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L'homme est-il supérieur aux autres animaux ?

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Par   •  18 Mai 2017  •  Dissertation  •  1 911 Mots (8 Pages)  •  3 553 Vues

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La plupart des gens s’accordent pour dire qu’il est normal est de porter une ceinture ou des souliers de cuire ou encore un épais manteau de fourrure; que normal est de manger son hamburger, son steak BBQ ou encore boire son café avec du lait… Dans un même sens, la plupart des gens s’accordent aussi pour dire que même l’homme le plus simple d’esprit ne pourrait concevoir de porter une ceinture ou des souliers de peau humaine ou par exemple, de nourrir les animaux d’un zoo avec des cadavres et des restes humains… Est-ce à titre glorifiant «d’homme» que le chien dort dans la cage et son maître dans un grand lit douillet ? Est-ce dans un complexe de domination qu’on dit du chien qu’il est le meilleur ami de l’homme ? Deux grands philosophes se sont penchés sur la question suivante « L’être humain est-il supérieur aux autres animaux ? » ; c’est en comparant les thèses des philosophes René Descartes et Jean-Jacques Rousseau que la question sera abordée.

La philosophie de René Descartes, bien que complexe peut s’exprimer par « il n'y a point d'hommes si hébétés et si stupides, sans en excepter même les insensés, qu'ils ne soient capables d'arranger ensemble diverses paroles, et d'en composer un discours par lequel ils fassent entendre leurs pensées ; et qu'au contraire il n'y a point d'autre animal tant parfait et tant heureusement né qu'il puisse être, qui fasse le semblable.» Ceci dit, Descartes accorde à l’homme la supériorité sur la bête grâce à sa faculté de penser « Je pense donc je suis » et de partager celle-ci par la parole. L’animal quant à lui, ne serait rien de plus qu’une machine complexe dirigée par ses instincts et pulsions de nature. Ne niant toutefois pas l’existence d’une certaine forme d’intelligence chez l’animal utile à sa domestication, Descartes conclut que l’animal est à la disposition de l’homme. Étant frères puisqu’ils appartiennent au même règne (règne animal car l’homme est un mammifère), l’homme à le pouvoir d’être maître de la bête puisqu’il se distinguent complètement. Ne disposant pas de raison et de pensée, l’animal peut donc être domestiqué, utilisé, tué et même mangé…

Sur ces mots il va jusqu’à qualifier l’homme de «maître et possesseur de la nature» puisqu’à son égard, l’animal ne peut se détourner de sa nature «il ne s'est toutefois jamais trouvé aucune bête si parfaite, qu'elle ait usé de quelque signe, pour faire entendre à d'autres animaux quelque chose qui n'eût point de rapport à ses passions»; un chien urinant sur tous les buissons qu’il croise sur son chemin par exemple, ne sera jamais confronté à répondre aux choix suivant : «est-ce que j’urine sur celui-ci ou je n’ai plus envie ?». Il le fera tout simplement par appel à sa nature, par ses pulsions animales qui le pousse à marquer son territoire. Pourtant, si la bête est inférieur à l’homme parce qu’il répond à un mécanisme de pulsions et d’instinct de nature, l’homme se distingue de l’animal que par la prise de conscience de ce même mécanisme de pulsions et d’instinct ? L’humain ne serait pas moins titulaire de ces même pulsions que l’animal, sinon, dans cette même logique, d’où viendrait l’intérêt pour le sexe à l’adolescence, la recherche du sein d’un bébé naissant , ou encore de tuer un autre animal si ce n’était pas pour une question de pulsions de nature et d’instinct ?

En ce qui concerne la philosophie de Rousseau, on peut dire qu’elle s’objecte à Descartes. Dans la mesure où même au-delà de la «pensée et la parole» de Descartes, certaines espèces animales semblent posséder des aptitudes similaires à celles des humains… Rousseau accorde à l’homme «la faculté de se perfectionner» et la faculté de raison grâce auxquelles il passe de la nature à la culture, devenant à la fois autre et différent de l’animal puis pleinement lui-même. Quant à la bête, Rousseau oppose la perfectibilité humaine au déterminisme animal : « un animal est, au bout de quelques mois, ce qu’il sera toute sa vie, et son espèce, au bout de mille ans, ce qu’elle était la première année de ces mille ans.» L’animal vit conformément aux instincts propres à son espèce et aux comportements inscrits dans son corps puis il s’adapte à son environnement puisqu’il n’éprouve pas le besoin de s’en échapper ni de le modifier radicalement.

Le déterministe animal maintient la bête dans les limites du strict nécessaire puisqu’il qu’il ignore tout du luxe que peut se construire l’homme. C’est à ceci que Rousseau accorde à l’animal un avantage supérieur à la raison parce que paradoxalement, et du fait même de la perfectibilité ou capacité à se modifier autant pour le meilleure que pour le pire, l’homme devient un être dépendant et vulnérable. Le progrès technique ne peut pas protéger l’homme contre les injures du temps, de la vieillesse, de la maladie ni contre la mort. Tandis que la fixité de l’instinct de nature chez l’animal constitue l'élément fondamentale de son existence puisque « la bête, qui n’a rien acquis et qui n’a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct ». Pour l’animal, les millénaires passent, sans affecter sa nature ou son essence contrairement à l’homme qui finit par s’écarter à un point tel de sa nature qu’il en devient dangereux autant pour l’humain que pour cette nature même. « N’est-ce point que l’homme, regardant par la vieillesse ou d’autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ? ».

À ce jour, une représentation concrète de la thèse de Rousseau pourrait se résumer aux barbaries perpétrées dans l’industrie de la viande et du trafic d’ivoire, aux massacres de milliers d’animaux chaque heure par des hommes idolâtrés non par le besoin de nourriture, ni par la survie, mais bien pour les profits incroyables

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