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Je Pense,donc Je Suis

Mémoires Gratuits : Je Pense,donc Je Suis. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Avril 2013  •  512 Mots (3 Pages)  •  1 784 Vues

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Je pense, donc je suis

Eh bien, dit Descartes, même si je doute de tout, une chose au moins est sûre : c’est que je doute, donc que j’existe. Peut-être que je me trompe sur tout ; mais pour se tromper, il faut exister. Une chose est donc sûre : j’existe. C’est ce que Descartes exprime par le fameux cogito : cogito, ergo sum : je pense, donc je suis. En fait, il faudrait dire cogito, sum (je pense, je suis), comme Descartes l’écrira d’ailleurs quelques années plus tard . Car à ce stade primitif, il ne peut s’agir d’une déduction : nous avons vu en effet qu’il ne fallait pas se fier aux déductions. Le cogito doit donc être une certitude première, immédiate, qui n’est pas une déduction mais une intuition, c’est-à-dire une vérité qui apparaît d’un coup, d’un bloc, comme une évidence absolue.

Je ne sais si je dois vous entretenir des premières méditations que j’ai faites [ici] ; car elles sont si métaphysiques et si peu communes, qu’elles ne seront peut-être pas au goût de tout le monde. Et, toutefois, afin qu’on puisse juger si les fondements que j’ai pris sont assez fermes, je me trouve en quelque façon contraint d’en parler. J’avais dès longtemps remarqué que, pour les mœurs, il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu’on sait être fort incertaines, tout de même que si elles étaient indubitables, ainsi qu’il a été dit ci-dessus ; mais pour ce qu’alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu’il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s’il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance qui fût entièrement indubitable. Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu’il n’y avait aucune chose qui fût telle qu’ils nous la font imaginer. Et, parce qu’il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes , jugeant que j’étais sujet à faillir autant qu’aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j’avais prises auparavant pour démonstrations. Et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées que nous avons étant éveillés, nous peuvent aussi venir quand nous dormons, sans qu’il y en ait aucune pour lors qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m’étaient jamais entrées en l’esprit n’étaient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : Je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.

Descartes, Discours de la méthode, 1637, IVe partie

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