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Ne désirons-nous que ce que les choses qui nous semblent bonnes ?

Dissertation : Ne désirons-nous que ce que les choses qui nous semblent bonnes ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 288 Mots (6 Pages)  •  803 Vues

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Philosophie : devoir 3

Ne désirons-nous que ce que les choses qui nous semblent bonnes ?

Le désir est soit défini, dans un sens restreint, comme une aspiration irrationnelle, insatiable et psychologiquement prégnante, soit, dans une acception large, comme la forme de tout souhait ou de toute volonté. Plusieurs grands philosophes se sont penchés sur la question du désir. Ainsi, Platon a défini le désir comme le fait de vouloir plus que ce que l’on a, ou de tendre vers quelque chose que l’on n’a pas, et qu’on estime être source de satisfaction. Il y a une corrélation entre le désir et la satisfaction éprouvée qui tend à mettre en évidence que nous évaluons positivement ce que nous désirons. Autrement dit, il semblerait que nous désirions que ce qui nous semble bon. Or si le désir est une aspiration irrationnelle et insatiable, que l’on ne peut contrôler, alors ne désirons-nous seulement que ce qui nous semble bon ?

Pour répondre à cette problématique, il conviendra tout d’abord d’analyser une évidence communément admise et ses conséquences, à savoir que nous ne désirons que ce qui nous semble bon ; puis, dans un deuxième temps, nous nous attacherons au renversement du préjugé commun selon lequel le désir suit la rencontre de son objet, comme un effet suit sa cause ; en dernier lieu, l’ambivalence du désir ainsi mise en évidence interrogera la relation entre le désir et son objet.

Toute chose ou objet désiré produit une attraction sur l’homme. Bien plus qu’une simple relation de possession, ce sont les effets qu’il produit sur le dit sujet. Ainsi, si nous souhaitons acheter un nouveau smartphone, ce sont les nouveautés de ce dernier qui vont nous interpeller. Cela nous procure un sentiment de satisfaction et cela même avant de le posséder. Mais on ne peut pas laisser de côté l’hypothèse d’être déçu par ce smartphone. Autrement dit, désirer quelque chose qui nous semble bon, peut se transformer en une insatisfaction ou une déception vis-à-vis des attentes que l’on avait. On se doit dès lors de prendre en compte le décalage qu’il peut exister entre ce que l’on désire et ce qui est. Ce qui signifie que ce que l’on estime bon peut s’avérer source de déception. Il convient donc de s’interroger sur le procédé même de l’évaluation qui nous permettrait de juger uniquement de ce qui est bon.

Une telle évaluation repose, pour les stoïciens, sur notre capacité de discernement ainsi que sur notre maitrise de nous-mêmes. Autrement dit, nous devons maîtriser nos désirs en les catégorisant afin de ne pas être insatisfaits. La maîtrise de soi permet de faire le tri entre nos désirs grâce à notre capacité de discernement. Elle nous permet d’évaluer et de mesurer ce qui est bon ou ce qui ne l’est pas. Le désir se voit soumis à la raison. Nous sommes capables de choisir, selon Epicure dans La lettre à Ménécée, entre des désirs « naturels » et « vains ». De même que nous discernons parmi les désirs « naturels » ceux qui sont « nécessaires » au bonheur, à l’aponie et l’ataraxie, c’est-à-dire à l’absence de troubles du corps et de l’âme. Ainsi, le plaisir est le critère du bonheur mais, comme le rappelle l’hédonisme épicurien, seulement d’un certain type de plaisir. Il s’agit dès lors de ne pas se laisser mener par nos désirs, d’être capables de faire la part des choses et de juger de manière rationnelle et pondérée. Ce qui semblait de prime abord évident, à savoir que nous ne désirons que les choses bonnes, s’avère plus difficile qu’il n’y parait. Il nous faut dès lors renverser le préjugé commun selon lequel le désir suit la rencontre de son objet, comme un effet suit sa cause.

Dans le livre III de L’Ethique, Spinoza rappelle que le désir est l’essence de l’homme. Ainsi, « il n’y a nulle différence entre l’Appétit et le Désir, sinon que le Désir se rapporte généralement

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