Qu'est-ce Que L'imagination ? La Reine Des Facultés

4. La Reine des facultés

 L'empire de l'imagination

On a vu que l'im conditionnait l'exercice de la perception et mémoire = im comme condition des opérations sensibles de l'âme humaine.Perception spontanée dépend d'images premières, perception objective comme synthèse de sensations dépend de l'im comme fonction de synthèse et comme productrice de schèmes. Enfin, la connaissance que nous prenons de la réalité donnée dép aussi de l'im = inventrice d'hyp scientifiques et de tests. La mémoire dép de l'im qui fournit les schémas dynamiques indispensables à son effort de reconstitution du passé. Elle dépend de l'im créatrice qui comble des lacunes du passé.

« Sans elle, toutes les facultés, si solides et si aiguisées qu’elles soient, sont comme si elles n’étaient pas » = l'im est impliquée dans l'ens de nos opérations intellectuelles : aucune faculté « ne peut se passer d'elle » d'après Baudy => im conditionne l'ens des opérations de l'âme humaine, c'est ce que l'on va voir maintenant.

 Imagination, abstraction, généralisation

Abstraire = isoler des éléments d'un tout. L'im prend part à l'abstraction, par exemple Matisse dit qu'il « peint l'imagination » = après avoir observé un modèle, il s'en détourne pour s'attacher à l'image simplifiée qu'en a gardé son im qu'il va peindre. Il ne retient du modèle que ses formes essentielles, exclusion des détails contingents. L'image donnée du modèle n'est pas une copie conforme mais son épure. La défaillance souvent attribuée à l'im reproductrice (par Alain) = restitution lacunaire du réel, devient ici une qualité ! On retrouve la fonction essentielle de l'im qui est de faire apparaître ce qui sans elle resterait invisible. On peut aussi prendre l'exemple du savant : les lois de l'hydrostatique démontre que la surface d'un liquide au repos est horizontale or on observe toujours que la surface de l'eau dans un tube se relève sur les bords... en réalité cette loi n'est vraie qu'à condition d'im le phénomène isolé de toute influence perturbatrice. Dans la réalité, la surface d'un liquide est nécessairement soumise à des influences perturbatrices. Pour étudier ce phénomène dans sa pureté, le savant opère une abstraction.

L'abstraction est aussi nécessaire pour la généralisation qui consiste à retenir les traits communs d'un ensemble d'objet en faisant abstraction dleurs particularités contingentes. Dans l'im, les images semblables s'unissent en renforçant les caractères communs. Naturellement, tout le monde opère une classification progressive des choses du monde : naissance d'images génériques qui permettent de former des concepts des choses.

 Imagination et construction

L'im intervient dans les maths via la géométrie. Kant a découvert que le « succès » des maths (obtiennent l'adhésion de tous) tenait à leur démarche constructive. Contrairement à la philosophie. C'est l'im productrice de figures qui assure aux Maths leur sûreté et validité universelle : im qui produit a priori le visage des concepts. Thalès apparaît en constructeur du triangle isocèle après l'avoir représenté. Il peut ensuite comprendre ce que nulle analyse du concept de triangle ne pouvait lui donner. Pour Kant, « la connaissance philosophique est la connaissance rationnelle par concepts et la connaissance mathématique est une connaissance rationnelle par construction des concepts »

 Imagination, induction, hypothèse

Induction = opération par laquelle on passe de l'observation de conjonctions régulières à l'énoncé d'une règle générale. Je vois souvent l'événement A puis B donc j'induis que A étant posé, B suivra. « Pourquoi ? » Demande Hume. Selon lui, notre im est conditionnée par le mécanisme de l'association des idées. La nécessité n'est pas dans les choses, elle réside dans notre im = nécessité psychologique. L'inférence inductive est donc le fait de l'im, non de la raison.

Mais parfois, l'induction ne suffit pas. En 1772, Lavoisier fait brûler du plomb et constate que le plomb calciné a augmenté de poids ce qui est en contradiction avec la phlogistique sleon laquelle tout corps perd du poids en brûlant. Lavoisier imagine alors une explication nouvelle que nulle observation des faits ne donnerait = brûler ce n'est pas perdre du phlogistique mais fixer de l'oxygène. => deux opérations décisives et complémentaires de la science = induction et hypothèse supposent intervention de l'im.

 Imagination et ingéniosité

Toute invention suppose au départ l'im d'un besoin à satisfaire, interviennent ensuite des connaissances variées qui vont fournir à l'im des matériaux pour trouver ce qu'elle à chercher. L'im intervient aussi pour assembler des matériaux, défaire et refaire des combinaisons afin de rencontrer celle qui réussit à satisfaire le besoin initial. Les découvertes de l'im ne sont pas dues au hasard : hasard n'est fécond

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