisent pas (« les mots qui enseignent »). C’est le fait de s’interroger, de s’écouter, de se poser des questions qui instruis le disciple. Plus encore, c’est la « succession » des mots qui font chercher. Le signe, même lorsqu’il n’est pas proféré mais seulement pensé, permet d’éveiller les mots déjà connus, renvoyant eux-mêmes à des notions, des savoirs déjà gravés dans l’intelligence de l’élève.

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