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La culture dénature-t-elle l'homme ?

Dissertation : La culture dénature-t-elle l'homme ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Janvier 2022  •  Dissertation  •  1 022 Mots (5 Pages)  •  656 Vues

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        (Introduction)

L’idée d’un homme naturel est extrêmement présente dans l’imaginaire commun : que ce soit par des contes, comme Tarzan, ou bien encore par ce fantasme de l’homme préhistorique que nous imaginons loin de toute civilisation, ignorant et sauvage. Le mythe du bon sauvage montre bien cette idéalisation de l’homme naturel par l’homme « civilisé » qui fantasme un monde originel et immaculé. Mais comment envisager un tel monde, où l’homme serait encore vierge de tout péché, de tout progrès et de toute civilisation ? Peut-on vraiment considérer que l’homme préhistorique, par exemple, est un homme à l’état de nature ?
        L’homme à l’état de nature, c'est-à-dire avant tout progrès, est un homme possédant des vertus qui lui sont propres. Cependant, la culture, à savoir tout ce qui n’est pas naturel et qui existe de façon contingente, dénature l’homme et le détourne de sa nature. Cette dénaturation peut, en outre, être considérée comme naturelle elle-même puisque la culture et la perfectibilité sont des atouts naturels possédés par les hommes. D’une part, l’homme est un être naturel qui réalise une essence fondée sur le progrès. Mais d’autre part, le progrès dénature l’homme et l’éloigne de sa condition naturelle. La culture dénature-t-elle l’homme ?
        Afin de répondre à cette question, nous partirons, dans un premier temps, du principe que l’homme est un être naturel qui réalise une nature humaine déterminée (I), puis dans un second temps que ce même homme, bien que naturel, porte en lui-même le principe de sa propre dénaturation (II). Nous terminerons notre étude en considérant que l’homme n’est qu’un être culturel et que l’idée d’une nature humaine est fausse (III).

        

  • Phrase de transition entre partie II et III

L’homme est donc un être naturel, fondamentalement bon, d’après Rousseau qui fait l’hypothèse d’un homme à l’état de nature qui existerait de façon primitive, loin de toute civilisation et de tout progrès. La culture participerait cependant à dénaturer l’homme, mais cette culture est naturelle : l’homme progresse et se corrompt naturellement. Nous pouvons aller plus loin et affirmer contre Rousseau qu’il n’existe pas de nature humaine et que l’homme n’est jamais qu’un être de culture.

        

Rédaction de la partie III :

        Si l’homme est un être naturel qui porte en lui-même un principe de dénaturation, alors nous pouvons même nous demander si une telle nature existe. En effet, le principe d’une nature humaine semble faux dans le sens où, selon l’époque, la société et la culture dans laquelle l’homme se trouve, la notion de nature humaine est différente. C’est ce que nous explique le philosophe et anthropologue français Claude Lévi-Strauss qui remarque, dans ses études des sociétés humaines, des différences majeures entre les définitions de la nature humaine. Ainsi, pour Lévi-Strauss, il n’existe pas de nature humaine : notre rapport à la nature n’existe que dans une culture particulière. Si chaque société a une vision différente de la nature humaine, alors cette dernière n’existe pas, et si elle n’existe pas, alors elle ne peut être dénaturée. Il n’existe rien qui guide l’homme magiquement, et rien n’a de sens à part celui qu’on lui donne : la fatalité n’existe pas. Dire que la culture dénature l’homme, c’est partir du principe que l’homme est un être naturel. Or, la nature humaine ne peut exister à partir du moment où elle n’a pas de définition qui lui serait propre.
        La nature humaine n’existe pas, et l’hypothèse d’un Dieu créateur non plus. Se poser la question de savoir si l’homme est dénaturé par la culture c’est dire que l’homme a une nature, mais ce point de départ est faux. Les idées d’une nature humaine et d’un Dieu créateur sont des solutions de fuite pour échapper à sa solitude et à sa liberté. Telle est la thèse du philosophe essentialiste Jean Paul Sartre prononcée lors de sa conférence
L’existentialisme est un humanisme en 1945. L’homme est libre, il est même condamné à la liberté. Pour échapper à cette condamnation, l’homme bâtit des murs derrière lesquels se cacher. Ces murs prennent la forme d’un Architecte divin, ou d’une nature humaine, qui tous deux lui confèrent des vertus naturelles, des qualités a priori, qui pourraient servir d’excuses aux actions commises. Mais l’homme est sans excuse, il est fondamentalement seul et délaissé, que ce soit par Dieu ou par sa propre nature. La nature humaine n’existe pas et par conséquent la culture ne peut dénaturer l’homme. Ce dernier est toujours un être culturel qui se choisit et se définit constamment.

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