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Les apparences - dissertation philosophie

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Par   •  26 Octobre 2020  •  Dissertation  •  2 278 Mots (10 Pages)  •  1 312 Vues

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D’après le célèbre adage « Il faut se méfier des apparences », nous devrions ainsi mettre en doute ce qui apparaît à nos sens, ce que nous présente immédiatement notre esprit. Ainsi, une apparence ne serait pas le reflet concret de la réalité, mais pourrait justement se jouer de nous, à la manière d’une illusion.

Les « apparences sont trompeuses », il faut se méfier, presque se défier, de ce que nos sens perçoivent au premier abord. Ne serait-ce que des personnes, dont l’étymologie latine persona, évoque le « masque », comme si nos semblables ne présentaient que des constructions façonnées par eux-mêmes. Comme si les êtres sociaux autour de nous se cachaient, insaisissables, derrière des apparences modelées ou biaisées. Ainsi, les personnes ne seraient que des êtres fictifs ? Or, les choses dans leur ensemble présentent des apparences. Une apparence regroupe l’ensemble des qualités immédiatement perceptibles par l’Homme d’un objet, d’une personne, d’une chose. Les apparences se donnent à nous sans effort dans et par le domaine du sensible. La réalité sensible nous apparaît à ce moment-là comme un véritable décor en carton. Mais la tromperie des apparences n’est-elle pas tromperie de notre propre interprétation ? En effet, à l’aide de nos sens nous interprétons ces apparences, nous utilisons le répertoire de nos connaissances pour comprendre ce que nous percevons. Ce travail de rationalisation trouve-t-il ses sources dans la connaissance empirique, par l’expérience sensible ou dans la connaissance due à notre propre intellectualisation ? Si les apparences, qui appartiennent au domaine du sensible sont ancrées dans la réalité, et que c’est le domaine de l’intelligible dans lequel nous nous réfugions qui est falsifié, alors les apparences n’ont jamais été trompeuses et ce n’est qu’une preuve de la défaillance de l’esprit humain.

Dès lors, lorsque nous parlons de la tromperie des apparences, est-ce le fruit d’un monde sensible dont la réalité est inatteignable pour l’Homme : est-ce l’Homme qui se trompe ?

L’Homme ne se laisse-t-il pas facilement trahir par les apparences à cause d’un manque de discernement ? L’Homme ne se laisse-t-il pas sournoisement trahir par le monde sensible en tentant de le rendant intelligible ? Finalement, n’existe-t-il pas, au-delà de la réalité du sensible, une réalité des idées, propre à l’Homme ?

L’Homme se laisse facilement trahir par son manque de discernement, surtout auprès de ses semblables.

Il paraît étrange de séparer l’expression charnelle d’un Homme de ses états-d ‘âme, puisque le corps est justement habité, animé par la conscience. Cependant, il arrive que les autres abusent de notre confiance et « révèlent un nouveau visage ». L’habileté que l’Homme a à tromper ses semblables par des faux-semblants, du mensonge, de la dissimulation et de la simulation, à la manière du Prince de Machiavel, montre toute la faillibilité de jugement de l’être humain, du moins quand il s’agit de juger ses semblables. Ainsi, les apparences humaines, écrans de fumée, vitres teintées, seraient la barrière entre l’intime, le caché, ce que l’on veut préserver des autres, et ce que l’on veut donner à voir, l’image que l’on veut renvoyer. Les apparences sont ainsi intentionnellement revêtues dans le but de se protéger des autres ou de les manipuler. Que l’Homme se prenne si facilement à ce jeu peut surprendre, car qui mieux que lui pourrait comprendre les raisonnements proprement humains de ses semblables ? Mais c’est une arme à double-tranchant : si l’Homme peut soupçonner des comportements irrévérencieux chez ses semblables, il peut aussi adopter des comportements savamment étudiés chez ces derniers pour les tromper. De plus dans la conscience commune, en société, dans la foule, l’Homme a tendance à ne pas aller au-delà des apparences et se pose peu de questions. De plus, il voit dans les choses ce qu’il lui plaît de voir, ce qu’il accepte de voir. L’Homme peut se tromper sur l’apparence des choses en ne considérant pas toutes les perspectives possibles. De par son éducation, sa culture, son point de vue ou ses propres peurs, il choisit parfois, intentionnellement ou non, de fermer les yeux sur certains aspects d’une chose, d’un évènement, d’une histoire. Il n’accepte de recevoir que ce qui va flatter ses ambitions, ses envies, sa volonté de faire valoir sa manière de voir les choses. L’Homme étant un animal politique, très sociable, adopte des comportements et des apparences en société, qui deviennent presque des phénomènes de mode. On peut évoquer la puissance de l’influence de la société pour réguler les comportements sociaux, pour préciser les normes et dicter les codes, que ce soit au niveau de l’habillement, du langage... Ces « drapements » de culture deviennent des masques sociaux, qui peuvent cacher les véritables goûts et états-d ’âme humains. Et quelque part, cet être social peut finir par se perdre lui-même, dans le sens où il n’écoute plus ses propres envies, réflexions et aspirations et se désapprend lui-même. L’Homme parmi ses semblables se retrouve face à un double abîme : pour déjouer les apparences des autres, il doit, en plus de passer les barrières intentionnellement construites par l’autre dans le but de se protéger, et discerner l’être réel, consistant, au-delà de normes morales et sociales qui le formatent de manière superficielle. Si parfois, à la manière d’une lame de fond, les véritables aspirations se révèlent, il pourrait s’avérer qu’elles soient en opposition avec celles de la personne en tant que construction sociale. Cette même socialisation a vite fait d’enfermer les personnalités dans des stéréotypes de personnalité avec des traits de caractères majeurs et fixes facilement compréhensibles, alors que ces « cases sociales » sont loin de cerner un être au plus intime de lui-même, avec des états-d ‘âme changeants et des réflexions, aspirations qui peuvent changer ou évoluer au fil du temps.

Ainsi, l’Homme simplifie, schématise les choses pour les ramener à une compréhension simple et directe, il se fie facilement aux apparences, ne prend rarement la peine d’aller creuser « sous la surface ». Mais ne se laisse-t-il pas alors sournoisement trahir par le monde sensible en tentant de le rendant intelligible ?

L’Homme se trompe dans son interprétation du réel puisqu’il ne fait que rationaliser ce qu’il voit sans porter son attention sur la substance des choses, sur la réalité de l’expérience sensible.

En effet, l’Homme a vite fait de schématiser, de rationaliser son environnement, de présenter

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