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La Tolérance

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Par   •  13 Décembre 2013  •  2 384 Mots (10 Pages)  •  1 544 Vues

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LA TOLERANCE

(Julie) La tolérance est souvent présentée comme un de nos devoirs essentiels. Il faut être tolérant, nous répète-t-on sans arrêt. L'intolérance mènerait au fanatisme, serait une forme de refus des autres, de tout ce qui n'ont pas la même la peau, pas les mêmes idées, pas la même culture. Certes, tout cela est vrai. Et, il y a des opinions tellement odieuses qu'il est semble-t-il, tout autant dans notre devoir de réagir face à elles et de ne pas les tolérer. Notre époque parle beaucoup de tolérance et l'on peut s'interroger sur le sens de ce fait. Sommes-nous en présence d'une valeur vivante, garantie par une autorité et solidement enracinée dans les moeurs ou bien les discours incantatoires, les exhortations dont elle est l'objet sont-ils le symptôme qu'il s'agit d'une valeur menacée ou du moins d'une vertu si difficles à honorer qu'elle est chose rare? L'observation de notre monde, fût-ce dans ses espaces privilégiés n'incite guère à l'optimisme. Dès lors, la question se pose : faut-il en finir avec la tolérance?

(Mathilde) 1) Toute forme d'intolérance envers la tolérance est condamnable

A/ Seule la tolérance fonde le respect de l'individu

Le Petit Larousse par exemple écrit : "Respect de la liberté d'autrui, de ses manières de penser, d'agir, de ses opinions politiques et religieuse". Ce qui ne l'empêche pas de noter à propos du verbe tolérer : "admettre à contre coeur la présence de quelqu'un, le supporter". La tolérance se fonde sur un principe éthique : le respect de la personne humaine. Là encore, il s'agit d'une attitude ne pouvant qu'être une conquête difficile car le respect de l'altérité demande des sacrifces qu'il n'est pas naturel à chaque camp de consentir. La tendance naturelle conduit plutot à nier l'altérité, à universaliser indument sa conviction et au nom de la vérité dont on se croit le détenteur, à vouloir imposer à autrui ses propres convictions. Ainsi, si nous devons admettre le droit des autres à exprimer ce qui, dans les termes de notre conviction, est une erreur, c'est d'abord pour des raisons étrangères à la question de la vérité et de l'erreur. C'est pour une raison morale. Nul n'est par principe exclu du champ des personnes. Et même lorsque la conviction d'un homme n'est pas un modèle d'intelligence ou de noblesse il est une personne. Nous avons obligation, non de respecter ses croyances mais la personne qui les porte. Pour dire cela, Bayle nous demande de distinguer "la foi qui fait croire" et "ce qui est cru". Dans "ce qui est cru" se manifeste "la foi qui fait croire" c'est à dire la dignité et la liberté d'une personne. C'est cela que nous avons le devoir de respecter. Ce qui n'est pas une invitation à s'incliner devant la bétise ou la bassesse, mais à mettre en oeuvre une éthique de la parole ou l'autre est immédiatement jugé digne d'être écouté.

En ce sens l'intolérance est toujours l'aveu de l'ignorance et ce qui l'alimente. Car refuser de se mettre à la place de l'autre, en censurant son point de vue c'est perdre la possibilité d'être rectifié ou conforté dans le sien. Rectifié, si l'autre fait les objections que je devrais me faire, si j'étais capable d'élever mon rapport aux significations et aux valeurs à la hauteur d'un rapport rationnel. Conforté, si ma position est universalisable, car la vérité se reconnait à ce qu'elle est capable de faire l'accord d'un autre sujet pensant.

(Julie) B/ Seule la tolérance peut etre le fondement de l'espoir des peuples à vivre en paix

Nous vivons dans un monde civilisé et son caractère civilisé s'atteste dans le fait qu'on a conféré à chaque membre de l'espèce humaine le statut de personne. Par convension morale et juridique une personne est une dignité à respecter. Ecouté et discuté s'il met en oeuvre la même éthique de la parole, écouté mais combattu, voire mis hors d'état de nuire par la force, si son discours fonde des actions attentatoires aux droits fondamentaux de la personne humaine. Car évidemment la tolérance trouve sa limite dans ce qui est la négation de ses conditions de possibilité. Comme l'a émi l'archevêche Eugénio Sales "une société qui tolére le mal en devient complice". On ne négocie pas avec le racisme, l'antisémitisme, le fascisme. Ils sont intolérables parce qu'intolérants, ils sont intolérants parce qu'ils ne reconnaissent pas le principe du respect de la personne humaine en chaque homme. Il s'ensuit que toute croyance consacrant, dans la différence de couleur, dans la femme, dans le membre d'une éthnie différente de la sienne, cet irrespect est à combattre sans état d'âme. Par le dialogue, la persuasion quand il est encore temps, par la force lorsque l'intolérance est en situation de conquérir le pouvoir d'Etat.

Seule la tolérance peut être le fondement de l'espoir des peuples à vivre en paix. Un tel respect des différences entre les nations peut être le sol d'une meilleure compréhension et adaptation des différents genres de vie. En effet comme l'a énoncé Helen Keller "Le meilleur aboutissement de l'éducation est la tolérance" A partir de là devient concevable la possibilité pour les pays de vivre ensemble sous régime fédéral mondial.

(Mathilde) (Transition) En finir avec la tolérance apparaît donc comme inconcevable, inacceptable, et pourtant. N'est-ce pas parce que l'homme a trop souvent toléré des comportements trop souvent indignes que des pratiques barbares et inhumaines ont pu voir le jour en toute impunité? N'est-ce pas aussi parce que l'homme s'est détourné et désintéressé de son semblable que des exclusions ont pu se constituer?

(Julie) 2) La nécessité d'être intolérant envers certaines formes de tolérance

Disons qu'aujourd'hui la tolérance est une notion molle et confuse. Molle, car on pense sous le nom de tolérance ce qui n'est souvent que vide de la conviction intellectuelle ou anémie spirituelle et morale.

A/ La tolérance, synonyme de non-reconnaissance de l'autre

"Il y a potentiellement quelque chose d'intolérant

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