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Qu'est-ce Que La Société

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Par   •  17 Mars 2014  •  663 Mots (3 Pages)  •  584 Vues

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Pour faire une société, ni la parenté ni les liens de production et d’échange de biens ne sont suffisants. Il faut surtout que des croyances religieuses et des rituels qui les mettent en actes viennent légitimer sa souveraineté et assurer sa reproduction.

Partout dans le monde, les humains vivent au sein d’ensembles sociaux qui leur confèrent une identité globale. En général un ensemble de ce genre est connu par un nom : Athéniens, Spartiates, Français, Turcs, Baruya, Ouzbeks, etc. Quelles que soient leur échelle et leur forme politique (chefferies, tribus, cités, royaumes, Etats-nations), ces entités sociales globales exercent une certaine souveraineté sur un territoire. Quels sont les rapports sociaux (religieux, politiques, économiques) ayant la capacité d’unir en un tout qui les englobe et de conférer une identité globale à un ensemble d’individus qui, de ce fait, forment une société ? A cette question, différentes réponses ont été apportées par des philosophes et des scientifiques. Dès l’Antiquité, Aristote (384-322 av. J.-C.) et Confucius (v. 551-v. 479 av. J.-C.) ont, chacun de son côté, affirmé que la famille et les relations de parenté constituaient le fondement des sociétés. Cette thèse est devenue, à la fin du xixe siècle, une théorie scientifique qui paraissait particulièrement correspondre à la nature des sociétés dites « primitives ». Sans Etat, sans castes ni classes, on jugea qu’elles ne pouvaient reposer que sur la parenté : clans, lignages et relations d’alliance.

Pour Karl Marx et ceux qui le suivent, en revanche, ce sont les rapports sociaux et matériels de production et la redistribution au sein d’une société des conditions matérielles d’existence qui sont à la source des autres rapports sociaux, politiques, religieux, et même de la parenté.

Une société fondée sur la parenté ?

Divers modes de production, esclavagiste, féodal, capitaliste, seraient les bases sur lesquelles s’édifieraient diverses sortes de superstructures attachées à ces bases par des lois de correspondance structurale. Pour les économistes classiques, l’économie capitaliste serait capable, à condition que l’on débarrasse les sociétés de toutes les institutions et coutumes qui entravent le libre jeu du marché, de répartir de façon optimale les biens et services et d’assurer ainsi un développement harmonieux et durable des sociétés.

Que valent ces propositions ? Pour les soumettre à l’examen, je les confronterai à mon expérience d’anthropologue. Durant sept ans, j’ai visité et étudié les Baruya, qui vivent dans les montagnes de la Nouvelle-Guinée. J’y arrivais en 1966, quelques années après les premiers contacts avec les Blancs, et je constatai qu’on ne trouvait chez eux ni castes, ni classes sociales, mais seulement des clans et des lignages qui partageaient le territoire de la tribu. J’en conclus alors que j’avais affaire évidemment à une société fondée sur la parenté. Mais peu à peu j’allais buter sur un ensemble de faits contraires à cette évidence. D’abord le fait que la société des Baruya n’existait pas deux siècles auparavant : elle s’était formée sans doute vers la fin du xviiie siècle. Sur les quinze clans conformant la tribu Baruya, huit descendaient de clans qui, plusieurs siècles auparavant appartenaient à une autre

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