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La liberté est-elle une illusion ?

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Par   •  13 Décembre 2020  •  Dissertation  •  2 874 Mots (12 Pages)  •  1 560 Vues

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LA LIBERTÉ EST-ELLE UNE ILLUSION ?

INTRODUCTION

La liberté, c’est la faculté d’agir comme bon nous semble en bien ou en mal dans telle ou telle situation donnée, ou encore le pouvoir de se déterminer indépendamment de toute contrainte extérieure ou intérieure. Croire en la liberté humaine, c’est postuler l’existence du libre arbitre. Or, l’homme a t-il réellement un libre arbitre ? Sommes-nous libres ou ne sommes-nous que des marionettes actionnées par les fils du Destin comme le pensaient les romains avec le mythe des trois Parques ?

Sommes-nous dans nos décisions fondamentales des êtres qui choisissent ou sont-ce les circonstances de la vie qui décident à notre place ? En d’autres termes, la liberté est-elle une illusion, ou existe t-elle réellement ?

PREMIÈRE PARTIE : LA LIBERTÉ PARAÎT SOUS DIVERS ASPECTS COMME UNE ILLUSION.

La liberté humaine apparaît illusoire à cause de tout ce qui ne dépend pas de nous, et ce qui ne dépend pas de nous est tellement étendu que l’homme  ne   peut qu’ avoir peu de prise sur son existence. Les philosophes stoïciens, par exemple, après avoir examiné tout ce qui ne dépendait pas en propre de l’individu (sa naissance, sa position sociale, son espace-temps) postulaient l’existence du destin. Les philosophes stoïciens pensaient que tout dans l’univers a une cause ou des causes, ces causes ayant elles-mêmes d’autres causes, et ainsi jusqu’à l’infini du commencement de l’Univers. Le destin, pour eux, c’était l’enchainement logique qui existe entre les causes et les conséquences de tout ce qui existe. C’est pourquoi chez ces philosophes, le fatum était synonyme de dieu, de Providence.

Même si leur position est excessive, on ne peut que concéder à Épictète dans son Manuel, qu’il y a énormément de choses qui ne dépendent pas de nous. Par exemple, pour Épictète, « c’est notre corps, c’est notre richesse, la célébrité, le pouvoir ». Et pour les stoïciens, pour accéder au bonheur, il fallait accepter le destin, savoir rester stoïque même si nos conditions de vie ne sont pas évidentes.

Pour les stoïciens donc, la liberté est illusoire car trop de facteurs échappent à notre seule volonté : « c’est notre corps, c’est notre richesse, la célébrité, le pouvoir ». « Notre corps », par exemple, nous ne sommes pas libres de choisir notre apparence physique, d’être grand ou petit, jeune ou vieux par exemple. Quant à la richesse, nous ne sommes pas libres souvent d’être riche ou non, car la position sociale vient en général de l’hérédité sociale. Qaund les stoïciens insistent sur tout ce qui ne dépend pas de nous, ils mettent en relief que notre liberté est en grande partie illusoire.
Sartre dans l
‘Etre et le Néant résume ceci : « l’homme semble être fait par le climat et la terre, la race et la classe, la langue, l’histoire de la collectivité dont il  fait partie, l’hérédité, les circonstances individuelles de son enfance, les habitudes acquises, les grands et les petits événements de sa vie ». Tous ces éléments que cite sartre dans cette phrase ont une telle emprise sur notre existence que la liberté humaine, au premier abord, apparaît effectivement assez illusoire.

Par ailleurs la liberté semble illusoire parce que nous sommes occupés à chercher ce qui nous est utile et à satisfaire nos désirs, nous avons conscience des fins que nous poursuivons, nous avons l’impression d’être libre, mais c’est une illusion, car nous ignorons en général les causes qui nous déterminent à désirer ou à agir. C’est Spinoza qui montre que l’homme a l’illusion d’être libre, car il est victime du préjugé finaliste (puisque je fais ceci en vue de cela, c’est que je sais ce que je veux, donc je suis libre), alors qu’en général, j’ignore la véritable cause de mes désirs. Prenons un exemple pour illustrer ceci : quand nous tombons amoureux, nous avons l’impression d’être libre, d’avoir choisi l’élu de notre cœur, alors qu’à notre insu, nous sommes en partie sous l’effet d’un jeu de coktail d’hormones (dopamine, ocytocine, lulibérine). Ou encore, nous sommes attirés par l’autre du fait du contenu de notre inconscient. Par exemple, une jeune femme tombe amoureuse d’un homme beaucoup plus âgé parce qu’il lui a manqué un père dans son enfance. La jeune femme se croit libre de désirer cet homme plus âgé alors qu’elle y a été conditionnée par l’absence de père durant son enfance.

Car ce qui peut montrer également que la liberté est illusoire, c’est l’existence de ce fameux inconscient qui me fait agir au-delà de mes actes conscients. L’inconscient ne peut pas en plus être posé comme une simple hypothèse, il est scientifiquement et logiquement démontré par le fait que nous ne prenons conscience de nous-même qu’au bout de quelques années. Pendant les premières années de notre existence nous sommes entiérement dépendants de notre milieu extérieur, de notre entourage. Par exemple, un bébé ne peut se débrouiller seul sans ses parents.
Donc la liberté paraît illusoire en ce sens que pendant les premières années de notre existence, nous sommes sous le pouvoir de l’inconscient, et à l’âge adulte, l’influence de l’inconscient subsiste encore. Comment dés lors se considérer comme libre si une grande partie de notre comportement découle de notre subconscient plutôt que de notre conscience ? Comment prétendre seulement à une réelle maîtrise de soi garantissant le bon fonctionnement de nos aptitudes ? Freud a décrit le psychisme humain et longuement étudié les contenus de l’inconscient. Dans sa deuxième topique, le célèbre docteur viennois décrit le psychisme humain comme composé de trois strates : le moi, le surmoi, le ça. Le moi correspond à la sphère consciente de notre psychisme. Le ça est composé des pulsions sexuelles et de violence qui sont le fond de tout psychisme humain, dont le contenu est souvent refoulé car choquant les bonnes manières de la société. Enfin le surmoi est constitué des interdits intériorisés par notre conscience lors des apprentissages et de l’éducation. Et le psychisme humain doit jongler entre ces trois instances que sont le moi, le surmoi et le ça.

Voici ce que nous dit Freud, dans Nouvelles Conférences de Psychanalyse : « Un adage déconseille de servir deux maîtres à la fois. Pour le pauvre moi, la chose est bien pire, il a à servir trois maîtres sévères et s’efforce de mettre de l’harmonie dans leurs exigences. Celles-ci sont toujours contradictoires et il paraît souvent impossible de les concilier. Rien d’étonnant dès lors à ce que souvent le moi échoue dans sa mission. Les trois despotes sont le monde extérieur, le surmoi et le ça ». La vie humaine est donc rendue difficile à cause du jeu des trois instances psychiques qui cherchent à se satisfaire au détriment d’une de leur partie adverse. Par exemple, le ça, la libido a envie de satisfaire les pulsions sexuelles, mais en même temps, il existe les interdits issus du surmoi qui peuvent les contrarier. Un surmoi trop puissant peut inhiber un individu et être génant. Par exemple, un homme ayant reçu une éducation trop stricte du point de vue sexuel peut être impuissant à l’âge adulte. Par contre, un individu dont le surmoi n’est pas assez fort peut au contraire avoir un comportement trop libéré par rapport aux tabous sexuels.

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