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Suis-je Ce Que J'ai Conscience D'être ?

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Par   •  11 Décembre 2012  •  2 660 Mots (11 Pages)  •  5 742 Vues

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« Je pense donc je suis », disait Descartes. C’est ici la première réflexion moderne sur la réalité de la conscience et sur la recherche de soi. Cette citation, met en relation l’être et la conscience, question longuement débattue par les philosophes.

La conscience consiste dans la faculté qui permet de prendre connaissance des actes et des activités de l’esprit de l’Homme. Être conscient permet de réaliser et de savoir que l’on est capable de penser et d’agir. Il est vrai que la conscience joue un rôle primordial dans la perception du « moi ».Elle me permet de déterminer ce que je suis, ce que j’ai conscience d’être. Ce que je suis est alors ce que j’ai conscience d’être. Il y a alors, une véritable superposition entre ce que je suis et ce dont j’ai conscience d’être. Cependant, il nous arrive parfois de réaliser que nous avons une fausse idée de nous-mêmes et que nous ne sommes en fait que l’illusion de ce que nous pensons être. La conscience de soi est alors parcellaire et parfois même infidèle. Elle ne reflète plus ce que nous sommes vraiment.

Ainsi, même si l’Homme a conscience de lui-même, est-il vraiment ce qu’il a conscience d’être. La conscience est-elle un témoignage accompli de ce que nous sommes vraiment ? Est-elle une conscience parfaite ou complète de nous-mêmes ? A cette question de nombreuses réponses ont été proposées. Ces dernières peuvent toutes être nuancées. Ainsi, certains affirmeront que l’image que nous renvoie notre conscience reflète exactement ce que nous sommes. D’autres mettrons en doute cette position en relevant les incertitudes de la conscience de soi. Et enfin une troisième tendance préconise l’idée d’un moi intérieur qui serait partagé entre la conscience et l’inconscience.

I La conscience reflet de soi

On distingue généralement la conscience spontanée, qui nous permet de réaliser ce qui se passe en nous et en dehors de nous, et la conscience réfléchie qui désigne le retour de notre esprit sur lui-même.

a- La conscience spontanée de soi

Il s’agit tout d’abord de prendre conscience de son existence en temps que corps ce qui parait plus évident que la prise de conscience spontanée de l’âme. La conscience d’être est la première des vérités. En réalité la perception de soi est étroitement liée à celle de la conscience. Telle est la démarche adoptée par Descartes qui commence par étudier la conscience spontanée de soi en expliquant que la première perception de soi est matérielle et naïve. En effet, il constate que la considération de son être passe avant tout par la perception du visage, des mains, des bras, de sa chaire, le tout étant désigné comme étant le corps. Il constate aussi l’existence d’une conscience spontanée de l’âme qu’il imagine comme « quelque chose d’extrêmement rare et subtile ».

Lors de sa démarche philosophique de soi Descartes fait abstraction de tous les préjugés qui sont attachés à son être. De ce fait il se doit de remettre en cause, par le doute, tout ce qui l’entoure, allant même à douter de l’existence de son corps. Le doute cartésien s’applique à tout sauf au doute lui-même et donc de l’être pensant. Partant de la possibilité de douter de toutes réalités extérieures, Descartes a conscience d’être et d’exister. Cette démarche est appelée le cogito sum. Elle révèle que l’existence de soi est une réalité .Elle n’apporte pas de réponse sur la personnalité, mais insiste sur le la réalité l’existence. Ainsi, savoir que l’on est un être pensant est une certitude, un postulat.

Le philosophe conclut donc qu’un être qui doute (et donc qui pense) a conscience de son existence. Il se reconnait comme res cogitans c'est-à-dire substance pensante.

Cependant Descartes n’est pas le seul philosophe à soutenir cette thèse. En effet, Kant, philosophe du XVIIIème siècle, considère que l’Homme est une conscience en soi. Il met, de ce fait, un accent sur l’importance de l’esprit par rapport au corps. Il affirme donc que « tout homme, en tant qu'être moral, possède en lui, originairement, une telle conscience ». Kant pousse la réflexion au sujet de la pensée plus loin que Descartes puisqu’il ne conçoit l’existence de l’Homme qu’à travers la pensée. Il dit aussi que l’être est influencé par les éléments externes et il s’y adapte. L’être intérieur se forge avec les éléments qui l’entourent. A ce sujet Kant dit : « les représentations du sens externe constituent le matériau propre avec lequel nous occupons notre esprit ».

b- La conscience, reflet de soi-même

Une fois que l’on a prit conscience d’être, il s’agit dans une seconde phase de déterminer qui l’ont est véritablement. Ainsi la conscience nous permet certes de réaliser que l’on existe, mais elle nous permet aussi d’avoir une image de nous-mêmes par le biais de notre capacité à penser. Hegel disait à ce propos que « la nature existe mais ne se voit pas exister, seul l’homme, par la conscience, peut s’offrir une telle image de lui-même en étant capable de penser ». C’est donc notre conscience qui va nous renseigner sur ce que l’on est. Selon Descartes il y a confusion entre le « je » qui pense et le « moi »objet de la pensée. La conscience serait alors le reflet de soi même. Il y aurait même une identité entre notre conscience et notre réalité au point que nous serions ce que nous avons conscience d’être. Ainsi, l’homme prend conscience de son existence en tant qu’être pensant et il prend conscience aussi d’être ce qu’il est. La conscience serait alors ce qui lui permet ce qu’il est vraiment .Elle lui revoie sa propre image en tant qu’être singulier. Cependant la question qui se pose inéluctablement est de savoir si la conscience de soi coïncide toujours avec ce que je suis.

II Les illusions de la conscience

L’accord parfait entre l’être et la conscience d’être affirmé par Descartes ne peut être considéré comme étant une vérité absolue car je ne suis pas toujours ce que j’ai conscience d’être et ce pour au moins deux raisons essentielles. En effet, La première étant que ma conscience n’est pas toujours libre et objective alors que la deuxième est que la conscience est aussi prisonnière de nos idéologies.

a- L’illusion d’une conscience libre et objective

L’homme existe et prend conscience de son existence tout en ayant le sentiment voir même la certitude d’être libre grâce à sa conscience qui lui permet d’agir

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