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La Loi Est-elle Toujours Juste

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Par   •  3 Mars 2013  •  2 485 Mots (10 Pages)  •  16 755 Vues

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LA LOI EST-ELLE TOUJOURS JUSTE ?

Platon disait que le juste est l’heureux, et l’injuste malheureux.

Ainsi, le mot justice a des origines multiples. En parlant de justice, nous pouvons penser au devoir moral, à l’égalité de tous, aux libertés individuelles, à l’altruisme, ou encore à la recherche du bien. La justice poursuit donc un but de paix général, et est recherchée et demandée par tous.

Mais lorsqu’il s’agit d’appliquer ces principes dans un domaine juridique, par le biais de lois qui la concrétisent, cela devient plus compliqué. Ces lois sont représentatives de la vision de justice d’une société, parce qu’elles sont faîtes pour définir ce qui est juste, et donc rationaliser ces principes de justice. Ainsi, dire qu’une loi est injuste, cela peut paraître contradictoire. Mais les lois ne pourront jamais correspondre tout à fait à tous les cas de figures, car ceux-ci sont inscrits dans un contexte particulier. Appliquer les lois littéralement, sans prendre en compte les circonstances, pourrait donc déboucher à de l’injustice, car on oublierait les principes et les valeurs que défendaient cette loi au départ en préférant l’appliquer sans réellement y réfléchir.

De plus, dire qu’une loi est juste ou injuste pose aussi le problème de la définition de ce qui est juste, qui est, elle, différente d’une personne à une autre, d’un régime à un autre, ou d’un pays à un autre.

Nous pouvons donc nous demander en quoi la loi considérée comme une fin en soi ne peut pas être juste, et donc en quoi faut-il réussir à dépasser la rationalité abstraite et générale donnée par la loi pour aboutir à un jugement juste ?

Pour cela, nous étudierons dans un premier temps en quoi les différences entre individus ou entre régimes politiques peuvent conduire à des lois qui pourront être qualifiées d’injustes par une partie de la population. Dans un second temps, nous étudierons en quoi la particularité des cas peut remettre en cause l’application de la loi, pour finir par étudier la guerre entre le légal et le légitime.

Les lois et le droit sont censés représenter les principes de justice des sociétés. Elles ne peuvent être totalement en désaccord avec elle, mais peuvent l’être parfois partiellement.

En effet, les régimes politiques illustrent très bien cela. Dans les régimes totalitaires, les principes de justice sont ceux d’une minorité, voir d’une seule personne, ayant les pouvoirs de les appliquer par la menace. Nous pouvons prendre l’exemple du régime nazi vers lequel se tournent les allemands devant l’incapacité des autres partis à satisfaire les problèmes qu’ils y avait dans l’entre deux guerres. Hitler obtient les pleins pouvoirs et devient président du Reich en 1944. Ses idées sont extrémistes, son idéologie est basée sur le prestige de la race Aryenne qu’il juge supérieure aux autres juifs, tsiganes, ou à tout autre personne de n’importe quelle origine. Pour lui, cela est tout à fait fondé d’envoyer des juifs dans des camps de concentration ou d’extermination. Les lois de Nuremberg de 1935 stipulent que le mariage, ou même les relations extraconjugales entre juifs et citoyen allemand sont interdits. Peut-on considérer cette loi comme juste ? D’après Hitler, très certainement. Mais elle n’est juste que pour une minorité de la population. Elle ne respecte pas les principes d’égalité, ou de liberté, de l’ensemble de la population. Le peuple est pourtant obligé de l’accepter, sous la contrainte et la peur de la sanction. Ainsi, les lois et la justice de l’Allemagne à cette époque là tournent autour de l’idéologie d’Hitler. De la même manière, Staline instaure une économie étatisée et un contrôle de la population par la propagande et la terreur de masse. En URSS aussi, les libertés individuelles sont sacrifiées.

Ainsi, même si l’expression « loi juste » peut être considérée comme une tautologie, cela ne parait en fin de compte pas si évident que cela en a l’air. Pour q’une loi soit réellement juste, le pouvoir doit être en accord avec le peuple. Ces régimes totalitaires ne peuvent donc pas être considérés comme justes par toute la population, car ils sont basés sur l’idéologie et la vision de la justice d’une seule personne

Mais dans une société démocratique, il peut aussi y avoir des désaccords. Une démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Ainsi, ce scénario parait à première vu idéal : les lois sont respectées par le peuple car elles émanent de celui-ci. Les individus acceptent donc la loi, la respectent, sans y être contraint par la menace. Pourtant de nombreuses questions ressortent régulièrement. Ainsi, l’actuel débat sur le mariage homosexuel est une preuve de ces points de vue contradictoires au sein d’une société. De nombreuses manifestations ont lieu, car les points de vue divergent : est-ce juste d’autoriser le mariage homosexuel ? Nous pouvons donc constater que les institutions juridiques essaient d’appliquer les valeurs dominantes des sociétés. Ainsi, certaines lois, peuvent être perçues comme injustes par une partie de la société. De la même manière, l’application de la peine de mort a été longtemps débattue, défendue, ou blâmée. De nombreux auteurs, comme Victor Hugo, ont écrit des œuvres pour défendre leur point de vue, tel que Le dernier jour d’un condamné, réquisitoire politique pour l’abolition de la peine de mort. Aujourd’hui encore, en France, certains pensent qu’il serait adéquat d’appliquer la peine de mort, elle est pourtant abolie depuis les années 1980.

Ainsi, même dans une démocratie où la justice et les lois sont normalement censées paraître juste par toute la population, nous nous rendons bien compte, en observant les débats actuels ou passés que ce n’est pas le cas. Même s’il y a une justice plutôt générale, qui désigne ce qui est conforme aux principes moraux, qui sont à peu près les même pour tous, son application est souvent difficile à définir, et la vision de chacun diverge sur le sujet. La justice se plie ainsi aux volontés du plus grand nombre.

Ainsi, en fonction de régimes politiques, des mœurs d’une société, ou tout simplement en fonction du caractère et des valeurs de chaque individu, la justice a une définition différente, et les lois sont donc perçues différemment. La justice, par définition, vise l’intérêt général de l’homme, et ne peut donc pas satisfaire tout le monde.

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