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La Matière Et L'esprit

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Par   •  2 Janvier 2013  •  2 473 Mots (10 Pages)  •  680 Vues

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Introduction

La vie de l’homme semble matérielle par son corps et spirituelle par son âme (siège supposé des idées, sentiments et désirs). Serait-il composé de deux réalités distinctes, de matière et d’esprit ?

- La matière et l’esprit, réponses à la question de savoir de quoi la réalité est faite

La matière et l’esprit sont moins des réalités, auxquelles on pourrait se référer pour dire ce que nous sommes, que des idées, conçues par la pensée (philosophique scientifique et religieuse), pour répondre à la question de savoir de quoi la réalité est faite.

- La matière et l’esprit, notions corrélatives et constitutives de conceptions d’ensemble de la réalité

Les notions de matière et d’esprit sont corrélatives l’une de l’autre - elles se définissent le plus souvent l’une par opposition à l’autre - et leurs définitions respectives varient selon la conception de la réalité où elles prennent place.

- Panorama des visions du monde où prennent place les idées de matière et d’esprit

Aussi convient-il de commencer par répertorier les principales conceptions d’ensemble de la réalité en fonction de la place qu’elles accordent à l’une et à l’autre des deux constituants fondamentaux possibles de tout ce qui est, que sont sensés être la matière et l’esprit.

N.B. Le matérialisme est nécessairement moniste (la matière est pour lui l’unique réalité : tout se ramène à elle). Le spiritualisme et l’idéalisme peuvent l’être aussi (pour l’un comme pour l’autre l’esprit être tenu comme étant seul à exister, la matière n’étant que sa manifestation apparente), mais sont généralement dualistes (matière et esprit sont deux genres différents de réalité ou deux substances distinctes ; l’esprit est un principe transcendant la matière : une réalité première, libre, immortelle).

- Problématique

Que penser du recours aux notions de matière et d’esprit pour dire ce dont, nous-mêmes et le monde, sommes faits ? Se demander de quoi nous serions faits est-ce d’ailleurs bien poser la question de savoir ce que nous sommes ?

I. Pouvons-nous être définis comme étant des composés de matière et d’esprit ?

1. Position du problème

Quand est-il de la présence en nous, par quoi nous nous définirions, de l’esprit et de la matière (distinguées traditionnellement sous les noms d’âme et de corps) : forment-ils une unité effective ou bien cette unité n’est-elle qu’apparente ?

Pour les spiritualistes, le corps est l’habitacle provisoire de l'esprit, conçu comme un souffle ( appelé spiritus en latin, principe d’animation du corps) qui s'en échappe à la mort. Mais les matérialistes contestent cette immatérialité de l'esprit.

L'esprit est- il réductible à la matière, ou la transcende-t-il ? La vérité de l’homme est-elle dans le monisme matérialiste (une seule substance matérielle : le corps) ou dans le dualisme spiritualiste (deux substances distinctes : le corps et l’esprit) ?

2. La solution de Descartes

Descartes définit l’homme par l’union de l’âme et du corps :

" L’âme de l’homme est réellement distincte du corps, et toutefois [...] elle lui est si étroitement conjointe et unie qu’elle ne compose que comme une même chose avec lui. " (Descartes, Abrégé des Méditations métaphysiques – 1647 ).

L’homme est-il réellement l’union d’une âme et d’un corps ? Cette union n’est-elle pas contradictoire ? L’homme n’est-il pas plutôt fait d’une seule substance ?

Le dualisme conçoit l’âme, siège de l’esprit, comme distincte du corps (au point que la mort physique n’empêche pas l’immortalité spirituelle). Descartes radicalise cette distinction : l’âme est une substance pensante (simple, n’occupant aucun espace assignable, indivisible), le corps est une substance étendue (divisible, sans pensée ni intériorité).

Descartes tient la connaissance de l’esprit pour plus facile que celle de la matière en raison de l’immédiateté de la connaissance réflexive que nous en avons, dont témoigne l’évidence du cogito. Et pourtant, dénuée d’esprit et donc de liberté, la matière obéit au strict déterminisme comparable à celui qui régit les machines, appelé pour cela mécaniste. Elle est ainsi totalement offerte à l'étude scientifique (grâce, précisément, à la « mécanique ») comme à la maîtrise technique (grâce à laquelle, reconnaît Descartes dans le Discours de la méthode, nous pouvons « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature »).

Mais peut-on connaître l’union de l’esprit et de la matière aussi bien que l’on connaît chacun d’eux ? Nous faisons certes l’expérience de l’union intime de l’âme et du corps : le corps agit sur l’âme par les sensations et l’âme agit sur le corps (par la volonté). Mais comment expliquer que s’unissent deux réalités n’ayant rien en commun, radicalement hétérogène l’une à l’autre ? Comment des réalités sans commune mesure ni point de contact peuvent-elles interagir ?

Descartes explique à Elisabeth, dans une lettre du 28 juin 1643, qu’on n’échappe à cette contradiction qu’« en usant seulement de la vie et des conversations ordinaires », pour « se représenter la notion de l’union que chacun éprouve toujours en soi-même sans philosopher ». Cf. aussi sa lettre à Elisabeth de mai 1946. Bref, cette union est évidente pour qui la vit, non pour qui l’interroge : pour la raison, elle restera un mystère (un réalité dont on participe sans pouvoir la placer à distance de soi pour se la représenter). Saint Augustin l'affirmait déjà dans la Cité de Dieu : « La manière dont les esprits sont unis aux corps est tout à fait merveilleuse, elle ne peut être comprise par l'homme ; mais c'est l'homme même. »

Pour tenter résoudre cette difficulté, deux possibilités s’offrent à nous :

1) soit maintenir le dualisme, mais en niant qu’il y ait une réelle interaction entre l’esprit et la matière, 2) soit en niant qu’il y ait réellement deux substances en adoptant

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