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Qu'est-ce que le "moi"?

Fiche de lecture : Qu'est-ce que le "moi"?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2014  •  Fiche de lecture  •  934 Mots (4 Pages)  •  685 Vues

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1. Le « moi » : une entité introuvable ?

a. Qu'est-ce que le « Moi » ?

Le « moi » (en latin : ego) désigne classiquement cette réalité permanente et invariable qui, par-delà les caractéristiques et les changements accidentels, constituerait essentiellement l'individu, le sujet ou la personne que je suis.

Ma conscience suffit-elle alors à définir le « moi » ? Ou bien implique-t-il également d'autres dimensions de mon être, et si oui, lesquelles ?

b. Où donc trouver et situer le « Moi » ?

Dans les Pensées, Pascal demande : qu'est-ce donc que l'on aime au juste, lorsqu'on prétend aimer une personne, son « moi » véritable ? Est-ce son corps et sa beauté ? Non, car alors nous ne l'aimerons plus si la maladie les corrompt. Est-ce pour ses qualités intellectuelles ? Non plus, car si ces qualités s'amoindrissent avec l'âge, cette personne n'en restera pas moins elle-même. « Où est donc ce moi, demande Pascal, s'il n'est ni dans le corps, ni dans l'âme ? ».

Le « moi », ce noyau censé être constitutif d'une personne, n'est situable en aucun lieu : quand j'aime quelqu'un, je n'aime rien d'autre qu'un ensemble de qualités périssables, au-delà desquelles je n'aperçois aucun substrat permanent.

c. Le « Moi » : une fiction linguistique ?

Le problème se redouble si c'est en moi-même que, par l'introspection, je cherche à découvrir ce « moi » substantiel qui me définirait, suivant l'expérience à laquelle nous invitait David Hume dans le Traité de la Nature Humaine : « Pour moi, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi-même, je tombe toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaleur ou de froid, de lumière ou d'ombre, d'amour ou de haine... », et en aucun cas sur un « Moi » unifié et identique à lui-même.

Ce que nous appelons « Moi » n'est donc rien d'autre selon Hume qu'une « fiction », un mot qui ne désigne en réalité rien de plus que la succession indéfinie de ces perceptions et sentiments variés que j'aperçois en moi.

Nous voyons cependant ici que le « Moi », s'il ne peut être conçu comme une substance toujours identique à elle-même, consisterait cependant du moins dans la conscience et la mémoire qu'un sujet à de l'ensemble des phénomènes internes ou externes qui le concernent.

2. Le moi est réductible à la conscience

a. Du Moi ontologique au Moi psychologique

On opposera donc, à l'idée d'un Moi « ontologique » (du grec to on : l'être) c'est-à-dire conçu comme un être ou une chose stables, le concept d'un Moi « psychologique », qui n'est rien d'autre que l'ensemble de nos états de conscience successifs et changeants.

Condillac écrivait en ce sens dans son Traité des Sensations : « Notre moi n'est que la collection des sensations qu'elle éprouve et de celles que la mémoire lui rappelle. »

b. Je suis en tant que je pense

De façon plus radicale, on pourrait montrer avec Descartes que la certitude propre de mon être se fonde d'abord et seulement sur la conscience que j'ai de penser ; le processus du doute radical montre que je puis douter de toutes choses, y compris d'avoir un corps, mais qu'il reste certain même alors du moins que je pense, et que j'ai par là la certitude d'exister, en tant que chose pensante : « pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement

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