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La conscience: Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?

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Par   •  31 Décembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 939 Mots (8 Pages)  •  644 Vues

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Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?

De toutes les caractéristiques de l’être humain, la conscience de soi apparaît comme la plus essentielle. Si l'être doué de conscience est un sujet, c'est parce qu'il a conscience de lui-même, ainsi que des objets qui l’entourent. La conscience de moi-même est ce qui me permet de savoir que j’existe, mais aussi qui je suis, ce que je vis et ce que je fais. Dès lors, je suis un sujet.

Descartes affirme que « je pense, donc je suis ». Or, Berkeley considère qu’« être, c’est être perçu ».

Donc, Si l’on reprend cette idée que la conscience tient de la perception, penser à quelque chose signifie que l’on a conscience de cette chose. Mais « penser à soi » est différent d’« avoir conscience de soi », car la spécificité de cette dernière, contrairement à la simple pensée, est la capacité de l’individu à se construire une représentation intellectuelle de lui-même, c'est-à-dire de se penser lui-même. Mais puis-je avoir conscience de ce que je suis réellement, ou bien suis-je condamné à n’être conscient que d’une infime partie de moi-même ?

En remettant tout en doute, puis à l’aide d’une méthodologie prudente et logique, Descartes garantit la vérité de mes représentations de moi-même. Le cogito tel qu'il le développe nous présente la conscience de soi comme ce par quoi s'effectue l’unification de tous les états psychologiques et de toutes les pensées de l’individu, faisant de celui-ci un sujet pensant. Il est le premier philosophe pour qui la conscience est porteuse de vérité, dans la mesure où elle est la certitude inébranlable par laquelle le sujet pensant se saisit lui-même, et accède ainsi à la voie de la connaissance, fondée sur une base prouvée et donc immuable qu’est la conscience de soi.

La sensation d’être conscient nous accompagne perpétuellement dans la vie quotidienne. Je suis dans la rue, je le sais, et je sais également pourquoi je suis dans la rue, où je vais et d’où je viens. J’ai donc conscience de ce que je fais. De même, nous ne remettons pas en cause notre identité. Ayant conscience d’exister, je peux m’observer, me jauger, me comprendre, savoir qui je suis. En effet, qui d’autre serait mieux placé que moi pour prendre conscience de ce que je suis ? La possibilité d’écrire dans un journal intime, de rédiger ses mémoires, ou encore de se confesser, est une preuve que l’individu, avec un minimum d’introspection, a - ou croit avoir - conscience de ce qu’il est. Après tout, une fois écarté tout ce qui nous vient à l’esprit par la perception sensorielle, que reste-t-il d’autre dont nous ayons conscience mieux que nous-même ?

La transparence de soi semble même indispensable pour l’individu, particulièrement durant l’enfance. Un sentiment d’intimité avec soi-même permet au jeune enfant d’avoir un élément de base, un repère incontestable dans son esprit, à partir duquel il fondera sa propre représentation du monde. Sans cette conscience de soi, l’individu serait perdu. Or, notre vie est marquée de repères, qui nous permettent de prendre conscience du monde qui nous entoure, ce qui ne serait pas concevable si nous ne possédions pas, avant tout, une identité propre, basée sur la conscience de nous-même.

Pourtant, très rapidement, nous pouvons réaliser que certains aspects de notre comportement peuvent tout simplement échapper à notre conscience. Accompagner ses paroles de gestes, froncer les sourcils, ou encore mordiller son crayon sans s’en rendre compte… De simples automatismes comme ceux-là prouvent que nous n’avons pas conscience de toute une partie de notre attitude. A partir du moment où je ne maîtrise pas totalement mon comportement, je dois me demander jusqu’où va cette faille dans la conscience de soi : si mon attitude peut, même partiellement, échapper à ma conscience, mes actes, mes pensées et même mon identité peuvent faire de même. Comment pourrais-je alors avoir de façon absolue conscience de ce que je suis ? Car être sujet, c’est être auteur de son identité, mais aussi de tous ses faits et pensées.

Ainsi, notre identité ne s’est pas toujours fondée au rythme régulier des étapes de notre vie. Au contraire, tout individu s’est construit de manière souvent désordonnée, et même parfois totalement aléatoire : Le processus d’identification de soi échappe à la conscience de chacun, et ceci car nous avons tous en nous une part de tendances obscures (un désir, un instinct, une arrière pensée secrète …) que nous n’arrivons pas à analyser. Je recherche assidûment un emploi intéressant et difficile à obtenir mais, en même temps, je souhaiterais être en vacances toute l’année. Il s’agit là d’un paradoxe auquel je vais me heurter sans trouver de solution, pour la simple bonne raison que je n’arrive pas à le considérer en tant que tel : le résultat d’une lutte entre ce dont j’ai conscience et qui participe à la construction de l’idée que je me fais de moi-même, et de pensées plus troubles, plus difficiles à prendre en compte, que j’ai donc trop forte propension à oublier. Mon sentiment d’identité est en réalité bien hasardeux, et ne me permet donc pas de me considérer comme un sujet.

Par ailleurs, l’hypothèse psychanalytique de Freud distingue deux parties principales dans notre esprit. La majeure partie de notre activité psychique ne serait pas réalisée par notre conscience mais par un ensemble d’idées, de pensées et de sentiments refoulés qui influent sur notre comportement contre notre volonté : il s’agit de l’inconscient. Ce que j’ai conscience d’être n’est qu’une façade inébranlable masquant ma véritable personnalité, celle-ci se traduisant par différentes manifestations comportementales inexplicables pour ma simple conscience, comme des pulsions, des TIC ou TOC, des lapsus, l’omission d’un mot... (Psychopathologie de la vie quotidienne, 1904). Et toutes ces formes d’échec du comportement seraient le résultat de ce phénomène de refoulement : Les forces

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