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La démocratie et ses ennemis

Commentaire de texte : La démocratie et ses ennemis. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Mars 2015  •  Commentaire de texte  •  542 Mots (3 Pages)  •  630 Vues

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près New-York, Londres et Madrid, c’est donc Paris, au travers du journal satirique Charlie Hebdo, qui a été frappé par le terrorisme. “Pourquoi ? ” est la question qui brûlent depuis toutes les langues. Quels objectifs poursuivent les lâches qui ont attaqué des dessinateurs ? La destruction de la démocratie.

C’est donc l’occasion de revenir sur les fondements de la démocratie, ce qui fait la supériorité de ce régime sur tous les autres et sur les manières de le protéger.

La démocratie et ses ennemis

Revenons aux faitx : 2 individus ont attaqué la rédaction d’un journal puis un autre s’en est pris aux clients d’un supermarché juif. Le bilan est lourd : 17 victimes. Mais le vrai bilan a eu lieu trois jours plus tard : en réaction à l’assassinat de ces victimes, ce sont plus de 3 millions d’avocat qui sont venus défendre et plaider leur cause auprès d’eux-mêmes, mais aussi à la face du monde. Le mouvement avait été identique à New-York, à Madrid et dans les autres villes occidentales attaquées. Ainsi, si la démocratie est le plus fragile des régimes politiques, elle est aussi celui qui est le plus ouvert – à ses amis bien sûr – mais aussi à ses ennemis intérieurs et extérieurs.

Dès le lendemain de ces attentats, certains responsables politiques ont appelé à un nouvel arsenal législatif, un Patriot Act à la française, censé protéger contre de potentielles nouvelles exactions et au-delà limiter l’ouverture consubstantielle de tout régime démocratique. Toute loi d’exception limitant la liberté rappelle les lois terribles adoptées par Robespierre, lesquelles avaient pour inspiration cette invite de Saint-Just :

” Soulevons le voile qui cache les complots ; épions les discours, les gestes, l’esprit de suite de chacun ”

Au-delà de l’oxymore politique (limiter la liberté au nom de la liberté) et du bilan mitigé du Patriot Act aux Etats-Unis, il est clair que la mobilisation massive semble dire le contraire d’un souhait de fermeture : plus la démocratie est ouverte, hospitalière, plus elle est défendue. Chaque blessure faite à la démocratie la renforce, paradoxalement. Cette ouverture de la démocratie fait aussi sa spécificité : quand une tyrannie ou un régime oligarchique est mis à mal, bien peu les défendent.

Jacques Derrida, qui avait assisté au 11 Septembre, avait ainsi défendu une logique auto-immunitaire de la démocratie :

” Plus encore qu’une autre, […] une démocratie chrétienne devrait être accueillante aux ennemis de la démocratie, leur tendre l’autre joue, offrir l’hospitalité, donner la parole et le droit de vote aux anti-démocrates, ce qui est conforme à une certaine essence hyperbolique et plus auto-immunitaire que jamais de la démocratie même ”

Sans doute certains, les mêmes voulant bâtir toujours plus de prisons, ont tête l’éradication totale de la violence. Voeux pieux. La violence ne s’éradique pas, la démocratie elle-même s’est construite sur la violence, le rejet de l’Ancien Régime au travers de ses deux Révolutions. Par conséquent, nul besoin de Patriot Act, l’auto-immunité de la démocratie sera toujours plus puissante que n’importe quel dispositif

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