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Epictète, ce qui dépend de nous

Dissertation : Epictète, ce qui dépend de nous. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Octobre 2022  •  Dissertation  •  1 035 Mots (5 Pages)  •  183 Vues

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Hovasse                                                                                                                                                       09/2021

Grégoire

Terminale 1

     Epictète nous rappelle que c'est par le jugement que nous pouvons nous révéler comme la source unique de notre conception du monde, et donc la source de notre bonheur ou de notre malheur. Notre liberté ou esclavage dépend de l'exécution de ce jugement. Le jugement est producteur d'asservissement parce qu'il renverse ou confond les deux réalités qu'Épictète nous invitait à séparer dans le premier paragraphe. Nous sommes entravés, attaqués par des problèmes, et nous blâmons constamment Dieu et les gens parce que nous croyons en notre pouvoir, qui ne dépend pas réellement de notre volonté. Au lieu de cela, nous commençons à penser que des choses qui dépendent naturellement de nous (croyances, dénégations, désirs, etc.) nous sont étrangères. La conscience se nourri de cette illusion et nous rende incapables de comprendre la réalité. Au contraire, nous la cachons et la déformons au point que nous devenions victimes de notre propre ignorance. Les personnes qui perdent l'équilibre de cette manière vont chercher des personnes responsables, car en dehors de moi, les choses ne vont pas bien pour une raison, et ces raisons doivent être malveillantes : nous trouvons que les choses sont injustes et nous prenons Dieu pour responsable. " tu t'en prendras aux dieux et aux hommes. " Épictète révèle ici une double attitude issue de l'ignorance : superstition et misanthropie, toutes deux sont des tempéraments passionnés. La superstition représente une relation instrumentale avec Dieu, un culte dégénéré imprégné de peur et d'irrationalité. En effet, si je néglige l'ordre nécessaire des choses, j'aspire à l'impossible, et comme j'obtiens rarement satisfaction, je finirai par blâmer le destin, les dieux. En d'autres termes, j'attribue mon impuissance et mon incompréhension à la divinité. Il ne fait aucun doute que cette attitude conduira directement à l'athéisme : je crois que la volonté du ciel est responsable du grand malheur (comme la mort) que j'ai subi, et j'ai vu des preuves qu'il n'existe pas ou qu'il est imparfait. La misanthropie procède de la même manière, sauf que son objet n'est plus Dieu mais les Hommes. Là, je préfère blâmer les autres d'être faibles, malveillants ou incohérents que me blâmer moi-même. La racine de la haine doit être trouvée dans une attitude dans laquelle le sujet ne sait rien de lui-même et du monde, souffre d'un manque de connaissance, et attribue ce qui vient réellement de lui-même aux autres.

     Epictète préconise, pour atteindre la paix de l'âme, un véritable travail sur nos représentations (" si tu penses que"). C'est grâce à ce travail de soi sur soi que l’homme, d’abord esclave et malheureux, peut se libérer et établir avec autrui et le monde une authentique concorde. La liberté vraie consiste en un véritable pouvoir réflexif d  sujet  sur  lui-même : il s'agit d'abord de prendre conscience que c'est le sujet lui-même qui est à la source des significations du monde; en  modifiant notre regard sur les choses, nous réalisons par  là-même la puissance que  nous possédons de transformer ce regard;  nous découvrons, par conséquent,  la  faculté  intérieure que  nous avons de  voir  les  choses telles que nous voulons les voir; et cette transformation de la conscience du monde entraîne une transformation de la  conscience du moi.  La réflexion est donc une modification radicale de notre perception du monde et de nous-mêmes, par une inversion de nos perspectives intellectuelles et affectives. L’indifférence au malheur fait que le sage est libre et imperméable aux outrages, tout en étant en paix avec les autres hommes. La paix intérieure est la condition sine qua non de l’amitié puisqu’à l’origine de la haine, nous l'avons vu, il y a la souffrance et l'ignorance. " Nul ne te nuira " : si je suis vexé de l’insulte qu’un individu m’adresse, c’est que j’accorde une certaine valeur à son estime. Mais si je pense que ce n’est qu’un imbécile, ses propos ne m’atteignent plus. Cette maîtrise de ma volonté, de mes pensées, de mes désirs est une règle de vie fondamentale.  Ne pas se laisser prendre par une représentation immédiate et passionnée, voilà le remède, lequel définit la maîtrise de soi. Au total, quel est le secret du bonheur selon Epictète et quelle est la tâche du sage ? De bien tracer la démarcation entre ce qui m'appartient réellement, et sur quoi je peux agir immédiatement (essentiellement ma faculté de penser les choses et de les vouloir), et, de l’autre, ce qui ne m’appartient pas mais dépend toujours de circonstances extérieures situées au-delà de ma sphère d'activité. Hors de nous, rien ne peut être bon ni mauvais, ni utile, ni nuisible ; c'est de croire le contraire qui est la source de nos maux. Le sage dessine ainsi le périmètre de sa liberté et de son action ; il s’attache à transformer son rapport aux choses plutôt que les choses elles-mêmes qui nous échappent toujours à certains égards. Ce texte d’Epictète définit, en somme, le secret d'une sagesse qui consiste en un véritable travail sur soi : prendre conscience que le bonheur dépend uniquement de la pente que je donnerai à ma volonté et à mes idées, à mes représentations des choses, qui sont essentiellement au pouvoir de ma volonté

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