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L'art Nous Apprend-il Quelque Chose ?

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Par   •  12 Mars 2015  •  1 128 Mots (5 Pages)  •  1 548 Vues

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L’art de l’artisan ou de l’ingénieur ne nous apprend rien sinon le niveau de connaissance qui fût nécessaire à la réalisation de leur artefact.

L’art de l’artiste nous en apprend beaucoup plus sur ceux qui l’ont produit : historiquement, culturellement voire psychologiquement. Cependant ces informations sont-elles au cœur de l’expérience esthétique qu’offre un œuvre d’art ou cet apprentissage est-il en quelque sorte collatéral ? Une œuvre d’art peut avoir des ambitions pédagogiques mais cela ne la caractérise pas comme une œuvre d’art.

L’expérience esthétique met en jeu des processus déclenchés par l’œuvre en nous qu’ils soient sensitifs, émotionnels ou mentaux.

L’œuvre ne fait-elle pas vivre en nous son monde ? Ne nous rend-elle pas témoin du surgissement d’un monde ? On peut pas nier que ce dévoilement d’un monde ne nous apprenne pas quelque chose mais son surgissement ne nous plonge-t-il pas plutôt dans l’expérience d’une énigme ? Un monde n’est pas explicable dans sa dimension d’ouverture dans laquelle il se déploie. Cette énigme donne à penser mais elle n’est pas réductible à un savoir.

Par ailleurs ces processus se déroulant en nous, l’œuvre d’art ne nous découvre-t-elle pas quelque chose de notre propre intériorité ? Même si parfois face à une œuvre nous avons l’impression de nous découvrir personnellement en voyant s’exprimer ce que nous sommes personnellement mieux que nous ne l’aurions fait nous-même, l’intériorité esthétique révélée par l’œuvre d’art est-elle réductible à notre monde introspectif personnel ? L’œuvre artistique n’y pointe-elle pas davantage un champ de prises de conscience perceptives au-delà de nos mondes subjectif ?

I - L’art nous plongeant dans des visions du monde nous fait entrer dans la spécificité de la compréhension.

A - L’art n’est qu’accidentellement lié au savoir explicatif mais il met essentiellement en jeu un exercice d’ouverture compréhensive.

La science nous donne des explications exhaustives. Elle nous livre des lois des processus qui produisent les faits afin de pouvoir les anticiper. En ceci elle nous donne une connaissance objective des faits. L’explication met en jeu une intelligence logique, calculatrice et empirique. L’art ne nous place pas dans la situation d’un observateur neutre qui aura une connaissance objective par une suite de raisonnements et de vérifications.

Le déploiement optimal de l’expérience esthétique présuppose une ouverture compréhensive de la part du sujet mais aussi une pré-compréhension esthétique du sujet incluse dans les horizons de sens potentiellement déployés par l’objet.

B - Un cercle herméneutique est au cœur de la perception esthétique.

L’art implique le sujet que nous sommes engagés dans l’être de l’objet au point où l’objet se met à transformer notre vie subjective comme notre vie subjective lui donne de se déployer dans toute ses dimensions. Le sujet se comprend et se ressent en l’objet d’art et l’objet d’art implique dans son être la vie du sujet lui ouvrant de nouveaux horizons d’être.

Ce va-et-vient entre sujet et objet au cœur de l’expérience esthétique met en jeu ce qu’on appelle un cercle herméneutique.

On voit ici que l’expérience de l’art met en jeu un exercice de nos qualités de compréhension. Moins nous serons ouverts et donc compréhensifs, moins nous pourrons vivre en profondeur d’expériences esthétiques.

C - Transition critique : l’essentiel de l’expérience de l’art ne peut se réduire cependant à une expérience intersubjective d’horizons de sens.

Il y a l’inspiration qui franchit les frontières des mondes intersubjectives existants. Elle est ouverture d’horizons

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