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L'art Et La Beauté

Lettre type : L'art Et La Beauté. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Mars 2014  •  Lettre type  •  1 690 Mots (7 Pages)  •  779 Vues

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Il se pose, tout d'abord, un problème de définition: qu'est-ce qu'une oeuvre d'art? Le mot art est ambigu: il sert à désigner soit une oeuvre fabriquée en vue d'un usage déterminé; soit une oeuvre sans finalité technique dont la seule finalité semble être de produire chez l'amateur une émotion esthétique spécifique: le sentiment du beau. Il convient de distinguer en cela l'artisan, l'homme de l'art, de l'artiste, créateur de beauté. Mais qu'est-ce que la beauté?

- Imitation de la belle nature ? Mais cela ne fait que déplacer la question.

- Illustration concrète du bien moral, religieux ou politique? Mais l'art édifiant n'est pas forcément créateur et un grand nombre d'oeuvres ne répondent pas du tout à cette définition, et semble exalter les passions, sans soucis de faire aimer le bien.

- Pur plaisir sensible? Mais tout ce qui provoque le plaisir n'est pas beau et tout plaisir n'est pas esthétique.

- Autre?

1- Peut-on définir la beauté?

2 thèses opposées:

- Expression de la raison sous une forme sensible; ex.: art dit classique.

- Expression des passions et drames humains sous des formes métaphoriques et symboliques; ex.: art dit romantique.

1-1 Art raisonnable.

Harmonie des formes et des proportions (nombre d'or); rigueur géométrique de la construction avec usage de la symétrie et de figures très épurées; pas de ruptures et de déséquilibres, sinon résolues ou en voie de l'être. ex.: sculpture et architecture grecques.

1-2 Art passionnel.

Démesure et excessivité des formes; tensions et contrastes violents; usage de métaphores et de symboles polysémiques à fort pouvoir émotionnel. ex.: art dramatique, romantique voire expressionniste.

Ces deux catégories esthétiques contradictoires balisent, depuis l'antiquité, le champs de la sensibilité artistique. Chaque expression concrète prend position dans ce champs en en combinant les éléments d'une manière originale. Chaque époque privilégie une catégorie par rapport à l'autre, sauf aujourd'hui ou elles coexistent en une tension plus ou moins féconde. Mais cette contradiction interdit de définir un concept du beau universellement acceptable selon des critères objectifs stables. Ainsi comme le dit Kant: "La beauté est ce qui est représenté "sans concept" comme objet d'une satisfaction universelle". Or cette proposition semble paradoxale: comment ce qui est sans concept pourrait être source d'une expérience universelle dès lors que le concept apparait justement comme, sinon la source, tout au moins l'expression même de l'universel en droit? L'expérience esthétique n'est-elle pas particulière à chacun, au point qu'il peut sembler que les jugement esthétiques des sujets sont contradictoires? Mais justement ces contradictions ne proviennent-elles pas du fait que chacun est conduit à penser que son jugement devrait être partagé par tous les autres? Cette prétention est-elle purement illusoire? Mais, si c'est le cas, le jugement esthétique est totalement arbitraire; n'importe quoi peut être jugé beau ou laid; n'importe quelle oeuvre peut être considérée comme une oeuvre d'art. L'idée d'art est sans objet puisque celui-ci est sans critéres objectifs définissables. Pour résoudre cette difficulté, si cela est possible, il convient d'interroger l'expérience esthétique en tant qu'expérience subjective DE PLAISIR, selon la démarche de Kant.

2 Peut-on définir le plaisir esthétique?

Le terme "esthétique" au sens étymologique signifie: ce qui concerne la faculté de sentir, la subjectivité concrète; au sens moderne, large, il fait référence au sentiment de plaisir en général et, au sens restreint, au plaisir spécifique provoqué par la beauté. C'est dire que le mot est ambigu et que son usage rigoureux exige que l'on distingue entre l'agrément et le plaisir que procure la beauté; mais cette distinction, étant purement subjective, est difficilement conceptualisable. Kant en est réduit à décrire ce que chacun est susceptible de reconnaître, lorsqu'il réfléchit sur son expérience esthétique propre.

2-1 L'agréable

Nous ressentons un plaisir seulement agréable lorsqu'il est particulier et qu'il répond à un désir personnel soumis à la variabilité indéfinie du goût plus ou moins conditionné par l'habitude expérimentale et les stéréotypes culturels. Ce plaisir est donc intéressé car il est lié à l'obtention d'une fin déterminée par ce conditionnement; il s'éprouve dans l'instant sans laisser de traces, ne provoque aucun changement dans l'imaginaire acquis du sujet et ne provoque pas de le besoin de réfléchir sur son sens.

2-2 Le sentiment du beau et du sublime

Au contraire, le plaisir proprement esthétique est, selon Kant, subjectivement vécu comme universel ou en tout cas universalisable; il n'est pas lié à l'expression d'un intérêt ou d'un désir poursuivant telle ou telle fin particulière; il transcende les conditionnements culturels et la diversité des goûts; il libère l'imagination et provoque l'interrogation sur les sens possibles de l'objet: le sujet cherche à y reconnaître la richesse de sa subjectivité sensible et pensante, le libre jeu harmonieux de ses facultés (le classicisme); mais, lorsque l'objet ou l'oeuvre déploie une puissance infinie de création et de destruction de formes enchevêtrées, qui met en scène le conflit et la tension irréductibles de la sensibilité, de l'imagination et de la raison, le sentiment

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