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Ne fait-on que fuir le réel ?

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Par   •  8 Mars 2017  •  Dissertation  •  3 160 Mots (13 Pages)  •  1 529 Vues

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Ne fait-on que fuir le réel ?

Dans «  Le Mauvais Vitrier », un des cinquante Petits poèmes en prose rédigés par Baudelaire entre 1855 et 1864, on découvre un poète qui évoque l'insolite et le quotidien, sous la forme d'un récit qui illustre une réflexion sur la nature humaine. Dans le poème, Baudelaire s'emporte contre un vitrier qui, sans carreaux de couleurs, ne sait pas transfigurer la laideur du quotidien par son art. « Comment ? vous n'avez pas de verres de couleur ? des verres roses, rouges, bleus, des vitres magiques, des vitres de paradis ? Vous osez vous promener dans des quartiers pauvres, et vous n'avez pas même de vitres qui fassent voir la vie en beau ! » Cette idée de transfigurer la réalité, semble être dans notre société actuelle un phénomène de masse, toujours été present chez l’homme depuis les prémices de l’humanité. Il est certain que le monde contemporain, et particulièrement ses noirceurs ont été un catalyseur face a cet aspect de l’homme, mais cette manière d’embellir le monde qui nous entoure remonte bien aux premieres bribes de pensée, avec l’imagination.

En cela nous nous demanderons de quelles manières l’homme tante de fuir le reel, mais aussi comment certains tentent de rattraper et de quantifier cette réalité. De plus nous poserons la question de ce que on peut entendre par fuir la réalité, et ainsi quels attitudes peuvent s’y intégrer.

Avant tout chose, il faut tout d’abord poser ce que la philosophie entend lorsqu’elle parle du concept de réel, qui est un de ses fondements. En effet, le simple fait d’affirmer quoi que ce soit d'une chose extérieure à nous, c'est supposer qu'il existe un réel, la réalité de cette chose, et la réalité du fait qu'il présente telle ou telle propriété. Quoi que ce concept semble plutôt direct et evident, il peut se reveler trompeur, il est par conséquent important de le dissocier d’autres concepts qui lui sont propres. Le terme de "réel", qui vient du latin res, ou chose, désigne tout ce qui est existant, par opposition à ce qui est imaginaire ou

fictif. S’ajoute a cela, l’idée que le réel présente une forme de contrainte sur nos representations et notre volonté, on parle ainsi du principe de réalité, qui fait que nos désirs et nos représentations peuvent être contrariés par la réalité des choses, dont le fonctionnement ne depend pas de nous. Malheureusement, le concept de réel est bien plus dense, puisque la question de diversité des formes d’existence est possible. Doit-on ou non considérer les idées et les souvenirs comme des réalités, puisqu’elle sont bien présentes dans le ‘monde de l’esprit’, mais pas dans le monde physique. S’ajoute au concept de réel, celui de virtuel, qui cette fois-ci s’oppose, puisque le virtuel est tout ce qui rentre dans le champ du possible. Par exemple, les diverses possibilités offertes à l'action dans une situation sont des virtualités, avant que l'action ne tranche pour l'une d'entre elles et ne la réalise, les autres restent sous la formes de virtualités mais existent toujours.

A présent qu’un certain contour est tracé autour du concept de réel, un autre terme du sujet qu’il faut définir avant de débuter quelconque réponse, puisque il est le coeur meme du sujet. Du latin fŭgĕre, l’action de fuite comporte différentes definitions allant de s’éloigner à toute vitesse, par peur, à éviter quelqu’un ou quelque chose en s’en éloignant. Ce qui importe pour ce sujet est vraiment que l’idée de fuite peu se dérouler a différentes échelles, créant de la nuance dans ce phénomène humain. 


Maintenant qu’une analyse des termes clés du sujet a été indiquée, nous pouvons entrer dans l’essence meme de ce dernier, en commençant par exposer l’idée que oui on ne fait que fuir le reel, en partant d’un constat, ce phénomène de distanciation de la réalité peu être mise en place de manière consciente ou la plus part du temps de manière inconsciente, et cela pour différentes raisons. Ainsi nous essaieront de distinguer ces deux groupes, en commençant par le moins evident. 


C’est Sartre, qui dans un texte approche de manière très juste l’imagination: « Pour qu'une conscience puisse imager : il faut qu'elle ait la possibilité de poser une thèse d’irréalité, il ne s'agit point pour la conscience de cesser d'être conscience de quelque chose, une conscience qui cesserait d'être conscience de quelque chose cesserait par là même d'exister. Mais la conscience doit pouvoir former et poser des objets affectés d'un certain caractère de néant par rapport à la totalité du réel. On se rappelle en effet que l'objet imaginaire peut être posé comme inexistant ou comme absent ou comme existant ailleurs ou ne pas être posé comme existant. ». Ici Sartre pose le rapport entre le réel, l’imagination et la conscience, laissant un point d’interrogation sur la question: l’imagination est elle une manière de se rapprocher ou éloigne-t-elle de la réalité? A cette question nous verrons que l’imagination nie en partie le réel puisqu’elle le reproduit de manière imparfaite. En effet les images que l’imagination crée ne sont jamais absolument exactes, n’étant qu’une deformation du réel, comme nous le rappel Alain dans le cas du Panthéon. Pour expliquer cette déformation du reel par l’imagination, Alain affirme que si on demandait a une personne d’imaginer le Panthéon juste après l’avoir vu, tout le monde y arriverait, mais si on demande par la suite le nombre de colones qu’a le bâtiment dans l’image produite en esprit, cela est impossible. Alain affirme qu’on ne peut discerner le nombre de colonnes dans l’image produite en imagination, on a seulement une idée générale du Panthéon en image. Cette idée d’incapacité a la reproduction de l’imagination était deja évoquée par Descartes dans les Méditations Métaphysiques, avec le cas du chiliogone (figure géométrique a mille cotés). Descartes affirme lui aussi qu’on peut absolument penser, avoir à l’esprit le concept d’une telle figure, mais jamais on ne peu l’imaginer avec exactitude. Dans ce texte, Descartes évoque aussi l’idée qui viserait a dire qu’il y a une fécondité de l’entendement et une pauvreté radicale de l’imagination, puisqu’elle ne peut pas calquer la réalité avec exactitude. Mais pourquoi l’imagination est elle si peu directe dans sa reproduction du réel? Pour Descartes, dans la conception, seul l’esprit gouverne; alors que dans l’imaginaire, l’esprit contemple quelque forme corporelle. L’imagination est donc un mixte

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