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Allégorie De La Caverne

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Par   •  8 Avril 2013  •  2 489 Mots (10 Pages)  •  1 193 Vues

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Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes sont enchaînés. Ils n'ont jamais vu directement la lumière du jour, dont ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu'à eux. Des choses et d'eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos. « C'est à nous qu'ils sont pareils1! »

Que l'un d'entre eux soit libéré de ses chaînes et accompagné de force vers la sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l'on veut lui montrer. Alors, Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S'il persiste, il s'accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n'est qu'en se faisant violence qu'il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d'imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire : « ne le tueront-ils pas ? »

Un premier décryptage[modifier]

La caverne symbolise le monde sensible où les hommes vivent et pensent accéder à la vérité par leurs sens. Mais cette vie ne serait qu'illusion. Le philosophe vient en témoigner par une interrogation permanente, à laquelle Platon se livre tout au long de l'œuvre, ce qui lui permet d'accéder à l'acquisition des connaissances associées au monde des idées comme le prisonnier de la caverne accède à la réalité qui nous est habituelle. Mais lorsqu'il s'évertue à partager son expérience avec ses contemporains, il se heurte à leur incompréhension conjuguée à l'hostilité des personnes bousculées dans le confort (illusoire) de leurs habitudes.

Contexte et rôle de cette allégorie dans La République[modifier]

L'allégorie de la caverne expose sa théorie de l'acquisition des connaissances. Platon montre que la connaissance des choses nécessite un travail, des efforts pour apprendre et comprendre. Il en vient à démontrer que les dirigeants de la cité doivent être formés pour ne venir au pouvoir que par nécessité non par l'attrait que peut représenter l'exercice de l'autorité : « Il ne faut pas que les amoureux du pouvoir lui fassent la cour, autrement il y aura des luttes entre prétendants rivaux2. »

La création d'une cité juste est la fin ultime de Platon dans la République, laquelle est elle-même la condition de la justice dans les individus. Or, cela n'est possible que si les philosophes prennent le contrôle de l'État ou, selon la formule de Platon, uniquement si les rois se font philosophes ou les philosophes se font rois. Cette idée tient à ce que, selon Platon, seuls les philosophes disposent des compétences nécessaires pour diriger la Cité par leur connaissance des Idées, et plus particulièrement de l'Idée de Bien.

L'allégorie de la caverne est introduite par Socrate afin de faire comprendre à ses interlocuteurs la nature de l'Idée de Bien et, malgré sa portée ontologique et épistémologique, elle est inséparable du contexte politique et éthique de la République.

Platon a recours à trois figures de rhétorique dont les deux premières ont un caractère introductif à la troisième, l'allégorie de la caverne. Il s'agit de l'analogie du soleil (508a 509d) et le symbole de la ligne (509d-511e) dans le livre VI, analogies qui expliquent la signification ontologique, épistémologique et métaphysique de l'allégorie de la caverne.

Allégorie ou mythe ?[modifier]

Allégorie de la caverne par Pieter Jansz Saenredam.

La phrase introductive établit clairement la nature allégorique (c’est-à-dire métaphorique) du propos. Socrate dit à Glaucon : « Représente-toi de la façon que voici l'état de notre nature relativement à l'instruction et à l'ignorance ».

Néanmoins on découvre, dans d'autres dialogues, notamment dans le Phédon, que Socrate considère le monde sensible comme la prison de l'âme. Quant au monde intelligible, auquel peuvent accéder l'âme par la philosophie, il est la seule réalité authentique. L'allégorie de la caverne est pour Platon plus qu'une simple métaphore, mais en aucun cas un mythe3. Il s'agit d'une représentation de la réalité de ce que peut vivre une personne ayant fait son chemin de réflexion, d'élévation d'elle-même, c'est-à-dire son propre parcours initiatique qu'elle ne doit pas réserver pour elle-même mais qu'elle doit savoir offrir aux autres, jusque dans l'accomplissement d'un devoir auprès de ses semblables, devoir de prise de responsabilités publiques

Origine du texte[modifier]

Selon toute vraisemblance, ce texte faisait partie des enseignements pythagoriciens et aurait été acheté par Platon4 — avec le texte du mythe d'Er le Pamphylien et notamment celui qui constitue le Timée5 — à l'un des derniers philosophes de l'école pythagoricienne décimée, le philosophe Philolaos de Crotone6.

En effet, Pythagore a suivi les enseignements de Phérécyde de Syros, qui enseignait dans une caverne7. Pythagore aurait vécu dans une grotte, où se réunissaient vingt-huit disciples : elle évoque la caverne de son maître Phérécyde. (...). Porphyre rappellera que pour les pythagoriciens la grotte symbolise le monde réel7.

Selon les différentes hypothèses examinées par Robert Baccou, auteur d'une traduction de la République publiée chez GF Flammarion, le Livre VII aurait été écrit selon toute probabilité par Platon après un voyage en Sicile, ce qui correspond à la période de l'achat évoqué ci-dessus des trois livres à Philolaos de Crotone.

La Cité à l'époque de Platon[modifier]

À l'époque de Platon, Athènes est sur le déclin. Le siècle de Périclès est passé, et la cité voit son modèle démocratique perverti. On peut lire le texte de Platon comme une critique de sa propre cité, dont il stigmatise les défauts. Platon évoque le monde illusoire dans lequel vivent les citoyens de l'Athènes antique. Cette démocratie ne le satisfait pas depuis la condamnation et la mort de Socrate et la persécution de Pythagore. Mais il était alors dangereux de citer le Maître de l'école pythagoricienne qui avait

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