Qu'est ce que La Psychanalyse ?

Freud nous dit que la psychanalyse est : « un procédé de traitement médical de personnes atteintes de maladies nerveuses ». Médical dit-il. Il faut comprendre qu’au départ, Freud n’avait probablement pas une approche purement psychologique ni philosophique des ces « maladies nerveuses » mais une approche neurologique. Son traitement se voulait donc « médical » mais la psychologie du temps se voulait aussi plus neurologique que psychique; plus cérébrale que mentale. Le temps fit que les neurologues laissèrent tout autres champs que celui de la physiologie du système nerveux et que les psychiatres vinrent à prendre en charge les traitements plus pharmacologiques tout en pratiquant parfois une forme d’analyse ou de psychanalyse. Les psychologues cliniques utilisent des bases psychanalytiques aussi, mais pour les psychanalystes en tant que tel, ils sont restés fondamentalement ce que Freud souhaitait en sortant carrément du champ médical qui est devenu plus obtus. De toutes façons, on peut dire sans trop risquer de se tromper que la psychanalyse n’a jamais été « adoptée » par le monde médical.

Ensuite Freud mets le lecteur en garde contre la psychanalyse même qui, pour l’adepte du temps, pourra représenter une tache sur son curriculum, le mettant à l’écart des grands titres universitaire ou même de la simple admission. Il fait état de toutes les difficultés inhérentes à son enseignement et à sa pratique. Contrairement à la pratique médicale l’on ne peut faire référence à aucune probabilité heureuse de guérison car elle dépend d’un nombre de facteurs qui, eux, dépendent en grande partie du patient lui-même. La psychanalyse est toujours représentée comme une chose insaisissable et un peu diffuse.

Je me dois de citer ce passage en entier : « Ni la philosophie spéculative, ni la psychologie des­criptive, ni la psychologie dite expérimentale et se rattachant à la physiologie des sens, ne sont capables, telles qu'on les enseigne dans les écoles, de vous fournir des données utiles sur les rapports entre le corps et l'âme et de vous offrir le moyen de comprendre un trouble psychique quelconque. Dans le cadre même de la médecine, la psychiatrie, il est vrai, s'occupe à décrire les troubles psychiques qu'elle observe et à les réunir en tableaux cliniques, mais dans leurs bons moments les psychiatres se demandent eux-mêmes si arrange­ments purement descriptifs méritent le nom de science. Nous ne connaissons ni l'origine, ni le mécanisme, ni les liens réciproques des symptômes dont se composent ces tableaux nosologiques; aucune modification démontrable de l'organe anatomique de l'âme ne leur correspond; et quant aux modifications qu'on invoque, elles ne donnent des symptômes aucune explication. Ces troubles psychiques ne sont accessibles à une action thérapeutique qu'en tant qu'ils constituent des effets secondaires d'une affection organique quelconque.

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