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L’éducation dans L’Aventure ambiguë

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Par   •  16 Mars 2013  •  852 Mots (4 Pages)  •  3 486 Vues

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Nous nous proposons, dans le contexte particulier de la société dial¬lobé (une communauté sous domination coloniale et en pleine muta¬tion), d’étudier, succinctement, le thème de l’éducation dans L’Aventure ambiguë, en ne privilégiant cependant que ses aspects essentiels tradi-tionnels. Pour ce faire, nous partirons du Foyer-Ardent, un cadre hau¬tement symbolique : le sens profond de la mission dévolue à Thierno, le maître des Diallobé, ainsi que le rôle, l’influence de certains parmi les principaux autres protagonistes du récit sur le destin de Samba Diallo, seront au centre de notre réflexion. Au terme de celle-ci, il nous sera alors peut-être possible de trouver un certain nombre de réponses consistantes comme celles-ci : quarante ans après les Indépendances africaines et à l’aube du IIIème millénaire, Cheikh Hamidou Kane a -t-¬il été bien compris, son livre est-il aujourd’hui dépassé ou, au contrai¬re, reste-t-il toujours d’actualité ?

Si, comme on l’a dit, l’Islam demeure « une des sources où s’abreuve l’homme diallobé » [2], alors nous ne devons pas nous étonner de voir ce récit débuter au Foyer-Ardent. Ce cadre est hautement significatif, symbolique. Le Fouta-Tôro d’autrefois a également connu une multitude d’écoles coraniques célèbres, disséminées dans les grands centres traditionnels du pays. Les marabouts qui dirigeaient ces foyers de cul¬ture avaient la réputation d’être des sommités intellectuelles, et ils rivalisaient d’ardeur et de prouesses dans la noble mission qu’ils s’étaient assignée : « ouvrir à Dieu l’intelligence des fils de l’homme » (p. 15), et tout comme Thierno, être les guides des enfants du pays dans leur randonnée spirituelle.

Assurément, cette randonnée s’avérait souvent parsemée d’em¬bûches, tout comme le sera celle des jeunes disciples de Thierno. Les premières pages de L’Aventure ambiguë montrent bien à quel point la vie au Foyer-Ardent était dure. Notre sensibilité de lecteur est en effet mise à rude épreuve. L’image de ce garçon gémissant de douleur, râlant même parfois, nous touche profondément. A première vue, on pourrait être tenté d’assimiler l’école coranique à une sorte de purgatoire et de considérer Thierno comme un véritable bourreau d’enfants. Il faut cependant comprendre les motivations de cet austère pédagogue. Thierno ne badine pas. Il s’est assigné une mission : apprendre au fils de l’homme la parole de Dieu. Cette parole, elle est « perfection », car ayant été effectivement dite par « l’Etre Parfait ». Interdiction est faite au fils de l’homme, cette « misérable moisissure de la terre », d’oblitérer cette parole prononcée véritablement par le « Maître du Monde » (p. 14). Tout le malentendu entre le maître et son disciple provient de là.

Cependant, la sévérité dont fait montre le vieillard à l’égard de Samba Diallo est à la mesure de l’affection, voire de l’admiration qu’il éprouve pour celui-ci. Le petit garçon souffre d’autant plus qu’il est considéré par le maître comme un « véritable don de Dieu » (p. 15). Dès lors, il n’est pas étonnant que Thierno, présenté sous les traits d’un homme extrêmement rigoureux, prenant trop à cœur sa mission d’édu¬cateur et de formateur auprès du jeune cousin de la Grande Royale, nous mette finalement mal l’aise. Si l’Occident

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